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Dans L’Idiot du voyage, Jean-Didier Urbain s’interroge sur les origines et les fonctions du mépris anti-touristique. À mesure qu’ils deviennent de plus en plus nombreux, les touristes sont de plus en plus critiqués, moqués, attaqués. Dans certains contextes, « touriste » est presque devenu une insulte. Pourtant, à y regarder de plus près, il apparaît qu’entre celui qui voyage et celui qui critique, l’écart n’est pas flagrant.
book.readingBy
Thomas Apchain
Paru en 1996, L’idiot du voyage est une référence fondamentale de l’anthropologie du tourisme. Faisant la somme d’un certain nombre de travaux universitaires, français et anglo-saxons, et s’appuyant sur de multiples références littéraires, Jean-Didier Urbain interroge la figure du touriste, si dépréciée dans l’univers du voyage. L’ouvrage a une importance considérable dans la mesure où il a ouvert la voie, en France, pour une étude débarrassée des biais idéologiques qui empêchaient la juste prise en compte de la complexité des touristes et, en général, de la pratique de la mobilité de loisir. Alors que l’anthropologie américaine a commencé, depuis la fin des années 1970, à s’intéresser au touriste comme acteur, les sciences sociales françaises ne parlent la plupart du temps que du tourisme comme industrie, reléguant les individus dans une masse informe. Si les études touristiques se développent rapidement en géographie, l’anthropologie rechigne à aborder ce nouvel objet. Ces difficultés sont indissociables de la persistance d’un mépris pour le touriste qui se transmet du monde social à l’univers académique et dont ce livre donne une analyse aussi inédite que profonde. Le propos de Jean-Didier Urbain n’est donc absolument pas de se joindre à la critique du touriste. S’il le nomme l’idiot du voyage, c’est avant tout pour le présenter en bouc émissaire et montrer comment ce novice de la mobilité de loisir permet, à celui qui le moque, de se distinguer.
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