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David Le Breton

L'Adieu au corps

"L'Adieu au corps" de David Le Breton est un essai anthropologique qui explore les attitudes contemporaines envers le corps et la corporalité. Le Breton, anthropologue et sociologue, s'intéresse à la manière dont le corps est perçu et vécu dans les sociétés modernes, souvent marquées par une tendance à la dévalorisation du corps au profit de l'esprit et de la virtualité. L'auteur analyse les pratiques corporelles telles que les modifications corporelles, les régimes, le sport, et les comportements à risque, en les interprétant comme des tentatives de réappropriation ou de fuite du corps.

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Clara Boutet

L'Adieu au corps
L'Adieu au corps

book.chapter Introduction

Le corps renvoie à l’activité perceptive que l’homme déploie afin de poser des significations sur le monde. Ainsi, le corps s’avère la première interface de l’individu avec son environnement extérieur. Aborder le corps, c’est d’emblée parler d’identité, de constitution du sujet et de processus d’individuation. De fait, « [le corps] est un analyseur essentiel de nos sociétés contemporaines du fait de la fragmentation du sujet, à la fois toujours plus isolé et toujours plus branché, inscrit dans nos sociétés au sein d’un individualisme atteignant un point limite et l’amenant à se soucier toujours davantage de son corps comme ultime butée, ultime souveraineté personnelle » (p. 229). Une ambivalence profonde réside entre, d’une part, le maintien du corps à tout prix, via sa glorification et son entretien poussé à l’extrême, et, d’autre part, l’exclusion du corps, relégué au virtuel. Selon David Le Breton, la passion grandissante pour le corps est une conséquence directe de la structure individualiste de la société : on attribue au corps une valeur de partenaire privilégié. Le corps est devenu le nouvel alter ego dont on prend soin ; on trouve en lui le partenaire qui manque à nos côtés. Il est l’alter ego d’un ego confiné à l’isolement. On assiste à l’exclusion du corps d’autrui, indigne d’intérêt, et les propositions cybersexuelles sont programmées pour répondre à des fantasmes à la carte. Dans une approche socio-anthropologique, l’auteur interroge le rapport au dualisme et se demande quels sont les signes et les stigmates de la relation que l’homme postmoderne entretient avec son corps. Il s’appuie sur les conceptions postmodernistes de la société individualiste, développées notamment par Christopher Lasch et Gilles Lipovetsky, pour dresser un état des lieux de ce que la société occidentale fait de ses corps. Le corps est le lieu de la jouissance comme de la douleur, il est le lieu des marques, choisies ou non (tatouages, scarifications, cicatrices ou vulgaires rides du temps). Il est notre signe distinctif, une part de nous-mêmes que l’on ne peut sectionner… ou presque. Les avancées biotechnologiques ont fait croître le dualisme corps/esprit et certains nourrissent les fantasmes d’un corps-machine bionique, d’un esprit autonome ou d’un corps dissous.

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