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Bruno Latour

Pasteur

Dans les années 1870, Louis Pasteur découvre le microbe. Ce sera une révolution qui le consacrera comme un très grand savant. Se revendiquant de l’anthropologie des sciences, l’ouvrage de Bruno Latour, paru en 1984, démystifie dans sa première partie, sous forme d’un « réexamen de l’histoire de Pasteur », l’idée de la révolution scientifique pastorienne comme l’œuvre d’un seul homme. Dans une seconde partie, intitulée Irréductions, l’auteur appuie philosophiquement ce cas empirique.

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Raluca Lestrade

Pasteur
Pasteur

book.chapter Introduction

Bruno Latour propose ici un « traité scientifico-politique » qu’il prétend « agnostique en matière de science » (p. 13). La première partie, dédiée à Louis Pasteur, se propose de « discuter d’indiscutables sciences » (p. 17) et notamment de « l’hagiographie attribuée à Pasteur » à la suite de sa découverte. Derrière le mythe « Pasteur » et sa révolution, se cacherait en réalité une foule d’acteurs et d’alliés ayant joué un rôle essentiel dans cette entreprise. Mobilisant la métaphore du roman La Guerre et la Paix de Tolstoï dans une allégorie où Pasteur incarnerait une sorte de Napoléon et où la guerre serait une « guerre des sciences », l’auteur souhaite répondre à la question de savoir « à quoi ressemblerait une sociologie capable de comprendre et d’expliquer une bactériologie » (p. 26) ? Dans sa reconstruction de l’époque pastorienne, il s’appuie sur une base documentaire fournie par trois revues de la seconde partie du XIXe siècle (La Revue scientifique, les Annales de l’Institut Pasteur et la revue le Concours médical). C’est une époque où l’hygiène, bien qu’avancée, est soumise à l’écueil permanent de la « spontanéité morbide » : la maladie tue malgré les efforts des hygiénistes. Dans son laboratoire, puis sur le terrain, Pasteur rendra visibles des acteurs non humains, les microbes, provoquant ainsi une « révolution » : un moment essentiel dans la recomposition de la société. Mais c’est en s’alliant avec les hygiénistes que les « pastoriens » parviendront à convaincre le monde, bien que certaines professions soient demeurées réticentes. La sociologie lui semblant impuissante si elle n’est pas une « science des associations », Latour fixe philosophiquement à l’aide de postulats et d’explications plus personnelles – les « scolies » – son approche empirique, exposant ici son idée de l’irréduction. Autrement dit, ne pas restreindre à un seul (homme, idée, etc) la multitude du monde.

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