Dygest vous propose des résumés selectionnés et vulgarisés par la communauté universitaire.
Voici le résumé de l'un d'entre eux.
de Élisabeth Kübler-Ross et David Kessler
Élisabeth Kübler-Ross et David Kessler évoquent dans cet ouvrage tous les thèmes importants de la vie (mort, temps, deuil), les sentiments (colère, culpabilité, peur) et les relations (amitié, amour). C’est une leçon de bonheur qu’ils proposent : comment faire de sa vie une existence riche et authentique ?
Spécialistes de l’accompagnement des personnes en fin de vie, les médecins Élisabeth Kübler-Ross et David Kessler ont collaboré à la publication de Leçons de vie : comprendre le sens de nos désirs, de nos peurs et de nos espoirs.
Dans cet ouvrage à deux voix, sorti en 2000, les deux experts de la mort et des phases terminales nous invitent à œuvrer pour une vie heureuse et authentique. Grâce aux cas concrets tirés des ateliers, conférences et discussions avec leurs patients, les auteurs évoquent l’essence de la vie : peur, colère, amour, lâcher-prise, temps, deuil, pardon, jeu, bonheur…
Personne ne sait quand et où la vie s’achève, c’est pour cette raison qu’il est nécessaire d’apprécier chaque moment avec intensité. Les rapports aux autres – famille, amis, connaissances, collègues – sont tous chargés de sens, ils sont « de merveilleuses occasions d’apprendre, de grandir, d’aimer et d’être aimé » (p. 62).
La leçon de la relation à l’autre nous invite à aimer les autres comme ils sont. Les relations amoureuses sont également de merveilleuses expériences, mais là où les gens se trompent c’est lorsqu’ils cherchent chez leur conjoint quelqu’un pour les réparer, les soigner, quelqu’un qui « permettra de trouver l’équilibre, la plénitude et la solution à tous nos problèmes » (p. 65). De plus, lorsqu’une relation ne fonctionne pas, au lieu de s’enfuir, il est préférable en premier lieu de chercher à comprendre ce qui ne va pas. Qu’elle dure 6 mois ou 50 ans, une histoire d’amour n’est jamais une erreur !
Pour les auteurs, l’amour est la seule source de vérité, celle qui procure du bonheur et qui relie les êtres humains. Mais dès le plus jeune âge, les individus pensent que l’amour est conditionnel : je t’aime à condition que tu sois comme ceci ou comme cela. La leçon d’amour apprend que pour atteindre un amour authentique, il suffit de s’aimer soi-même – défi complexe – de tout faire pour se sentir bien, et de prendre soin de soi. L’amour consiste également à vivre le moment présent.
La leçon du pardon nous explique que même si certaines choses sont injustes, les accepter pour oublier les blessures que nous avons reçues et celles que nous avons provoquées est essentiel. Le pardon engendre la guérison des blessures et par conséquent la plénitude. Pardonner, ce n’est pas excuser celui qui nous a offensé, mais c’est se libérer de cette blessure. La vengeance permet un soulagement provisoire puis provoque la culpabilité. Pour pardonner, il faut déjà commencer par reconnaître que l’autre est un être humain avec ses faiblesses, ses confusions. Nous n’avons pas toujours conscience que tel acte est en fait une erreur, nous ne voulons pas blesser volontairement. Nous ne sommes tout simplement pas parfaits ! Il est important dans un second temps d’exprimer ses sentiments en se confiant à quelqu’un ou en libérant son énergie (ex. : en cognant contre un oreiller) (oui c’est l’exemple qu’elle donne). Ensuite, il suffit de se libérer de tout cela en intégrant l’idée que : « chacun a ses problèmes, mais ceux des autres ne sont pas notre affaire. Notre affaire, c’est notre paix intérieure, notre bonheur » (p. 221) !
Qu’est-ce que la leçon du jeu ? « Une vie trop sérieuse, c’est une vie déséquilibrée » (p. 175) ! En effet, s’amuser et jouer sont primordiaux pour mener une vie riche. N’est-il pas nécessaire de profiter de temps avec les gens que l’on aime et de s’amuser ? Jeu, rires, amusement, détente, distraction sont des besoins fondamentaux trop souvent oubliés. Pourtant grâce à eux, la vie est plus douce, embellie, enrichissante.
De surcroît, ils ont des bénéfices immédiats, car ils réduisent le stress et libèrent les endorphines. Mais attention de ne pas prendre le jeu trop au sérieux, il s’agit de s’amuser, de se détendre et de retrouver un peu de notre âme d’enfant. Alors, évitons le profit et tout esprit de compétition pour retrouver le simple plaisir de s’amuser… Il est également important de trouver du plaisir dans les tâches quotidiennes et professionnelles pour que chaque journée soit remplie de bonheur.
De façon consciente ou inconsciente, tous les hommes cherchent un sens à leur vie.
Ceux qui ont touché la mort de près ont vu leur vision de la vie changer, mais les deux médecins nous invitent à ne pas attendre des tragédies pour ouvrir les yeux. Prendre conscience des vérités essentielles, c’est être en paix avec soi-même, c’est découvrir le sens profond de l’existence.
La première question à se poser est : « Qui suis-je ? ». Nous ne sommes ni notre CV, ni notre compte en banque, ni nos passions, ni nos maladies : « Il existe une partie de vous-même qui est indéfinissable et immuable » (p. 22). Mais comment découvrir cet être authentique qui sommeille en nous ? Au lieu de vivre en fonction de ce que nous devons faire, nous devrions vivre en fonction de ce que nous voulons faire. En guise de leçon d’authenticité, les auteurs nous suggèrent de nous demander qui se cache sous nos masques, d’abolir les rôles de composition et de laisser de côté tout ce qui n’est pas nous.
Lié à notre identité profonde, à notre Moi véritable s’enracine la leçon de pouvoir. La force et l’intégrité que nous avons en nous ne découlent absolument pas de l’argent ou du statut social. Finalement, la richesse et la pauvreté sont des états d’esprit plus que l’état d’un compte en banque. L’argent ne rend pas puissant, le pouvoir se situe bien au-delà de ça, il est inné. Pour conserver ce pouvoir, il ne faut pas se laisser influencer par les opinions des autres. Ce pouvoir personnel est nécessaire pour l’intégrité, pour nous mener à ce que nous désirons faire de notre vie, pour nous pousser à faire preuve de force, de bonté et découvrir l’amour qui est en nous. Le « toujours plus » pousse les gens à penser qu’ils seront plus heureux dans le futur : ils sont donc continuellement insatisfaits. « Les mourants ne peuvent plus jouer au jeu du toujours plus, parce qu’ils n’ont plus d’avenir. Ils découvrent alors le pouvoir du présent, qui est capable de combler toutes les attentes » (p. 109).
La leçon de patience est une leçon difficile qui peut apporter de la frustration. Comment apprendre à attendre dans une société où tout va vite, où tout est quasiment disponible immédiatement ? « La clé de la patience réside dans la prise de conscience que tout est comme il devrait être, que chaque événement fait partie d’un plan d’ensemble » (p. 194).
Finalement, être patient, c’est intégrer l’idée qu’il est impossible d’obtenir tout ce que l’on souhaite et de combler tous ses désirs. Dans la vie, la patience est un véritable atout. De la même façon, la leçon du lâcher-prise nous met au défi de ne plus vouloir maîtriser toutes les situations. Il faut ainsi arrêter de se débattre constamment, arrêter de vouloir illusoirement tout contrôler dans notre vie. Cela ne signifie pas renoncer, bien au contraire, mais accepter la vie comme elle est. Encore une fois, cela permet d’être heureux dans le présent.
La leçon de la peur nous incite à affronter nos angoisses. Ces dernières sont parfois nécessaires lorsqu’elles nous protègent du danger, mais il existe aussi les peurs non fondées qui entravent le bonheur véritable et empêchent de vivre pleinement. Trop souvent nous vivons dans l’angoisse ; de surcroît la société et les médias les alimentent en montrant que tout est dangereux. Derrière toutes les peurs qui nous hantent, une peur fondamentale est sous-entendue : tout n’est que l’expression profonde de la peur de la mort. Avant de mourir et pour profiter de la vie, « la leçon est claire : nous devons transcender nos peurs tant que vous avons encore le temps de réaliser nos rêves » (p. 152). Il existe deux émotions fondamentales : l’amour et la peur. De la première découlent le bonheur, la joie, la paix et la satisfaction ; de la seconde la culpabilité, la colère et la haine. La peur est ancrée dans le passé ou se projette dans l’avenir, et nous éloigne donc du présent.
Il est ensuite question de la leçon de la culpabilité. Ensuite, les deux médecins évoquent le « syndrome des survivants » : lors d’une tragédie, celui qui n’est pas mort culpabilise. « La psychologie de la culpabilité s’enracine dans la mauvaise image que l’on a de soi-même, dans l’idée que l’on a commis une faute. C’est un mouvement de colère dirigé contre soi » (p. 116).
En réalité, cela provient en partie de l’éducation qui n’apprend pas à dire non, qui nous contraint à satisfaire le désir des autres, et qui nous pousse également à faire culpabiliser les autres. Certes, ce sentiment est tout de même nécessaire pour régler la société, mais il ne doit pas dépasser une limite. La culpabilité nourrit ce qu’il y a de plus petit en nous, alors que notre être authentique n’en a pas besoin. De plus, elle est attachée au passé et empêche de vivre pleinement le présent. Pour s’en débarrasser, les thérapies de groupe sont un excellent moyen.
Pour débuter la leçon de la colère, il est important de rappeler qu’elle est une émotion naturelle, normale et humaine. La situation est problématique lorsque cette colère est soit refoulée, soit sur-exprimée. Dans nos sociétés, nous oublions trop souvent d’écouter notre corps, nous intellectualisons trop souvent les choses alors qu’il faudrait plutôt « entrer en contact avec nos émotions viscérales » (p. 162). Lorsque les réactions de colère semblent démesurées, c’est qu’elles cachent certainement d’anciennes blessures et des peurs sous-jacentes (ex. : Je suis en colère parce que tu n’étais pas là = quand tu n’es pas là, j’ai peur que tu m’abandonnes). Il est pourtant plus productif d’affronter ses peurs que d’entretenir sa colère. Dans notre société, où la colère est vue comme quelque chose de négatif, il faut aller à contre-pied et arrêter de l’étouffer. Savoir l’exprimer, sans la diriger de façon violente contre soi ou contre les autres, permet de trouver la paix intérieure. Exprimez vos émotions !
La leçon de deuil est la leçon de vie la plus difficile, car l’homme refuse ce sentiment de perte qu’il soit provisoire ou définitif. En effet, « nous sommes amenés à perdre tout ce que nous possédons » (p. 80). Tout est éphémère : enfance, jeunesse, amitié, amour… Refus, colère, marchandage, dépression et acceptation sont les différentes réactions face à la perte et au deuil. Il est important de vivre le deuil comme il se présente, il n’y a ni règles ni marche à suivre, même s’il est constitué de plusieurs étapes qui permettent le processus de guérison. Pour ce qui est du chagrin, « la seule façon de le surmonter est de le vivre » (p. 99) !
Ce qu’il est indispensable d’intégrer, c’est que « notre existence est régie par le temps, de notre naissance à notre mort » (p. 127). Tout change tout le temps, rien n’est immuable ! La vérité c’est que personne au fond n’aimerait vivre éternellement, car « en réalité, nous ne souhaitons pas exister au-delà du temps qui nous est dévolu. Il serait désespérant de rester dans un monde incompréhensible et totalement étranger » (p. 132). Il s’avère donc nécessaire de se libérer du passé, d’arrêter de se voir ou de voir les autres comme ils étaient avant. De la même façon, le futur emprisonne trop les esprits : que l’on vive dans le futur, qu’on en ait peur ou qu’on en rêve, il nous empêche de vivre ici et maintenant. La leçon du temps consiste à simplement être présent !
Finalement, à travers leurs propos, les deux auteurs offrent une leçon du bonheur. Le bonheur est un état d’esprit, non une réaction à des événements particuliers qui eux sont plutôt des joies éphémères. Ce n’est pas égoïste que de vouloir être heureux ; bien au contraire, le bonheur pousse à s’occuper de ceux qui souffrent. C’est la vision des événements et de la vie qui fait ou non notre bonheur.
Ne regardons ni le passé, ni le futur, ni les autres pour l’atteindre. Soyons pleinement dans le présent pour être heureux. Libérons-nous de nos projections, de ce « quand » (quand je serai riche, quand nous aurons ceci…) illusoire et trompeur.
Telle est la première étape. Il est important également d’apprendre à vivre avec nos propres paradoxes, nos contradictions, avec l’ombre et la lumière. Ne pas penser négativement, essayer d’être heureux même quand les circonstances ne s’y prêtent pas, voilà quelques clefs pour atteindre la plénitude.
Il s’agit également de se poser les questions essentielles en réfléchissant au sens de notre existence pour réussir à faire les choix qui nous conviennent : qu’est-ce qui nous rend heureux ? Qu’est-ce qui nous rend malheureux ? Les bonnes et mauvaises expériences permettent aussi de déterminer ce qui nous rend heureux. Or, « la plupart des gens ont tout ce qu’il faut pour être heureux, et pourtant ils ne le sont pas » (p. 242) : nous n’avons en général pas conscience de nos dons, de notre valeur, et ça, c’est la dernière leçon !
Médecins spécialistes de l’accompagnement des personnes en fin de vie, Élisabeth Kübler-Ross et David Kessler proposent quatorze leçons de vie : authenticité, amour, relation à l’autre, deuil, pouvoir, temps, peur, colère, jeu, patience, lâcher-prise, pardon, bonheur, dernière leçon. Les lecteurs sont encouragés à réfléchir à leur vie, au sens de la vie, à vivre pleinement une existence épanouie et authentique remplie de joie et de bonheur. La clé est de profiter pleinement du présent et d’oublier passé et futur qui n’existent plus ou pas encore.
À travers Leçons de vie : comprendre le sens de nos désirs, de nos peurs et de nos espoirs, les deux auteurs évoquent des histoires de vie de personnes rencontrées ou de patients, et confient également à leur lectorat des anecdotes personnelles. Touchants, voire bouleversants, ces récits et introspections donnent de l’élan et du dynamisme aux propos.
À travers Leçons de vie : comprendre le sens de nos désirs, de nos peurs et de nos espoirs, les deux auteurs évoquent des histoires de vie de personnes rencontrées ou de patients, et confient également à leur lectorat des anecdotes personnelles.
Touchants voire bouleversants, ces récits et introspections donnent de l’élan et du dynamisme aux propos.
Ouvrage recensé– Leçons de vie. Deux experts de la mort et des phases terminales nous révèlent les mystères de la vie, Paris, Pocket, 2004.
Des mêmes auteurs– Sur le chagrin et le deuil : trouver un sens à sa peine à travers les cinq étapes du deuil, Paris, Pocket, 2011.
Ouvrages d'Élisabeth Kübler-Ross– Accueillir la mort : questions et réponses sur la mort et les mourants, Paris, Pocket, 2002.– La mort est un nouveau soleil, Paris, Pocket, 2002.– La mort, dernière étape de la croissance, Paris, Pocket, 2006.
Ouvrages de David Kessler– Avec Louise L. Hay, Vous pouvez guérir votre cœur, Paris, Guy Trédaniel, 2015.