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Alain Desrosières

La politique des grands nombres

Comment quantifier le monde ? Telle est la question qui pourrait résumer le fil directeur de cet ouvrage. L’auteur y retrace méticuleusement l’histoire de la construction des outils statistiques, des buts politiques qu’ils ont pu servir, des techniques mathématiques et des nomenclatures utilisées. S’il est important de comprendre que les statistiques reposent sur des conventions historiquement contingentes, il faudrait également reconnaître que les catégories qu’elles ont progressivement dessinées (les chômeurs, le taux de fécondité, etc.) sont aujourd’hui fortement ancrées dans le débat public et qu’elles sont à ce titre devenues des réalités.

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Pierre Le Brun

La politique des grands nombres
La politique des grands nombres

book.chapter Introduction

La politique des grands nombres constitue un ouvrage touffu et très documenté retraçant l’histoire de la discipline statistique de ses prémices au XVIIe siècle jusqu’aux années 1990. L’auteur part d’un problème simple, quoiqu’insoluble : comment peut-on faire entrer le monde dans des catégories quantifiables afin de mesurer les relations qui les unissent ? La réponse à cette énigme a suscité – et suscite encore – de nombreux débats. Pour les tenants d’une perspective réaliste, l’objectif des statistiques est de proposer la moins mauvaise mesure d’un phénomène supposé réel, c’est-à-dire existant en dehors des conventions qui en permettent l’appréhension. La tradition nominaliste considère au contraire cette opération comme une pure construction, possiblement orientée, visant à donner une représentation organisée du monde et qui produit elle-même les objets qu’elle mesure. Par exemple, c’est la création de la catégorie de chômeurs qui permet de parler du chômage, et non l’existence préalable du chômage qui aurait motivé les statisticiens à le mesurer de la meilleure façon possible. Se situant entre ces deux perspectives, Desrosières considère que pour conventionnelles et politiques qu’elles soient, les catégories statistiques ont été progressivement durcies par des décennies de débat public, au point de pouvoir être aujourd’hui considérées comme des objets réels. À l’appui de cette conclusion, l’auteur observe l’évolution des lignes, des enjeux et des objets des querelles statistiques. Attentif au contenu des principales contributions et aux débats purement académiques, il se montre également soucieux de replacer ces éléments dans le contexte social et politique qui les a en partie déterminés.

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