Dygest vous propose des résumés selectionnés et vulgarisés par la communauté universitaire.
Voici le résumé de l'un d'entre eux.
de Jared Diamond
Tout individu est susceptible d’avoir à gérer des crises personnelles au cours de sa vie et c’est également vrai pour les nations. Quelle que soit l’origine, interne ou externe, la nature – politique, sociale ou culturelle par exemple – ou bien le développement, brutal ou évolutif de cette crise, une nation doit identifier ses forces et ses faiblesses pour y faire face. Ce fut ainsi le cas du Japon après 1868 et de la Finlande durant la Seconde Guerre mondiale, parmi les sept pays que l’auteur examine sous cet angle. Or le monde dans son ensemble traverse à présent des crises redoutables. Celles-ci impliquent une résilience et la mise en œuvre de décisions et de moyens qui constituent un défi lancé aux nations.
Le vendredi 16 octobre 2020, vers 17h00, Abdoullakh Anzorov, un jeune réfugié d’origine tchétchène tout juste âgé de dix-huit ans assassinait par décapitation, en pleine rue, Samuel Paty, un professeur d’histoire-géographie du collège du Bois d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Le fait, pour cet enseignant, d’avoir présenté à une classe les caricatures de Mahomet publiées par le journal satirique Charlie hebdo afin d’illustrer le thème de la liberté d’expression a été identifié comme le motif du crime. Ce paroxysme de violence grossit la liste des victimes du terrorisme islamiste, auquel la société française est confrontée depuis vingt-cinq ans et qui interroge les citoyens sur les lignes de fracture qui menacent de les diviser.
En France, les réactions politiques et médiatiques, face à ce drame, montrent qu’une prise de conscience générale quant à la nécessité d’une réponse efficace au présent défi existe bel et bien. Toutefois, cette crise révèle aussi l’existence de projets sociaux et de visions sociétales contradictoires au sein même des instantes dirigeantes. Dans ces conditions, quelles solutions paraissent les mieux à même de conjurer la menace tout en favorisant la cohésion d’une nation manifestement clivée ? En d’autres temps, de nombreux États ont dû gérer des crises, parfois graves au point de mettre en jeu leur survie. Jared Diamond, dans cet ouvrage, traite sept exemples choisis parmi les pays dont il a lui-même une expérience directe : la Finlande, le Japon, le Chili, l’Indonésie, l’Allemagne, l’Australie et les États-Unis.
Au-delà des nombreuses variables contextuelles, quelles constantes révèle l’histoire des nations en crise ? En s’appuyant sur une liste de douze facteurs impliqués dans les crises individuelles et analogiquement applicables aux crises nationales, l’auteur analyse l’impact de celles-ci et les solutions adoptées par ces pays afin de les surmonter. Son propos traite l’identification de la crise, les contraintes subies par les nations citées et les scénarios de sortie de crise, mais aussi la notion de crise mondiale, ce nouveau défi dont il convient de relever les spécificités.
Il est des cas où l’existence d’une crise profonde ne tarde pas à faire l’objet d’un consensus national (facteur 1) et aboutit rapidement à la reconnaissance de la responsabilité du pays de réagir (facteur 2). La Finlande l’a expérimenté en novembre 1939, date du déclenchement de ce que les Finlandais ont appelé la « guerre d’Hiver », au cours de laquelle ils subirent l’agression de l’URSS, et plus généralement pendant la Seconde Guerre mondiale.
Aux 170 millions de Soviétiques, le pays opposait 3,7 millions d’habitants et une armée bien plus faible que celle de l’adversaire. Or la mobilisation concerna avec succès tous les Finlandais de 15 à 64 ans, qui mirent en échec les intentions annexionnistes de Staline moyennant un lourd sacrifice en vies humaines. La population de la province de Carélie, conquise par l’ennemi, put quant à elle migrer vers les autres régions du territoire finlandais, qui l’accueillirent avec dignité. Autant les Finlandais ont su réaliser leur unité face à la crise après en avoir reconnu la gravité, autant les États-Unis, actuellement, ne semblent pas prendre conscience du mal qui les ronge.
En effet, ce pays connaît, surtout depuis les années 1990, une crise interne probablement majeure, celle de son système démocratique, qui se traduit par une « polarisation » et une « intolérance » (p. 294) accrues lors des élections présidentielles, durant lesquelles le poids du lobbying économique et les entraves à l’inscription des plus pauvres sur les listes électorales nuisent au caractère démocratique du système politique, sans que cela ne donne lieu, pour le moment, à des dispositions qui seraient de nature à contrer cette évolution.
En effet, pour favoriser la prise de conscience qu’un état de crise s’est déclaré, il faut également une « auto-évaluation nationale honnête » (facteur 7) et savoir faire face collectivement à l’échec national (facteur 9). Le Japon de l’ère Meiji (1868-1912) en est une illustration. Il aura suffi de voyages instructifs à l’étranger d’ambassadeurs, d’étudiants et d’entrepreneurs nippons pour convaincre le Japon de la distance qui le séparait de ses concurrents européens. L’époque fut alors marquée par une batterie de mesures qui, une fois réduite l’opposition de la frange la plus conservatrice des cadres de la société japonaise, firent consensus et permirent une réforme profonde de ce pays.
En revanche, le Japon de l’après-guerre, passés les traumatismes de 1945 notamment associés aux bombes atomiques américaines lâchées sur Hiroshima et Nagasaki, n’a pas donné lieu à cette auto-évaluation objective. Le pays s’est plutôt enfermé dans une victimisation qui l’empêche, aujourd’hui encore, de se réconcilier complètement avec ses voisins chinois et coréens, révoltés par les brutalités que commit l’armée japonaise sur leur territoire au cours des années 1937-1945.
On peut également dire que les Australiens, constitués en nation depuis 1901 seulement et dont l’indépendance à l’égard du parlement britannique n’est pleinement acquise que depuis 1986, ont mis longtemps à accepter le fait que l’intérêt du pays ne résidait plus dans le maintien idéologique d’une Australie anglaise et blanche, compte tenu du recentrement de la politique de la Grande-Bretagne sur l’Europe dès les années 1960 et de la montée en puissance ultérieure des économies asiatiques.
Il est évident que sortir victorieux d’une crise, en particulier d’une crise géopolitique, dépend aussi d’un contexte plus ou moins marqué par la possibilité ou la difficulté d’obtenir une aide extérieure (facteur 4) et par les contraintes géographiques (facteur 12). Prise en étau entre l’URSS communiste à l’Est, un monde scandinave désireux de neutralité à l’Ouest et une Allemagne gouvernée par Hitler au Sud, la Finlande ne pouvait compter sur l’appui de ses voisins en 1939. Même ses alliés distants, comme la France et la Grande-Bretagne, déjà engagés dans le conflit, ne purent fournir à la Finlande une aide substantielle. De ce point de vue, les quelques milliers de volontaires suédois envoyés en Finlande et l’accueil, par la Suède, de nombreux enfants finlandais en danger, constituèrent un réconfort plutôt qu’un soutien décisif en pareilles circonstances.
D’ailleurs, la Finlande en tira des leçons. Sa politique étrangère, pendant la guerre froide (1945-1989), s’efforça de concilier le voisinage menaçant de l’URSS avec un développement économique de type occidental adapté aux intérêts du pays. Ce fut la « ligne politique Paasikivi-Kekkonen » (p. 80), du nom de deux présidents finlandais, ou « finlandisation » (p. 85), synonyme de lâcheté selon ses détracteurs et qui incita Urho Kekkonen à déclarer : « Une nation ne devrait jamais compter que sur elle-même » (cité p. 81).
À l’opposé de l’exemple finlandais, celui du Chili soumis à la dictature militaire d’Augusto Pinochet (1973-1988) montre une société certes politiquement clivée, mais relativement exempte de contraintes géographiques et bénéficiant d’une aide étrangère. Ce pays n’a en effet dû faire face à la menace extérieure que sur sa frontière nord (Pérou et Bolivie) et cela remonte au XIXe siècle ; en outre, il forme une étroite bande adossée à la cordillère des Andes qui, à l’Est, le protège sur 4 300 kilomètres.
De plus, la hantise des USA à l’égard des régimes communistes ou socialistes du continent américain, surtout depuis la crise de Cuba qui a vu la tentative de l’URSS d’installer sur cette île des missiles nucléaires pointés vers les USA (1962), a justifié le soutien de ces derniers à Pinochet après son coup d’État militaire (1973). Prenant le contre-pied des réformes économiquement désastreuses qu’avait adoptées le président socialiste Salvador Allende, Pinochet imposa une politique libérale, marquée par les privatisations et l’ouverture à la concurrence, et qui ne tarda pas à porter ses fruits. Or la baisse spectaculaire de l’inflation et la hausse du niveau de vie comptèrent beaucoup dans la longévité au pouvoir du général Pinochet, dont les conseillers économiques, les « Chicago Boys » (p. 138), formés par l’économiste Milton Friedman à Chicago, d’où leur nom, avaient ainsi placé le pays sur la voie de redressement.
Mais il faut ajouter que de telles mesures ont également conditionné l’appui des USA à une dictature sanguinaire qui tomba dès qu’elle en fut privée (1988), même si d’autres facteurs en favorisèrent la chute et alors que 42% des électeurs témoignaient encore leur soutien au régime.
Une fois le mal identifié et l’évaluation du contexte réalisée, arrive le temps des choix à opérer pour sortir de la crise. Cela passe par la mise en place d’une « clôture » (facteur 3), c’est-à-dire par le rejet des caractéristiques nationales qui s’opposent à toute amélioration. Le Japon a par exemple été capable, sous l’ère Meiji, de renoncer à ses structures féodales pour évoluer vers une construction politique moderne et centralisée. À ce titre, l’inspiration dictée par les modèles extérieurs, européens dans le cas des institutions politiques, militaires ou encore éducatives du Japon (facteur 5), et le souvenir des crises passées (facteur 8) en ce qui concerne la réinsertion politique de l’Allemagne dans le concert des nations après 1945, peuvent s’avérer déterminants.
Le choix du président Patricio Aylwin (1990-1994) de gouverner « un Chili pour tous les Chiliens » (cité p. 143), mais au prix d’une justice incomplètement rendue aux victimes de la dictature, et de poursuivre la politique économique libérale antérieure, n’ont pas peu contribué à la réconciliation, certes fragile, d’un pays politiquement fracturé, et illustre aussi l’importance des qualités du détenteur du pouvoir. Au contraire, en persistant à ignorer les solutions appliquées par certaines nations européennes au problème des inégalités, les États-Unis, volontiers convaincus de leur destin particulier dans le monde, offrent actuellement l’exemple du contraire, ce qui nourrit des inquiétudes sur la capacité du pays à maintenir ses équilibres intérieurs. Cela montre à coup sûr que la flexibilité (facteur 10) des États en matière de remise en question est variable dans le temps et inégale selon les pays.
Mais il faut bien reconnaître, d’un autre côté, qu’un élément clé favorise plus ou moins l’adoption de décisions sélectives apte à résoudre les crises. Il s’agit de l’identité nationale (facteur 6), que l’on peut définir comme « un sentiment de fierté partagée pour des choses admirables qui singularisent la nation à laquelle on appartient » (p. 364).
Forte et mobilisatrice dans le cas de la Finlande, dotée d’une langue complexe et d’un poème fondateur, le Kalevala, qui fait la fierté du pays, elle est en revanche toujours fragile en Indonésie, véritable marqueterie de peuples, de langues et de religions. Pourtant, ici également, une identité nationale en voie de consolidation existe, que conforte l’adoption réussie d’une langue véhiculaire simple, le bahasa Indonesia, mais aussi le rappel de l’expulsion du colonisateur néerlandais, et qui a garanti la pérennité de ce jeune État-nation (1945). Très rigide au contraire, l’identité du Japon s’exprime par le choix d’une homogénéité ethnique hostile à l’immigration, alors que celle-ci permettrait sans doute au pays de répondre en partie à la crise de plus en plus grave que lui pose son déclin démographique.
Tout dépend, en effet, des valeurs fondamentales que sert l’identité nationale et auxquelles une nation n’est pas prête à renoncer (facteur 11). Dans le cas de la Finlande, il s’agissait de l’indépendance, maintenue au prix d’un difficile compromis qui a incité le pays à s’autocensurer en fermant les yeux sur certaines violations des droits de l’homme en URSS afin de ménager ce voisin. Mais la Finlande pouvait-elle faire autrement ? Quant au Japon, un dosage subtil de tradition et de grande modernité l’arrime au monde sans le contraindre à renoncer à sa forte identité, certes clivante dans la région et qui pourrait grever son avenir.
Au demeurant, les États-nations n’ont plus seulement à opérer les choix sélectifs qu’exigent les crises localisées. En effet, la mondialisation des échanges pose désormais, et avec acuité, un problème à l’humanité entière, celui des crises mondiales. Jared Diamond en identifie quatre types : les armes nucléaires, le changement climatique, l’épuisement des ressources naturelles et les inégalités socio-économiques. Selon l’auteur, « les crises mondiales exigent des solutions mondiales » (p. 404), donc le fruit d’un consensus à cette échelle.
On peut, à cet égard, considérer que la menace nucléaire constitue un cas particulier, car la peur de l’anéantissement mutuel a permis de l’écarter depuis 1945, bien que le terrorisme et l’erreur humaine ou technique en garantissent l’odieuse possibilité. Pour le reste, les grandes puissances et les organisations internationales ont parfois un impact prometteur. Le protocole de Montréal (1987) a ainsi permis de protéger la couche d’ozone en interdisant les CFC, des gaz nuisibles à celle-ci.
Toutefois, de graves défis n’ont pas encore été relevés avec succès. La pression qu’exerce la démographique mondiale sur les ressources naturelles questionne ainsi le mode de développement économique dominant, fondé sur la consommation. Encore celle-ci est-elle très hétérogène, puisque qu’un Américain consomme en moyenne autant que trente-deux Kényans !
Or aux États-Unis, l’un des promoteurs historiques de ce modèle, résonne encore une formule inquiétante : « Le mode de vie américain n’est pas négociable » (p. 348). En outre ce modèle est accusé d’être en partie responsable des inégalités entre les régions du monde et à l’échelon national, comme le montre d’ailleurs le cas des États-Unis, où les politiques redistributives ne les compensent pas assez. Le revenu des trois premières fortunes du pays (Jeff Bezos, Bill Gates et Warren Buffet) y égale celui des 130 millions d’Américains les plus pauvres et la mobilité socio-économique y est aujourd’hui grippée.
Des voix s’élèvent aussi pour dénoncer les risques sanitaires associés à la mondialisation, comme l’a dernièrement révélé la pandémie de Covid 19, née de la consommation de certains animaux sauvages en Chine. Certes la maladie stimule la recherche mondiale, y compris la recherche collaborative, mais en même temps, elle traduit un danger que majorent l’accélération et l’intensification des mobilités internationales.
En outre le conflit entre enjeux mondiaux et intérêts nationaux est ici patent. En effet, si la Chine a pris des mesures contre les marchés d’animaux sauvages destinés à la consommation, elle n’a pas interdit leur capture ni leur utilisation à des fins de médecine traditionnelle, qui est l’un de ses marqueurs identitaires. Le risque d’une crise mondiale similaire une fois de plus en provenance de Chine n’est donc pas écarté.
Assurément, quel que soit le type de crise mondiale évoqué, des synergies globales doivent permettre les choix sélectifs à mettre en œuvre afin d’apporter des solutions acceptables par toutes les nations. Des signes positifs existent, que l’avenir doit confirmer.
Si la comparaison entre crises individuelles et crises nationales repose sur des facteurs opératoires, puisqu’il s’agit, dans les deux cas, d’« individualités » dotées d’une certaine cohésion, il n’en va pas exactement de même de l’échelle mondiale, quant à elle encore démunie d’instances décisionnelles complètes et aptes à décider de son avenir. Peut-être que le vrai « bouleversement » qui titre cet ouvrage réside précisément dans cette nouvelle échelle des crises, que plusieurs siècles de mondialisation ont favorisée.
En outre, au plan mondial, l’argument des frontières géographiques et celui de l’identité ne tiennent évidemment pas. Or l’auteur montre à quel point ce dernier thème, associé à celui des valeurs fondamentales, contribue fortement à dégager les solutions qui conduisent à la sortie de crise. À défaut, l’urgence agira-t-elle comme un catalyseur ? La réponse, dans le meilleur des cas, revient aux nations en dialogue.
Alors que dans Effondrement (2006), Jared Diamond s’efforçait de décrire les mécanismes de destruction des sociétés en accordant beaucoup de poids au facteur environnemental, il révèle ici les ressorts dont celles-ci s’emparent ou non pour réagir à la crise qu’elles traversent.
Cet ouvrage, essentiellement géopolitique, se limite à l’exploitation de sept exemples sur les 216 nations que compte le monde, comme l’admet l’auteur lui-même, bien conscient du caractère « expérimental » de ses hypothèses classificatoires. L’auteur intègre également à l’analyse sa propre expérience, qui en limite forcément le champ d’application. C’est donc un ouvrage à thèse très personnel que propose Jared Diamond et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’exercice ne manque pas d’intérêt pour l’observateur contemporain et probablement pour la postérité. Il propose en effet une grille de lecture particulièrement utile et pertinente des situations de crise nationales.
D’autre part, l’approche globalisante retenue, à bon droit pluridisciplinaire, se ressent de la formation anthropologique de l’auteur, qui convoque l’histoire et la géographie pour raisonner sur ces grands vivants que sont l’individu et, analogiquement, la nation et le monde. On peut évidemment regretter, mais c’est un point de détail, que le cas de l’Argentine, jugée « gaspiller ses avantages » (p. 286), soit expédié sans examen au moyen de cette formule définitive. En tout cas, solidement étayé par une bibliographie abondante, ce livre de Jared Diamond conduit le lecteur vers une interrogation dont la réponse réside en partie dans l’optimisme de l’auteur quant à la faculté des nations à dégager le consensus nécessaire à la résolution des crises planétaires présentes et à venir.
Or, parce que le panel d’exemples retenus est faible, bien qu’incontestablement significatif, et parce que le thème de l’identité nationale, jugé important par Jared Diamond, laisse peu de place au concept plus large de civilisation, il se peut qu’une part de la matière indispensable au traitement de la problématique ait été un peu marginalisée, même si cela ne nuit pas à l’ensemble. En effet, la réflexion sur l’identité actuellement menée en France n’implique-t-elle pas de s’intéresser de plus près à cette échelle culturelle supranationale ?
En d’autres termes, des nations sont sans doute entraînées dans des crises de civilisation qui ne sont pas sans conséquence sur la santé de la nation et sur l’équilibre du monde. Il faut quand même noter que l’exemple de l’Australie, étudié dans l’ouvrage, est assez bien éclairé sous cet angle. D’autre part, l’échelle régionale ne retient pas spécifiquement l’attention de l’auteur. Ce n’est de toute manière qu’une remarque visant à souligner la possibilité d’autres pistes de recherches sur les stratégies de sorties de crise, compatibles avec les constantes et avec la méthode quantitative très justement valorisées par l’auteur dans son exploitation des facteurs combinés. Enfin, comme Jared Diamond le dit lui-même, l’ouvrage n’est qu’un premier chapitre d’un programme plus ambitieux.
Ouvrage recensé– Jared Diamond, Bouleversement. Les nations face aux crises et au changement, Paris, Gallimard, 2020.
Du même auteur– Le troisième chimpanzé. Essai sur l’évolution et l’avenir de l’animal humain, Paris, Gallimard, 2000.– De l’inégalité parmi les sociétés. Essai sur l’homme et l’environnement dans l’histoire, Paris, Gallimard, 2000.– Pourquoi l’amour est un plaisir. L’évolution de la sexualité humaine, Paris, Gallimard, 2010.– Effondrement. Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie, Paris, Gallimard, 2006.– Le monde jusqu’à hier. Ce que nous apprennent les sociétés traditionnelles, Paris, Gallimard, 2014.
Autres pistes– Laurent Testot, Cataclysmes. Une histoire environnementale de l’humanité, Paris, Payot, 2017.