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Hannah Arendt

Eichmann à Jérusalem

Eichmann à Jérusalem, paru en 1966, est la version revue et augmentée de l’ouvrage éponyme publié pour la première fois par Hannah Arendt en 1963. La philosophe y livre son « rapport » du procès d’Adolf Eichmann qu’elle avait couvert à Jérusalem en 1961 pour le magazine The NewYorker, initialement publié sous la forme de 5 articles. Outre la description détaillée du cadre du procès et la retranscription des propos déconcertants tenus par ce criminel nazi qui fut le responsable de la logistique de la « Solution finale », ce compte-rendu intègre des réflexions politiques et philosophiques dans lesquelles Arendt expose sa célèbre thèse sur « la banalité du mal ». Au contraire de l’accusation qui tente de mettre en lumière la « monstruosité » d’Eichmann, le rapport d’Arendt décrit une personnalité tragiquement « banale », caractérisée par une « pure absence de pensée » à la limite du « comique ». Cet ouvrage suscita dès sa publication un véritable scandale.

book.readingBy

Valentine Prouvez

Eichmann à Jérusalem
Eichmann à Jérusalem

book.chapter Introduction

On désigne par les termes de « Shoah » (de l’hébreu « catastrophe »), d’« holocauste » ou de « génocide juif » l’extermination de 5 à 6 millions de juifs d’Europe par l’Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale. Identifiés par les nazis comme une « race inférieure » et comme un ennemi à abattre, le peuple juif est systématiquement traqué et persécuté, enfermé et affamé dans des camps, condamné au travail forcé, exterminé par des procédés « industriels » – comme le gazage dans les chambres des camps d’extermination. L’horreur prend fin le 8 mai 1945, avec la défaite de l’Allemagne contre les Alliés et sa capitulation sans condition. Dès lors, les hauts fonctionnaires du IIIe Reich sont activement recherchés sur la scène internationale pour être jugés comme criminels de guerre. Ainsi s’organise le procès de Nuremberg, entre le 20 novembre 1945 et le 1er octobre 1946, auxquels comparaîtront 24 d’entre eux : 12 seront condamnés à la mort par pendaison, 8 à des peines de prison allant jusqu’à la perpétuité. Officier SS et membre du parti nazi, tristement connu pour avoir assumé la responsabilité logistique de la « Solution finale » – en d’autres termes l’organisation de la déportation des juifs et leur extermination systématique –, Adolf Eichmann (1906-1962) parvient à échapper à une condamnation certaine en s’évadant en février 1946 du camp dans lequel l’avait incarcéré l’armée américaine. Il se cache durant plusieurs années en Allemagne et parvient par l’intermédiaire d’une organisation secrète à se procurer de faux papiers sous le nom de Ricardo Klement ainsi qu’un visa pour l’Argentine. Sa femme et ses fils l’y rejoignent deux années plus tard. Eichmann mène ainsi durant près de 10 ans une vie discrète et relativement austère, parvenant difficilement à subvenir aux besoins de sa famille en exerçant différents métiers manuels. Mais il est finalement repéré et capturé à Buenos Aires le 11 mai 1960 par des agents d’Israël qui organisent son exfiltration à Jérusalem. Un an plus tard, au mois d’avril 1961, s’ouvre ce procès parmi les plus importants de l’Histoire.

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