Dygest vous propose des résumés selectionnés et vulgarisés par la communauté universitaire.
Voici le résumé de l'un d'entre eux.
de Alain Braconnier
Dans son ouvrage, publié en 2019, Alain Braconnier aide ses lecteurs à changer leur vision négative du futur, à le penser sans peur ni crainte. Il décrit avec minutie les contextes contemporains propices à ces doutes et angoisses, et propose des solutions pour affronter l’avenir avec plénitude.
Dans son ouvrage, Alain Braconnier veut donner un espoir à tous ceux qui angoissent pour leur avenir. Tout d’abord, il traite les principaux faits et inquiétudes qui alimentent l’angoisse du futur. Des excès de la modernité à la mélancolie, tout joue en faveur de cette peur. Il s’intéresse également à cet adage « c’était mieux avant » qui semble trop souvent encore bercer les consciences.
Pour continuer, l’auteur envisage les démarches positives, les comportements, ainsi que les compétences qui peuvent aider à penser le futur avec un nouvel état d’esprit. Il s’agit de se changer soi-même et changer son état d’esprit pour créer son quotidien et permettre d’avancer de façon sereine.
• Les excès de la modernitéSelon Alain Braconnier, trois excès de la modernité sont à noter : l’éphémère, le monde à portée de main et le règne de l’égo. Il est possible d’établir une différence, voire d’opposer la modernité du XXe siècle et la surmodernité de ces dernières décennies. Cette surmodernité, ou postmodernité, est marquée par ces trois excès. Notre époque est une sorte de royaume de l’éphémère. « La dictature des nouvelles technologies de la communication a fait émerger un espace-temps mondialisé » (p. 22), ce qui fait vivre les individus dans l’urgence, l’instantanéité et l’immédiateté. Il y a une telle surabondance événementielle que les individus passent sans cesse d’un fait à un autre, d’une nouveauté à une autre. Cette immédiateté peut être source d’angoisse, alors que chacun a envie d’avoir le temps de vivre. À chaque minute, des nouvelles tombent, en quelques secondes il est possible de pouvoir discuter avec des proches habitants l’autre bout du monde. Par conséquent, notre relation au temps s’en trouve changée.
Le monde à portée de main est également l’un des autres excès : se déplacer, voyager, avoir accès au monde entier par les médias n’est pas obligatoirement une chose positive, en effet « cela n’est pas sans créer des liens insidieux avec l’inquiétude que suscite la mondialisation » (p. 23). Il y a une crainte économique mais surtout une crainte de l’autre et cela peut avoir des conséquences sur l’augmentation des populismes ou encore sur le refuse identitaire.
L’individualisme est le troisième excès, excès accentué par Internet et les réseaux sociaux qui remplacent les relations sociales réelles par une compétition d’égo. « Nos choix de vie deviennent transparents, offerts à tous sur les réseaux sociaux grâce aux outils informatiques » (p. 33), c’est comme un réseau sans frontière ! Pour l’auteur, la méchanceté humaine, la perversion, la malveillance sont libérés par ces réseaux sociaux. Sans oublier l’inversion de la relation homme/machine qui peut laisser une partie de la population sur le bord du chemin : on parle alors d’illectronisme (néologisme d’illettrisme). L’intelligence artificielle et les algorithmes sont de plus en plus présents, et ce, à tous les niveaux de la société. L’auteur s’arrête un instant sur une autre source d’angoisse : les catastrophes naturelles qui, chaque année, nous interrogent sur le futur de la planète et sur le rôle de chacun dans notre façon de vivre. De tous ces fléaux, ces accélérations de ces dernières décennies, résultent du stress, de l’angoisse, des burn-out, des addictions…
• C’était mieux avantLa nostalgie du passé est surtout visible chez la génération des Trente Glorieuses qui a connu une période de paix, avec une amélioration de la qualité de vie et du travail. Mais n’est-il pas préférable qu’« on accepte que le monde change et que la question centrale est d’entrer en résonance avec lui, plutôt que de chercher des pistes qui ne seront plus adaptées dans le futur » (p. 94) ? Certains décident de ne vivre pleinement que dans le présent, mais l’auteur se demande s’il est bien réaliste de ne pas penser l’avenir. Pour Alain Braconnier, la pensée du futur est nécessaire, parce qu’il faut apprendre aussi à accepter la réalité, ne pas faire de déni. « Pour vivre heureux, vivons les yeux fermés » n’est pas la meilleure solution !
Il suffit tout d’abord de privilégier la pulsion de vie et non la pulsion de mort. Pour cela, il est possible de suivre quelques démarches positives. Chercher à savoir, car la curiosité est un joli défaut, est la première d’entre-elles : quinze minutes chaque jour pour penser à son avenir et s’y préparer le mieux possible. Il est question d’être curieux de tout ce qui est annoncé, de bon comme de moins bon, mais surtout de « trier le bon grain de l’ivraie et rester attentif à ce qui nous inquiète, mais aussi à ce qui nous rassure » (p. 122).
Donner du sens à sa vie, chercher en quelque sorte son propre don est une autre habitude à prendre. Mais il ne suffit pas d’attendre sagement, non ! Bien au contraire prendre sa vie en main consiste à relever des défis ! Les individus sont de plus en plus conscients que la nature et l’activité sportive sont source de bienfaits positifs : les balades en forêt permettent de renouer avec notre nature profonde, et le sport permet de retrouver une meilleure estime de soi (action contre le stress, l’angoisse et la dépression). Garder en tête le « pourquoi pas moi ? » et croire tout simplement en ses chances permet d’avancer vers une démarche positive, même s’il n’est pas toujours facile de se battre pour soi-même. Diriger notre vie au lieu de la subir est l’une des clefs du bonheur.
Et pourquoi ne pas privilégier l’essentiel et se focaliser sur des objectifs précis ? Mais si les buts sont trop élevés, il ne faut surtout pas s’enfermer dans un sentiment d’échec. L’important est, au contraire, de s’en fixer de nouveaux et de s’y engager pleinement. Les échecs ne sont pas des catastrophes : il faut les considérer comme des expériences ! Il est indispensable de croire en ses propres capacités et d’arrêter d’être pessimiste ! Mais dans tous ces cheminements, prendre son temps est essentiel.
Le courage de rêver et de sourire est la dernière démarche positive. L’auteur pointe du doigt le fait que « la pensée rationnelle, la planification l’organisation pour atteindre un but sont aussi utiles pour penser l’avenir, mais elles doivent être associées à la volonté de devenir notre propre créateur et à nos capacités d’imagination » (p. 154). Le jeu a malheureusement perdu beaucoup trop de place dans l’emploi du temps des petits, alors qu’il est essentiel au bon développement d’un enfant et même d’un adulte ! Pourquoi le rêve n’aurait plus droit de cité après tout ? Il n’est pas à opposer à la réalité, il peut bien au contraire permettre de l’appréhender. Alors rêvons !
Devenir le créateur de son quotidien ne revient pas à nier la réalité, ou à la voir tout en noir. Alain Braconnier opte pour « une troisième voie possible : celle de l’espoir tempéré par du réalisme » (p. 171).
Changer soi-même pour changer le monde est la première chose à faire pour créer un quotidien harmonieux. Il ne s’agit pas, encore une fois, de n’être que pessimiste ou optimiste, mais un peu des deux. Il est possible d’appréhender la vie avec ses réalités qui peuvent nous dépasser. L’auteur fait appel à des philosophes comme Sénèque et Épictète. « L’important n’est pas ce qu’on supporte, mais la façon de le supporter » (p. 179), explique le premier. Cela consiste à dire qu’il est capital de s’appuyer sur soi-même pour ensuite mieux vivre le monde.
Dans sa philosophie, Épictète s’appuie sur le fait que certaines choses dépendent de nous, d’autres non. Nous devons gérer ces dernières avec stoïcisme et retenue : « Ne demande pas que les évènements arrivent comme tu veux, mais accueille les événements comme ils arrivent et le cours de ta vie sera heureux » (p. 180). À cette petite dose de stoïcisme, il est bon d’ajouter un soupçon d’épicurisme, c’est-à-dire de plaisir, élément indispensable au bonheur. Pour autant, il n’est pas question d’un plaisir insatiable donc exit la course au pouvoir et à l’argent !
Changer son état d’esprit est donc la clé pour devenir le créateur de son quotidien. Pour l’auteur, l’éducation des enfants et des adolescents est primordiale et les parents sont souvent « confrontés à une vraie difficulté : adapter leur éducation au monde actuel et s’appuyer sur des principes éducatifs stables » (p. 184). Ce qui a du sens, c’est d’accepter qu’ils soient à l’aise avec les nouveaux outils technologiques et leur faire prendre conscience qu’il est tout de même nécessaire de déconnecter et de se reconnecter avec la nature.
Côté vie sentimentale, actuellement, la vie de couple est fragile, les codes ont changé. Plus de divorces, même chez les seniors, plus de femmes qui savent mieux rebondir grâce à leurs situations financières… En ce qui concerne le travail, savoir se réinventer est important, car « dans le futur, le travail quel qu’il soit sera transformé. Les modalités de l’activité professionnelle évolueront » (p. 189). Le chemin professionnel n’est ainsi pas linéaire : réussites et échecs, changements… les individus font aujourd’hui plusieurs métiers dans leur vie. La révolution numérique y est pour quelque chose, si bien qu’il importe de l’anticiper. Certains métiers sont voués à disparaître comme : manutentionnaires, secrétaires de bureau et de direction, employés de comptabilité, employé de banque et d’assurance, caissiers et employés de libre-service, etc.
Selon « les estimations de l’Institut Sapiens, près de 2,1 millions d’actifs concentrés dans ces cinq métiers ont une forte probabilité de voir leur emploi disparaître dans les prochaines années » (p. 192). Mais d’autres métiers vont se développer et se créer : dans le domaine de la santé, des métiers du numérique, du bien-être en entreprise, etc.
• Les sept clés de ceux qui réalisent leurs rêves1- Ils savent ouvrir les portes fermées2- Ils comptent aussi sur la chance.3- Ils croient au pouvoir des rencontres.4- Le risque les excite.5- Ils n’abandonnent pas leur projet créateur.6- Ils revivent, c’est magique.7- Ils rendent probable l’improbable.
• Les sept principes éducatifs pour les enfants d’aujourd’hui1- Il faut leur laisser utiliser les moyens technologiques, mais avec limites et explications des différents dangers, et en étant cohérent avec ce qu’on dit.2- Il ne faut pas tuer leur curiosité qui est la source d’intelligence et de connaissance du monde sous des aspects riches et divers. 3- Il faut accepter leur « petites folies ludiques ».4- Ne pas d’emblée les déprimer en leur parlant de l’avenir. Il faut en parler, certes avec lucidité, mais positivement !5- Avoir un contrôle parental efficace.
• Quelques phrases optimistes pour positiver !1- Le devenir n’est rien par rapport à l’éternité2- Le mieux n’est pas certain, le pire non plus3- La vie ne vaut rien, rien ne vaut la vie4- Plutôt que savoir ce qui a été fait, il vaut mieux savoir ce qui se fera.5- Commence déjà à être ton propre ami. Tu ne seras jamais seul.
• Quelques nouveaux métiers qui vont voir le jour, de quoi donner quelques idées à nos enfants !1- architecte du numérique : créer des immeubles virtuels pour que les publicitaires et commerçants vendent leurs produits.2- ingénieur du corps : recréer artificiellement des parties du corps pour les transplantations.3- spécialiste de la nanomédecine : créer des implants microscopiques. 4- agriculteur vertical : pour sauvegarder l’espace disponible, créer des surfaces verticales plutôt qu’horizontal.5- gestionnaire de donnée inutilisées : gérer et détruire les données inutilisées, de manière responsable, dans les décharges numériques.6- manager d’avatars : créer et gérer les hologrammes de personnes virtuelles.7- chirurgien de la mémoire : aider à préserver et améliorer la mémoire.
À travers son propos, Alain Braconnier invite les lecteurs à regarder l’avenir en face plutôt que d’en avoir peur et de le fuir. Le monde change et va quelquefois trop vite, ce qui finit par être source d’angoisse. L’auteur présente dans son ouvrage différentes ressources positives sur lesquelles s’appuyer pour aborder avec plus de sérénité et d’efficacité les questions que l’on se pose sur le monde d’aujourd’hui et celui de demain.
Ouvrage rempli d’espoir et de bons conseils pour toutes les personnes qui ont peur de l’avenir. Alain Braconnier propose de repenser le futur et le présent.
Il agrémente son récit de quelques témoignages de patients, d’exemples pris dans la vie de tous les jours, et de citations de grands philosophes. Agréable et simple à lire.
Ouvrage recensé– La Peur du futur, Paris, Odile Jacob, 2014.
Du même auteur– Mère et Fils, Paris, Odile Jacob, 2005.– Les Filles et les Pères, Paris, Odile Jacob, 2008.– Protéger son soi pour vivre pleinement, Paris, Odile Jacob, 2010.