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Julia Kristeva

Soleil noir

"Soleil noir" est un essai de Julia Kristeva qui explore les thèmes de la dépression et de la mélancolie à travers une perspective psychanalytique. L'auteure, psychanalyste et philosophe française, analyse en profondeur ces états psychiques complexes. Kristeva montre comment la mélancolie est liée à un "deuil impossible de l'objet aimé et perdu". Elle articule les théories biologiques et psychanalytiques pour comprendre les mécanismes du langage et de la symbolisation qui sont défaillants chez les sujets mélancoliques ou dépressifs À travers l'analyse d'œuvres d'art et de littérature, comme la représentation du Christ mort par Holbein, Kristeva montre comment l'art peut traduire et transformer la douleur mélancolique. Son approche interdisciplinaire éclaire ainsi les dimensions psychologiques, esthétiques et existentielles de la dépression et de la mélancolie.

book.readingBy

Ketty Rossetto

Soleil noir
Soleil noir

book.chapter Introduction

La dépression est une souffrance psychique caractérisée par une inhibition généralisée, une forte dévalorisation de soi-même et une profonde tristesse. Le sujet est accablé par le moindre acte du quotidien, tout ce qui l’entoure tombe dans l’insignifiance. La mélancolie présente, quant à elle, des éléments très proches de la problématique dépressive, bien qu’elle puisse être considérée, par ailleurs, comme une des modalités de la psychose. Julia Kristeva, cependant, ne se focalise pas sur l’aspect nosologique, mais tente plutôt de discerner le fil commun des deux affections, c’est-à-dire la difficulté, voire l’impossibilité, de faire le deuil de l’objet aimé, tout comme la « faillite du signifiant » (p. 20). Rappelons que le « signifiant », concept clé de la théorie lacanienne, est un élément du discours, verbal ou non, susceptible d’affecter le corps du sujet, car relevant d’une dimension pulsionnelle. Dans un premier temps, l’auteur reprend la perspective biologique, laquelle présuppose une différence dans la circulation des flux nerveux, déterminant dans certains cas, un ralentissement physique et psychique lorsqu’il s’agit d’un état « mélancolico-dépressif ». S’agissant d’adopter une perspective d’ordre psychanalytique, Kristeva articule les théories biologiques aux théories psychanalytiques par le biais du langage, en soulignant sa capacité à « activer » des zones du cerveau. Si dans la problématique mélancolico-dépressive il est possible de remarquer une défaillance d’ordre symbolique, à savoir une difficulté pour le sujet à s’inscrire dans une « significationpartagée », c’est aussi à travers la parole que le sujet peut parvenir à s’extraire de son retrait mortifère. En ce sens, Kristeva mène une réflexion aiguë sur les aspects du langage susceptibles d’affecter le sujet déprimé. Elle relève au moins trois paramètres qui rendraient compte des variations psychiques propres à l’état dépressif : les « processus sémiotiques », les « processus symboliques » et les « rythmes biophysiologiques ». Dans la deuxième partie de l’ouvrage, l’auteur propose une lecture de certaines créations artistico-littéraires choisies, dont il serait possible de déceler un soubassement mélancolique : Le Christ mort de Holbein, El desdichado de Nerval, l’écriture de Dostoïevski et l’œuvre de Marguerite Duras.

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