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John Reed

Dix jours qui ébranlèrent le monde

Les Dix Jours qui ébranlèrent le monde, de John Reed, est le compte-rendu circonstancié et chronologique des journées révolutionnaire d’octobre 1917, qui portèrent les bolcheviks au pouvoir en Russie. Ponctué d’extraits de discours et de portraits saisissants, écrit dans une langue splendide, ce récit plein d’optimisme, et en ce sens très américain, témoigne d’une sympathie non déguisée pour les révolutionnaires et, surtout, pour le peuple russe. Mais Reed est foncièrement honnête. Il ne tait ni la violence des insurgés, ni les arguments de leurs adversaires.

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Armand Grabois

Dix jours qui ébranlèrent le monde
Dix jours qui ébranlèrent le monde

book.chapter Introduction

Chef d’œuvre littéraire à tous points de vue (portraits fulgurants, concision à couper le souffle, collages, lyrisme), l’ouvrage de John Reed est, du point de vue historique, un document irremplaçable : nul n’a dépeint les journées d’Octobre avec autant de précision et avec un sens aussi aigu de l’épopée. L’ordre en est strictement chronologique. Unité de temps, de lieu et d’action : c’est la révolution d’octobre à Pétrograd (actuelle Saint-Pétersbourg), rien qu’elle, elle en entier. De l’interdiction du parti bolchevique par le gouvernement provisoire au au triomphe de Lénine. Douze courts chapitres rédigés comme autant de longs articles de presse, descriptifs, alternant des scènes prises sur le vif, des portraits, de courtes envolées lyriques et des extraits de discours et de proclamations. C’est moderne, cinématographique, fouillé, rythmé, haletant. Mais ce n’est pas que cela : c’est profond. Le regard de John Reed ne s’arrête pas à la surface des événements. Il scrute les idées, et prend ardemment parti. Pour les rouges bien entendu, lui qui a toujours été du côté des opprimés. Mais il ne néglige pas les idées des adversaires. Il leur donne la parole, longuement, pour mieux les critiquer, certes, mais libre au lecteur de se former son opinion. Il a tous les éléments pour juger de cette insurrection qui, née de la paralysie du gouvernement provisoire, repoussa ses adversaires, puis établit l’union des ouvriers et des paysans, donnant ainsi naissance à l’État soviétique.

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