Dygest vous propose des résumés selectionnés et vulgarisés par la communauté universitaire.
Voici le résumé de l'un d'entre eux.
de Jean Guisnel, Bruno Tertrais
L’ouvrage de Jean Guisnel et de Bruno Tertrais met en exergue le fait que l’arme nucléaire est indissociable du pouvoir du président de la République sous la Ve République. En outre, à une époque caractérisée par la remise en question des grands traités sur les armes nucléaires et par le surgissement de nouvelles menaces, cette analyse conjointe vient à point nommé nous rappeler l’importance de la force de dissuasion pour le statut de la France sur la scène internationale.
Dans ce livre remarquable, pour lequel les auteurs ont reçu en 2014 le Prix du livre de géopolitique, les questions à la fois sensibles et complexes touchant à la dissuasion nucléaire française sont abordées avec clarté et concision, rendant ainsi possible leur compréhension par un vaste public. À l’appui d’une riche documentation et forts de leur expertise en matière de stratégie militaire, Bruno Tertrais et Jean Guisnel analysent méticuleusement comment les présidents successifs sous la Ve République ont perçu l’arme atomique et comment celle-ci a été joué un rôle déterminant dans l’exercice de leurs mandats.
Des questions fondamentales telles que celles de l’évolution de la doctrine ou celle de l’avenir de la dissuasion, de son coût et de l’éventuelle diminution de ses capacités, sont posées. Du début à la fin de cette réflexion transparaît le souci constant de démontrer la nécessité absolue pour la France de préserver coûte que coûte son statut de puissance nucléaire.
Dans les années 1950, la bombe atomique s’impose comme une nécessité à la classe politique française de la IVe République pour trois raisons principales. En premier lieu, les dirigeants politiques sont animés par la volonté d’éradiquer définitivement la menace d’une invasion du territoire national, comme ce fut le cas à trois reprises en moins d’un siècle successivement en 1870, 1914 et 1940. En second lieu, l’arme nucléaire apparaît désormais comme un « marqueur » incontournable des relations internationales. Les États-Unis, l’Union soviétique et le Royaume-Uni en sont détenteurs respectivement depuis 1945, 1949 et 1952. Enfin, à partir de 1956, « l’électrochoc de Suez » (p.29) met en lumière la nécessité pour la France d’acquérir une autonomie stratégique étant donné sa dépendance vis-à-vis des États-Unis au sein du système de défense intégré de l’OTAN.
À partir de 1958 et de l’arrivée du général de Gaulle au pouvoir, les efforts nucléaires déployés sous la IVe République passent de l’ombre à la lumière. On observe également une continuité inédite au fil des mandats présidentiels dans la perception des présidents successifs vis-à-vis du statut de puissance nucléaire.
Le changement de doctrine nucléaire opéré par les États-Unis en 1962 avec le choix de « la riposte graduée » en rupture avec celui des « représailles massives » conforte la France dans sa perception d’un affaiblissement de la protection américaine du continent européen. Dès 1960, la France réalise son premier essai nucléaire. En 1963, le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) livre aux armées la première bombe opérationnelle française. De Gaulle va faire en sorte qu’en quelques années la France dispose d’une « Triade » de vecteurs : des sous-marins nucléaires, des avions Mirage IV et des missiles enterrés dans des silos sur le plateau d’Albion. Aujourd’hui, la force de dissuasion comporte deux composantes : l’une océanique et l’autre aéroportée. Fort de l’extraordinaire indépendance que confère la Bombe, le général de Gaulle prend la décision de quitter le commandement intégré de l’Alliance atlantique en 1966. En matière doctrinale, il choisit la stratégie dite « du faible au fort », qui consiste à ne pas rechercher à être sur un pied l’égalité avec l’URSS, mais à dissuader l’ennemi de frapper au vu des dégâts considérables qu’une riposte française impliquerait.
Son successeur Georges Pompidou conserve intacte sa volonté de consolider le statut de puissance nucléaire de la France. Valéry Giscard d’Estaing apparaît beaucoup moins convaincu par la nécessité de détenir la Bombe. En matière doctrinale, il laisse même supposer qu’il refuserait l’utilisation en premier de l’arme nucléaire.
À compter de 1981, François Mitterrand, adversaire farouche du général de Gaulle, constitue le cas le plus étonnant parmi les présidents de la Ve République. Opposé à la Bombe avant son arrivée au pouvoir, il sera finalement avec le général de Gaulle le président français le plus favorable à la force de dissuasion et celle-ci va devenir une composante essentielle de sa politique étrangère. En 1983, lors de son discours à Berlin, il réitère que la force de dissuasion française est et demeurera indépendante.
Pour Bruno Tertrais, il semblerait que la contribution de François Mitterrand à la consolidation de la force de dissuasion ait été aussi importante que celle du général de Gaulle. Il considère ainsi qu’il s’agit d’une réalisation gaullo-mitterrandienne. Jacques Chirac a conservé une approche gaullienne de la dissuasion. Nicolas Sarkozy et François Hollande, bien que n’ayant pas connu les affres de la Seconde Guerre mondiale, sont restés attachés à la doctrine de la dissuasion nucléaire, qu’ils considèrent à juste titre comme indissociable du pouvoir du président. Ils ont réduit les arsenaux, mais continué de moderniser les armements et maintenu la dotation budgétaire nécessaire à cette modernisation.
Lors de son discours à l’École militaire en février 2020 sur la dissuasion nucléaire, Emmanuel Macron s’est d’ailleurs inscrit en continuateur de cette approche en rappelant les fondamentaux de la dissuasion nucléaire et en annonçant une augmentation du budget dédié au nucléaire.
Comme l’indiquent les auteurs, « la capacité de jouer de la force nucléaire transforme le détenteur du pouvoir présidentiel. C’est le pouvoir absolu » (p.12). Grâce à la Bombe, un immense pouvoir est concentré entre les mains d’un seul homme : le Président. La Bombe, prérogative suprême du président fait office de « sceptre présidentiel ».
Elle est en fait la clé de voûte du système politique français, car en matière nucléaire, le Président décide du choix des armements, des stratégies, des moyens et du tir. Sous la Ve République, l’arme nucléaire est devenue l’arme présidentielle par excellence. Reprenant la formule de Louis XIV « L’État c’est moi », François Mitterrand déclara « La dissuasion c’est moi ». La dissuasion est incarnée dans la volonté du Président de la République d’utiliser l’arme nucléaire et dans sa capacité à convaincre les ennemis de la France qu’il le ferait sans hésitation, d’où l’expression d’Edmond Maire ancien leader la CFDT de « monarchie nucléaire ».
L’élection au suffrage universel direct de 1962 est d’ailleurs directement inspirée du fait que le président détient ce pouvoir absolu. La Bombe a installé le Président dans son rôle de chef indiscutable. Le Président de la République est affaibli, mais on ne remet pas en cause sa légitimité, car il est élu par le peuple souverain et il est le détenteur de l’arme suprême et donc le garant de la sécurité de la France.
La Bombe semble faire l’objet d’une véritable vénération, qui se traduit par l’apparition d’un lexique religieux pour désigner toute chose relative à la force de dissuasion nucléaire. Comme le rappellent les auteurs avec un certain humour, les métaphores religieuses sont multiples dans le débat sur l’arme nucléaire. Les mots « transfiguration », « résurrection », « sanctuaire », « sacralité », « orthodoxie », « dogme », « hérésie », couramment employés, sont révélateurs du caractère extraordinaire du fait nucléaire (p.10-11).
La Bombe nécessite un effort national continu et exige de vastes sacrifices financiers. Pour poursuivre l’effort de modernisation engagé notamment sur les avions, les missiles et les sous-marins, on estimait en 2016 que le budget nucléaire du pays devrait passer de 3 milliards euros par an à 6 milliards en 2020, condition d’une véritable indépendance stratégique.
Ses attributs nucléaires permettent cependant à la France de se hisser à la pointe du progrès technologique en matière d’armement. C’est grâce à la dissuasion que l’industrie de défense du pays est si performante. La France n’aurait sans doute pas construit l’avion de combat Rafale sans la dissuasion nucléaire.
Enfin, la Bombe est sur la scène internationale un attribut de puissance, un totem qui confère aux présidents français une liberté d’action inouïe et leur permet d’exercer une diplomatie indépendante. En franchissant le pas et en accédant au statut de puissance nucléaire, la France s’est libérée de la tutelle des États-Unis sous la houlette du général de Gaulle. Par cette rupture, elle a cessé de dépendre d’une puissance étrangère pour assurer sa survie.
Depuis que la France est devenue une puissance nucléaire, l'Inde, le Pakistan, Israël et la Corée du Nord se sont également dotés de la Bombe.
À cet égard, l’ouvrage souligne le rôle primordial joué par la France sous la IVe République afin qu’Israël se dote de la Bombe et puisse disposer d’un vecteur : le missile Jéricho, fourni par l’industriel français Dassault. En dépit du tournant effectué par le général de Gaulle à partir de 1958, tournant concrétisé par le refus de la France de livrer des Mirage IV à l’État hébreu, les transferts de technologies nucléaires françaises vers Israël ont continué jusqu’en 1969. Mais l’ouvrage rappelle également les ventes controversées de technologies nucléaires par la France au Pakistan et à l’Irak (p.96-99) et qualifie cette attitude d’attitude de déni.
Force est de constater, plusieurs années après la publication de cet ouvrage, que le même dilemme continue de se poser de manière lancinante. En effet, le projet de vendre des technologies nucléaires dites « technologies de souveraineté », à des pays tels que la Chine interroge sur les risques de contribuer à la montée en puissance d’un pays qui pourrait nuire à plus long terme aux intérêts de la France. La vente par la firme française Orano (ex-Areva) pour 20 milliards de dollars d’une usine de retraitement des déchets nucléaires à la Chine pourrait contribuer à favoriser l’expansion des capacités nucléaires chinoises dans le domaine militaire, en réduisant notamment la dépendance de ce pays vis-à-vis de l’étranger en ce qui concerne l’approvisionnement en combustible nucléaire.
Une interrogation similaire se pose en ce qui concerne le projet de la France (et d’autres puissances) de doter l’Arabie saoudite de centrales nucléaires alors qu’en 2018, dans un contexte caractérisé par une montée des tensions au Moyen-Orient, le prince héritier saoudien Mohamed Ben Salman, a déclaré le 15 mars 2018, que si l’Iran développait une bombe atomique, l’Arabie saoudite suivrait sans attendre, En septembre 2019, le ministre saoudien de l’Énergie, Abdulaziz Ben Salman, a annoncé que son pays prévoyait d’enrichir l’uranium.
En effet, l’Arabie saoudite, certes signataire du TNP en 1988, n’entend pas signer d’accords qui, à l’avenir, ne lui permettraient pas de se doter de technologies E&R (Enrichment and Reprocessing technologies), afin d’enrichir et de retraiter des matières nucléaires sur son territoire, renforçant ainsi le spectre de la prolifération nucléaire.
La force de dissuasion française est considérée comme l’assurance-vie de la France, car elle garantit la survie de la nation sur le long terme et en toutes circonstances, comme le rappelait encore en 2019 le général Bruno Maigret, commandant les Forces aériennes stratégiques (FAS).
Sur la scène internationale, les évolutions géostratégiques se produisent à un rythme de plus en plus soutenu, déstabilisant le système de contrôle des armements édifié pendant des décennies après la fin de la Seconde Guerre mondiale. En témoigne le retrait des États-Unis en août 2019 du Traité sur les Forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI, 1987), suivi de l’annonce en mai 2020 du retrait américain du Traité Ciel ouvert (1992).
L’avenir du Traité New START signé par les États-Unis et la Russie est également incertain.La posture récemment adoptée par la Russie dans le cadre de sa nouvelle doctrine nucléaire est génératrice d’inquiétudes, car elle laisse transparaître l’idée d’un glissement vers l'emploi en premier de l’arme nucléaire, comme l’indiquaient en 2018 les États-Unis. La stratégie nucléaire de la Russie envisagerait désormais l’emploi précoce d’armes nucléaires dans le cadre d'un conflit conventionnel afin de dissuader l'adversaire de poursuivre son action.
Enfin, alors que le dossier du nucléaire iranien connaît des turbulences liées au retrait en mai 2018 des États-Unis de l’accord de 2015 qui visait à empêcher Téhéran de se doter de l’arme nucléaire en échange de la levée des sanctions économiques occidentales, la tentation de détenir l’arme nucléaire s’est renforcée dans des pays tels que l’Égypte, l’Arabie saoudite et la Turquie. Cette tendance comporte le risque d’une nucléarisation du Moyen-Orient avec des implications importantes pour les futurs équilibres géostratégiques à l’échelle globale.
Cet ouvrage permet à tout un chacun de pénétrer au cœur du pouvoir nucléaire militaire en expliquant de manière accessible à tous le fonctionnement de ce système, mais également en donnant des indications sur son coût et en répondant aux inquiétudes éventuelles sur les implications concrètes d’un engagement des forces nucléaires. Cet effort de transparence ne peut être que salutaire et serait bienvenu de la part d’autres puissances nucléaires, en dehors des documents officiels publiés régulièrement par les États-Unis (Nuclear Posture Review de 2018), par la Russie (nouvelle doctrine nucléaire russe intitulée publiée le 2 juin 2020) ou par le Royaume-Uni (United Kingdom’s 2020 Integrated Security and Defense Review).
Au vu de la complexité des questions nucléaires, la réflexion menée dans cet ouvrage par Jean Guisnel et Bruno Tertrais, constitue une véritable prouesse de pédagogie au profit des lecteurs de tous niveaux. Par ailleurs, l’ouvrage rappelle au bon souvenir des Français le rôle joué non seulement par les présidents qui se sont succédé sous la Ve République, mais également l’immense contribution de personnalités civiles et militaires qui ont œuvré à la pérennité de la force de dissuasion. Le lecteur retiendra enfin que l'arme atomique est par définition une arme de non-emploi à usage dissuasif.
L’angle didactique adopté par les auteurs pour présenter au grand public les tenants et les aboutissants du statut de puissance nucléaire laisse peu de marge à l’analyse des questions embarrassantes qui agitent les opposants au nucléaire au sein de la société civile. Les auteurs mentionnent eux-mêmes l’existence de « La Secte », « un groupe de diplomates et d’experts qui se seraient donné pour mission de protéger le statut nucléaire de la France et le régime de non-prolifération » (p.11), groupe auquel Bruno Tertrais appartiendrait selon le journaliste Vincent Jauvert, auteur d’un ouvrage sur le ministère des Affaires étrangères.
En outre, les liens entre le Président et la Bombe sous la Ve République interrogent, sur la nature de ce que l’ancienne ministre Corinne Lepage a appelé « l’État nucléaire », c’est-à-dire la mainmise des « nucléocrates » sur l’ensemble de l’État français, ce qui implique selon elle des liens puissants entre décideurs politiques, industriels et scientifiques défenseurs du nucléaire et l’apparition d’une forme de corporatisme résistant à toutes les alternances politiques.
Certaines questions auraient pu être approfondies telles que celle de la place de la France au Conseil de sécurité des Nations unies. En effet, la France pourra-t-elle à plus long terme conserver son siège de membre permanent alors que l’Union européenne poursuit son intégration et que certains partisans d’une forme de fédéralisme européen ont évoqué par le passé, la mise à disposition de l’UE de la force de dissuasion française, même s’il est évident que le pouvoir de décision dans ce domaine ne peut se partager ?
Signé en janvier 2019, le Traité d’Aix-la-Chapelle mentionne par exemple que l’admission de la République fédérale d’Allemagne en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies est désormais une priorité de la diplomatie franco-allemande. Cela encouragea sans nul doute la nouvelle cheffe des conservateurs allemands, Annegret Kramp-Karrenbauer, à interpréter cette proposition d’élargissement du CSNU à de nouveaux membres tels que l’Allemagne, à proposer, en mars 2019, que son pays obtienne « un siège permanent commun au Conseil de sécurité des Nations Unies ». Cette proposition a reçu le soutien de la chancelière Angela Merkel, qui approuva l’idée de « réunir les voix européennes au CSNU », et donc à faire disparaître le siège permanent dont dispose exclusivement la France. Cette proposition fut rejetée par la France.
À noter également que cet ouvrage ayant été publié avant le Brexit, l’accord franco-britannique de Lancaster (2010), qui permet la mutualisation des moyens entre les deux pays en ce qui concerne les essais nucléaires, revêt d’autant plus d’importance alors que la France se retrouve seul État de l’UE avec le statut de membre permanent du CSNU. Cet accord souligne la nécessité de préserver une étroite relation de sécurité avec le Royaume-Uni. Les auteurs rappellent d’ailleurs dans cet ouvrage le rôle décisif joué par le Royaume-Uni dans les années 1960, afin que la France réussisse à produire la bombe thermonucléaire.
Ouvrage recensé– Jean Guisnel, Bruno Tertrais, Le Président et la Bombe, Jupiter à l’Élysée, Paris, Odile Jacob, 2016.
Ouvrages de Bruno Tertrais– La France et la dissuasion nucléaire - Concept, moyens, avenir, Paris, La Documentation française, 2007.– L'arme nucléaire, PUF, coll. « Que sais-je ? », Paris, 2008.– Atlas mondial du nucléaire, Éditions Autrement, Paris, 2011.
Ouvrages de Jean Guisnel– Armes de corruption massive : secrets et combines des marchands de canons, Paris, La Découverte, 2011.– Avec Roger Faligot et Rémi Kauffer, Histoire politique des services secrets français, Paris, La Découverte, coll. « Poche / Essais, », 2013.– Histoire secrète de la DGSE, Paris, Robert Laffont, 2019.
Autres pistes– Histoire secrète de la Ve République sous la direction de Roger Faligot et Jean Guisnel avec Rémi Kauffer, Renaud Lecadre, François Malye [et al.], Paris, La Découverte, 2006.– Corinne Lepage, L’État nucléaire, Paris, Albin Michel, 2014.– Alexandra Schwartzbrod, Le Président qui n’aimait pas la guerre. Dans les coulisses du pouvoir militaire, 1981-1995, Paris, Plon, 1995.– Bruno Tertrais, The French Nuclear Deterrent After The Cold War, Santa Monica, The RAND Corporation, 1997.– Pierre Vandier, La dissuasion au troisième âge nucléaire, Paris, Editions du Rocher, 2018. – Maurice Vaïsse (dir.), La France et l’Atome. Etudes d’histoire nucléaire, Bruxelles, Bruylant, 1994.– Philippe Wodka-Gallien, Essai nucléaire. La force de frappe française au XXIème siècle, défis, ambitions et stratégie, Paris, Lavauzelle, 2014.– Philippe Wodka-Gallien, La dissuasion nucléaire française en action, Saint-Laurent-le-Minier, Decoopman, 2019.