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George Bataille

La Part maudite

Dans cet ouvrage, George Bataille montre que contrairement aux idées reçues, les sociétés humaines ne se fondent pas exclusivement sur des mécanismes de production et d’accumulation. À l’opposé, la survie des systèmes vivants ne serait possible qu’au prix de dépenses improductives et considérables, qu’il nomme la « part maudite ».

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Théo Jacob

La Part maudite
La Part maudite

book.chapter Introduction : un essai d’« économie générale »

La Part maudite (1949) est le fruit de dix-huit années de travail durant lesquelles George Bataille côtoie la folie. Depuis la parution de son article La notion de dépense (1933) dans la revue Critique sociale, qui formule les prémisses de sa théorie, l’auteur s’emploie à révéler « ce que seul un fou peut apercevoir » (p. 249). Cet ouvrage a donc été pensé de longue haleine ; il pose les fondements d’une théorie extrêmement ambitieuse qui demeurera inachevée. L’auteur cherche à lier les différentes dimensions des systèmes vivants, depuis les lois cosmiques jusqu’aux expériences personnelles, en passant par les structures des sociétés humaines. La volonté de Bataille est de provoquer un « changement copernicien » : un renversement total de nos grilles de lecture qui nous empêchent, telle une illusion, de considérer les lois sous-jacentes auxquelles nous obéissons. Il dénonce l’écart séparant ce que nous appelons l’« économie », sorte de système fermé centré sur la rareté, et ce qu’il nomme « une économie générale », liant la masse vivante dans sa globalité. « L’économie prise dans son ensemble est d’habitude étudiée comme s’il s’agissait d’un système isolable. [...] N’y a-t-il pas lieu d’étudier le système de la production et de la consommation humaines à l’intérieur d’un ensemble plus vaste ? » (p. 58) Bataille cherche ainsi à réintégrer l’activité humaine au sein de l’écosystème terrestre, en s’appuyant sur les lois de la biologie et de la physique. Pour cela, il a recours aux conseils de son ami, le physicien nucléaire Georges Ambrosino. Il développe sa théorie à partir des mouvements de l’énergie à la surface du globe. L’auteur part du constat suivant : l’énergie surabondante du soleil conditionne l’exubérance de la vie sur Terre. Aussi, « l’activité humaine n’est pas entièrement réductible à des processus de production et de conservation » (p. 26). C’est l’usage qui est fait de l’énergie excédentaire qui est la cause de changement profond dans les systèmes vivants.

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