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Jean-Michel Valantin

Géopolitique d'une planète déréglée

Les effets du dérèglement climatique conduisent les États à de nouveaux affrontements, mais aussi à de nouvelles alliances pour combattre une insécurité désormais planétaire. L'ouvrage de Valantin examine les nouveaux enjeux géopolitiques et stratégiques qui émergent avec la combinaison du changement climatique et de ses effets systémiques, comme les migrations de masse, la compétition mondiale pour les ressources ou la crise des régimes politiques contemporains. Dans cette nouvelle configuration, où l'écologie redistribue les cartes géopolitiques, des liaisons souvent dangereuses se développent entre les appareils militaires, les économies et les phénomènes environnementaux. Les grandes puissances ne sont pas les seules concernées. La nécessité de s'adapter et la compétition pour les ressources mettent tous les États en tension, bouleversant ainsi les équilibres mondiaux.

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Robert Guégan

Géopolitique d'une planète déréglée
Géopolitique d'une planète déréglée

book.chapter Introduction

Ce qui se passe en Syrie, en Égypte ou en Irak montre comment des facteurs à l'origine des « printemps arabes » (crise climatique et manque d'eau entraînant une hausse majeure des prix du pain) peuvent participer d'une dynamique de guerre et d'effondrement. Le cas de l'Irak permet notamment de mesurer combien les liens entre situations conflictuelles et paramètres environnementaux peuvent se combiner. Les États-Unis ont d'abord attaqué Bagdad pour sécuriser leur approvisionnement en pétrole, et contourner les limites physiques de la croissance. En fin connaisseur de la stratégie américaine, l'auteur rappelle que cette guerre intervient en 2003, alors que le pays, qui engloutit 20 % du pétrole mondial, dépend à 50 % des importations. Il s'agit de remédier à cette vulnérabilité, mais aussi de peser sur les cours. Car Ford et General Motors, géants endettés et peu rentables, ont parié sur les SUV (Sport utility vehicules), ce qui suppose un carburant bon marché à la pompe. L'intervention en Irak vise donc à éviter une crise dans l'automobile et, plus généralement, à sauvegarder l'american way of life. Comme on le sait, le scénario ne se déroule pas comme prévu. C'est seulement en favorisant la fracturation hydraulique (huile et gaz de schiste) que les Américains vont retrouver une capacité de production et ainsi une marge de manœuvre. On en arrive ainsi à ce paradoxe : les États-Unis amplifient leur propre vulnérabilité, favorisant un changement climatique qui les touche avec intensité depuis plusieurs années : incendies, sécheresses, ouragans, inondations. Ces phénomènes violents impactent l'économie par une hausse des prix (agriculture) ou une chute des recettes (moins de touristes, par exemple). Leurs coûts directs sont considérables : la seule tempête Sandy a provoqué pour 50 milliards de dollars de dégâts. L'auteur évoque aussi l'immense marée noire survenue dans le golfe du Mexique. Et, avec un simple coléoptère, le dendroctone du pin, issu des échanges entre Asie et Amérique, il tisse un lien entre la mondialisation et la mise sous tension de territoires entiers, en raison d'un environnement perturbé. S'infiltrant sous l'écorce des conifères, l'insecte s'est en effet répandu sur le continent américain à la faveur du réchauffement. Il a déjà tué 30 milliards d'arbres, ce qui favorise d'autant les incendies. Il y a donc convergence entre crise climatique et crise de la biodiversité. Et l'administration américaine apparaît dans le déni, même si l'armée se prépare activement au changement climatique.

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