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José Cabanis

Le Sacre de Napoléon

Le sacre impérial de Napoléon Ier, le 2 décembre 1804, s’inscrit dans le prolongement de la Révolution, que le souverain veut terminer. L’évènement traduit aussi la puissance de la nation alors conquérante en Europe. À travers cet épisode, immortalisé en 1808 par le peintre Jacques-Louis David, José Cabanis décrit la France du Consulat et du Premier Empire. Comment cette dictature militaire, en venant clore une Révolution qui avait fait des Français des citoyens, les réduit-elle au rang de sujets ? Quels nouveaux équilibres sociaux s’établissent alors et au prix de quelles contradictions ?

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Pierre Boucaud

Le Sacre de Napoléon
Le Sacre de Napoléon

book.chapter Introduction

Il arrive qu’en France, lors d’un virage estimé autoritaire du système républicain, le chef de l’exécutif soit brocardé pour son « bonapartisme » supposé. Incontestablement, le Consulat et l’Empire ont consacré le pouvoir d’un général, Napoléon Bonaparte, qui fit un stratège exceptionnel incarnant l’esprit de décision au plus haut point. Toutefois, ce dernier ne s’embarrasse pas guère d’une liberté démocratique chère à la Révolution, pour laquelle il avait cependant combattu (et pour la défendre, et pour en diffuser certains idéaux). Inscrit dans la continuité de la Révolution et à peine douze ans après l’exécution de Louis XVI, le sacre impérial traduit une réalité politique et sociale assurément riche en paradoxes. Le Sacre de Napoléon, toile de 6, 21 mètres de hauteur sur 9, 79 mètres de longueur, est une œuvre de Jacques-Louis David achevée en 1807 et qui plut à l’empereur, ce qui favorisa beaucoup la carrière artistique de son auteur. Elle est certainement inspirée du Couronnement de Marie de Médicis de Rubens (1625), un tableau également conservé au Musée du Louvre. Dans l’œuvre de David, les souverains et, un peu en retrait, le pape, captent le regard de l’observateur. Les ambassadeurs, les maréchaux et les grands serviteurs de l’État, ces derniers formant une aristocratie plutôt récente, née de campagnes militaires un temps victorieuses et dominée par la famille Bonaparte, mobilisent ensuite l’attention. Le clergé est également bien représenté. On ne voit qu’un somptueux protocole et l’éclat des puissants – parmi lesquels de farouches régicides – dont les costumes s’inspirent de la mode Henri III. On en oublierait que tout un peuple n’a pas accès à la cathédrale Notre-Dame, où l’évènement met à l’honneur le chef du « gouvernement de la république », empereur héréditaire. De quelle manière le Consulat et l’Empire contribuent-t-il à planter les fondations de la France contemporaine, ancrée dans la Révolution, en renouant avec les formes monarchiques ? À travers cette œuvre de propagande, l’artiste témoigne d’une société française que José Cabanis décrit en se référant au tableau comme à un point de repère significatif.

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