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Donna Haraway

Vivre avec le trouble

Des pigeons domestiques occidentaux aux moutons Navajo-Churro, du jeu vidéo Never Alone aux récifs coralliens en passant par la fable des « Communautés du Compost » à venir, Donna Haraway nous raconte des histoires ; des histoires emberlificotées, des embrouilles multispécifiques. Dans ce livre, l’humanité perd sa majuscule, elle devient humus, se retrouve plongée dans le monde foisonnant de « bestioles » biotiques et abiotiques. En dehors de tout exceptionnalisme humain et de toute opposition binaire, il s’agit ici d’explorer les façons de récupérer des forces pour faire face à l’urgence écologique.

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Nicolas Delforge

Vivre avec le trouble
Vivre avec le trouble

book.chapter Introduction

Dans son précédent livre (le Manifeste des espèces compagnes), Haraway racontait ses relations avec sa chienne Cayenne. Elle explorait les façons par lesquelles deux êtres d’espèces différentes parviennent à s’entendre et à se transformer l’un l’autre. Vivre avec le trouble (initialement publié aux États-Unis en 2016) poursuit dans cette voie en interrogeant la fertilité des rapports interspécifiques. Toujours en compagnie de sa chienne, mais en y ajoutant une grande diversité de terrains d’enquête et pléthore de protagonistes humains et autres-qu’humains, Haraway nous invite au décentrement et à l’aventure. Comme dans ses précédents ouvrages, il s’agit de fabriquer de la SF, un terme clé et pluri-sémantique du vocabulaire harawayen pouvant « faire référence à la science-fiction, au féminisme spéculatif, à la science fantasy, aux fabulations spéculatives, aux faits scientifiques ou encore aux jeux de ficelles [string figures] » (p. 22). L’art, la science et la politique ne cessent de se croiser, à l’image de la forme même du livre qui réunit réflexions philosophiques, descriptions ethnographiques et narrations romanesques, le tout entrecoupé de dessins abstraits et de nombreuses photographies. Dans Vivre avec le trouble, Haraway recadre ses réflexions autour de la question écologique. « Vivre avec le trouble », c’est d’abord apprendre à vivre dans les temps incertains des catastrophes environnementales. Rejetant les solutions toutes prêtes et les catharsis grandioses, l’expression met aussi l’accent sur les liaisons locales et contingentes qu’il s’agit d’honorer ou de rejeter. Composant un « savoir situé », troublé, Haraway s’efforce de rendre compte d’un certain nombre d’entrelacements fragilisés et de valoriser des façons de vivre qui lui semblent prometteuses. Ce faisant, la philosophe s’implique elle-même dans des mondes en voie de constitution ou de disparition.

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