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Georges Duby

Le dimanche de Bouvines, 27 juillet 1214

"Le dimanche de Bouvines, 27 juillet 1214" de Georges Duby est un ouvrage historique majeur qui analyse en détail la bataille de Bouvines, un événement clé du Moyen Âge qui a eu un impact profond sur l'histoire de la France et de l'Europe. Duby ne se contente pas de décrire les aspects militaires de la bataille, mais explore également ses répercussions politiques, sociales et culturelles. À travers une approche novatrice pour l'époque de sa publication en 1973, il examine comment cet événement a été perçu et interprété par les contemporains et comment il a contribué à la construction de l'État monarchique en France. Duby utilise la bataille de Bouvines comme un prisme à travers lequel il analyse la société médiévale, mettant en lumière les structures de pouvoir, les relations féodales, et les mentalités de l'époque. L'ouvrage est considéré comme une contribution fondamentale à l'histoire médiévale et à la méthodologie historique.

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Pierre Boucaud

Le dimanche de Bouvines, 27 juillet 1214
Le dimanche de Bouvines, 27 juillet 1214

book.chapter Introduction

En 2018, les commémorations du premier conflit mondial rappellent l’impact immédiat et les conséquences plus lointaines des guerres du XXe siècle. Évidemment, la date du 11 novembre 1918 est dans toutes les mémoires. Celle du 27 juillet 1214, beaucoup moins. Elle l’était moins encore en 1973, quand Georges Duby publia son ouvrage consacré à la bataille qui avait opposé ce jour-là Philippe Auguste à l’empereur germanique Otton IV et à des comtes révoltés, ceux de Bourgogne et de Flandre, dans le cadre d’une lutte financée et organisée de loin par Jean sans Terre, roi d’Angleterre. En périphérie du royaume de France, à quelques kilomètres des terres du Saint Empire romain germanique, et à proximité du pont de Bouvines (actuel département du Nord), pour la première fois un roi de France conduisait une armée victorieuse. Rappelons d’ailleurs que depuis 1204, Philippe se dénommait « roi de France », non plus « roi des Francs ». Non seulement la bataille contribua à mieux fixer la géographie européenne des royaumes et des peuples, mais elle servit la mémoire d’une dynastie capétienne qui, au siècle précédent, n’avait cessé de se renforcer. Parce que l’événement a été consigné, il est aussi devenu un objet mémoriel témoignant d’un genre littéraire pratiqué tout au long du Moyen Âge : l’histoire. Or, la bataille de Bouvines, notent presque tous les chroniqueurs, a ceci d’exceptionnel qu’elle eut lieu un dimanche, un jour sacré, normalement incompatible avec l’activité guerrière. La guerre et le sacré, dans une société médiévale accoutumée à la sacralité monarchique et travaillée par l’évolution des pratiques et des théories de la guerre, ont donc un lien que l’événement incite à comprendre : « Bouvines est un lieu d’observation éminemment favorable pour qui essaie d’ébaucher une sociologie de la guerre au seuil du XIIIe siècle dans le nord-ouest de l’Europe » (p. 21). C’est ce à quoi s’emploie Georges Duby dans un triptyque (l’Événement, le Commentaire et le Légendaire) qu’il est nécessaire de respecter pour saisir la méthode permettant à l’auteur d’éviter les écueils d’une histoire événementielle. Ce faisant, Duby insère la bataille non seulement dans les mentalités des XIIe-XIIIe siècles, mais aussi dans un millénaire d’histoire nationale et européenne.

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