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Hannah Arendt

La Crise de la culture

"La Crise de la culture" de Hannah Arendt est un recueil d'essais qui aborde des thèmes variés tels que la tradition, l'autorité, l'éducation, et la politique. Arendt y analyse les crises culturelles et intellectuelles de la modernité, en particulier la perte de repères traditionnels et l'émergence de nouvelles formes de pensée politique. Elle s'intéresse à la manière dont les concepts modernes d'histoire, d'autorité et de liberté ont évolué et aux défis que cela pose pour la compréhension et la gestion de la vie politique contemporaine. L'ouvrage comprend des réflexions sur la nature de l'autorité et son déclin dans le monde moderne, la relation entre vérité et politique, et les problèmes de l'éducation dans une société en mutation.

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Patricia Nicolas

La Crise de la culture
La Crise de la culture

book.chapter Introduction

Dans sa préface, Arendt présente l’esprit qui gouverne les six essais réunis sous le titre La Crise de la culture, écrits entre 1954 et 1968 et publiés aux États-Unis sous le titre Between past and future. Elle s’ouvre sur l’aphorisme de René Char « Notre héritage n’est précédé d’aucun testament ». Le poète évoque l’expérience des hommes de la résistance dont il a été : ils ont connu la liberté dans l’agir-en-commun mais, en l’absence d’une instruction qui « assigne un passé à l’avenir », l’expérience a été perdue pour les générations futures. La tradition, qui nomme, transmet et éclaire, manque. Cette situation caractérise la modernité : le fil de la tradition a été rompu et ce sort, partagé par tous, devient une expérience politique. Cette rupture dans le temps ininterrompu est, plus qu’un événement historique, un événement de pensée : la brèche signale ce « petit tracé de non-temps », territoire de la pensée où tout être humain doit trouver à s’établir pour commencer quelque chose de nouveau. C’est là qu’il fait l’expérience d’être libre. La brèche, indissociable de l’expérience de l’homme sur la terre, est la possibilité de la pensée et de l’action. C’est à ce niveau que se situe Arendt afin de se livrer à ces exercices de pensée, inaugurés par l’expérience de Kafka lorsqu’il surfe sur les vagues du passé et du futur. La pensée à laquelle invite la philosophe n’emprunte pas les formules toutes faites qu’il suffit d’appliquer. Elle ne prescrit pas ce qu’il faut penser. En tant qu’exercice éminemment pratique, la pensée nait de l’expérience d’un événement dans le surgissement de sa nouveauté. Puisque son intérêt se porte sur ce qui fait rupture, la notion de crise est au centre de sa pensée. Or la crise, en tant que vérité, possède un pouvoir de dévoilement. Irréductible à ce qui le précède, l’événement imprévisible par nature est lui-même une crise. De crise, il n’est question que dans le titre de deux de ces essais mais tous témoignent d’une perte irrémédiable qui force à penser. Ils se déploient selon trois mouvements. Le premier constate la disparition de la tradition et le remplacement des concepts métaphysiques traditionnels par le concept d’histoire. Le deuxième interroge les questions de l’autorité et de la liberté quand manquent les réponses données par la tradition. Le troisième tente d’appliquer les modes de pensée précédemment identifiés aux problèmes auxquels le monde est confronté.

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