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Aristote

Rhétorique

Si l’art oratoire préexistait à Aristote, son traité Rhétorique écrit entre -329 et -323 constitue un apport majeur. Il prétend ériger un art de l’éloquence authentique. Selon lui, la rhétorique se subordonne à la politique, elle se préoccupe du bonheur, du juste et de l’utile. L’ouvrage se divise en trois livres : le premier définit ce qu’est la rhétorique et quels sont les trois types de discours, le second est consacré à la disposition du locuteur et aux passions, et le troisième porte sur la forme du discours.

book.readingBy

Laura Chomet

Rhétorique
Rhétorique

book.chapter Introduction

La rhétorique traite de l’usage du discours pour plaire, délibérer, argumenter et séduire. Elle émerge dans le cadre judiciaire de la défense ou de l’accusation en Sicile puis se diffuse en Grèce notamment grâce à Gorgias qui en fait sa profession. Si les sophistes sont des rhéteurs capables de défendre n’importe quel point de vue au mépris de la justice et de la vérité, pourvu qu’on les rémunère, Aristote au contraire préconise une rhétorique s’apparentant à la sagesse, au service du bonheur et du bien commun. Celle-ci s’appuie sur trois termes : l’orateur, le discours et l’auditoire. Non seulement elle exige la vraisemblance et la logique du discours mais aussi la crédibilité de l’orateur. Ce dernier est associé à trois grandes notions : les arguments, les passions ou pathos et l’éthos c’est-à-dire le caractère qui fait qu’on loue ou blâme le locuteur pour ce qu’il est au travers de ce qu’il dit. En vue d’émouvoir ses auditeurs, il cherche qui ils sont, quelles sont les passions qui les meuvent, leur état d’esprit, leur pathos c’est-à-dire « ce vers quoi tel ou tel homme tend naturellement, par disposition naturelle, ce pour quoi il est disponible ou orienté. » (p. 33). Aristote intègre donc un facteur humain à l’art oratoire. L’auditoire apparaît comme juge, d’où la nécessité de le considérer dans sa particularité. Pour Aristote, il faut encore distinguer trois types de discours : le discours délibératif ou politique qui porte sur la prise de décision et l’action en persuadant ou dissuadant, le discours démonstratif ou épidictique (éloge ou blâme) qui détermine le bien et le mal et revêt une dimension esthétique (il vise le plaisir de l’auditoire) et enfin le discours judiciaire qui accuse ou défend, souvent dans le cadre d’un jugement au tribunal, et prend donc pour objet le vrai et le faux. À ses discours correspondent des temporalités différentes : le délibératif porte sur le futur, sur ce qui est mais pourrait ne pas être. L’épidictique embrasse le passé, le présent et le futur puisqu’il loue ou blâme les qualités présentes d’une personne ou d’une chose qui opèrent au passé et à l’avenir. Le judiciaire porte sur le passé, sur ce qui est mais aurait pu ne pas être.

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