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Antoine Prost

Les Français de la Belle Époque

La Belle Époque (1899-1914), ainsi nommée a posteriori, alimenta une nostalgie durable et plus ou moins partagée. De fait, au regard des convulsions ultérieures (1914-1945), sa prospérité globale a favorisé des mutations sociales appréciables. Toutefois, la période est également marquée par une misère catégorielle bien documentée, qui incite à tempérer ce constat flatteur. En outre, l’affirmation de la République, la colonisation et la laïcité cristallisèrent bien des tensions, qui contribuèrent paradoxalement à forger la nation et à l’unir efficacement à la veille de la Première Guerre mondiale.

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Pierre Boucaud

Les Français de la Belle Époque
Les Français de la Belle Époque

book.chapter Introduction

L’émotion suscitée par l’incendie des 15 et 16 avril 2019 à la cathédrale Notre-Dame de Paris traduit l’impact parfois considérable des grands symboles culturels. Pour autant, ce fleuron du « Beau XIIIe siècle » ne saurait faire oublier que la France de Philippe Auguste et de saint Louis ne fut pas seulement caractérisée par le triomphe de l’architecture gothique. Ainsi le médiéviste ne manquera-t-il pas d’analyser, par exemple, la répression antihérétique contemporaine et il restituera, autant que possible, le regard que les victimes de la politique royale portaient sur la « beauté » de leur temps. La méthode s’applique également au « Beau XVIe siècle » que dépeint Bernard Quilliet à la suite d’Emmanuel Le Roy Ladurie. Le chercheur, comme le protagoniste de naguère, peut-il privilégier les brillants succès d’une époque sans risquer d’alimenter un mythe ? Beaucoup de Français, au sortir du premier conflit mondial et de la grande crise des années 1930, ont été pareillement tentés de retenir surtout les innovations, les promesses et, marginalement, la douceur de vivre des années 1899-1914, qu’ils appelèrent désormais la « Belle Époque ». Ils entretenaient d’ailleurs à bon droit le souvenir d’un legs décisif : peu avant la guerre, Marc Chagall créait en effet ses premières œuvres, tandis que le cinématographe, l’automobile et les écoles supérieures se développaient et que le législateur instituait les retraites paysannes et ouvrières. Toutefois, n’oublions pas que la contribution de la France à la démocratie parlementaire, à la laïcité, à la modernité technologique et à l’art du XXe siècle intervenait sur fond d’arbitraire colonial et de mouvements sociaux parfois sanglants. La Belle Époque mérite donc une synthèse objective. Antoine Prost s’y emploie en dévoilant la réalité quotidienne des Français, appréhendée dans le contexte d’une IIIe République en voie de consolidation. Son propos fixe les cadres politiques, économiques, sociaux et sociétaux d’une période assurément marquante.

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