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Bruno Latour

La Fabrique du droit

L’allégorie mythologique de la Justice peut-elle résister à la vie quotidienne du Conseil d’État ? Ses yeux bandés de l’impartialité, sa balance en main pesant les arguments, son glaive tranchant les débats et sanctionnant les fautifs… tous ces symboles restent-ils pertinents, quand vient la nécessité pour des juges de rendre verdict ? En infiltrant les coulisses de la Cour suprême du droit administratif, Bruno Latour montre que, face à la complexité des situations sociales demandant justice, les moyens déployés relèvent de l’interprétation tout humaine de dossiers abstraits et de leur réinscription dans le long passé de la loi.

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CĂ©line Morin

La Fabrique du droit
La Fabrique du droit

book.chapter Introduction

En tant que cour suprême du droit administratif, le Conseil d’État reçoit en dernière instance des demandes de législation sur des questions particulièrement hétérogènes, couvrant tout le spectre de gravité du monde social. Classements des forêts et régulation des populations de pigeons côtoient licenciements, handicaps voire homicides. Pour comprendre comment sont reçues, triées et traitées ces plaintes, Bruno Latour s’est fondu plusieurs mois durant dans le décor du Conseil, étudiant et annotant le travail fastidieux de ses membres. Alors que le droit a souvent été envisagé, au mieux, comme l’applicateur formel de principes moraux supérieurs, ou, au pire, comme un camouflage des inégalités sociales, Bruno Latour plaide pour une troisième voie, dans laquelle le droit serait l’œuvre d’une action collective, un labeur quotidien mêlant interprétations subjectives, discussions plus ou moins échauffées et impératifs de temps très contraignants.

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