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Voici le résumé de l'un d'entre eux.

De Gaulle

de Julian Jackson

récension rédigée parRaluca LestradeDocteure en science politique. ATER en Science Politique à l’IEP de Toulouse.

Synopsis

Histoire

Charles de Gaulle est encore de nos jours une figure omniprésente, objet de fantasmes politiques, quasi sacralisés. Afin de déconstruire le mythe-de Gaulle, l’historien britannique Julian Jackson bâtit un système original de miroirs documentaires – archives, journaux personnels, conversations reproduites, comptes-rendus de réunion – qui parvient à reconstituer sa personnalité si particulière. La biographie, dense et solide, révèle un de Gaulle hermétique, autoritaire, mais éperdument passionné par la France et sa grandeur.

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1. Introduction

Homme érudit à l’éducation religieuse, « géant » parfois maladroit dans ses mouvements, le général de Gaulle dépeint par Jackson apparaît redoutable, mais aussi profondément humain, sujet à des crises de colère ou submergé par la mélancolie.

Militaire pragmatique, inspiré par la philosophie de Bergson, il pratique la doctrine des circonstances et aime « créer l’événement ». Afin de remonter à l’origine de cette « idée de la France » qui l’anime, Jacskon présente quelques moments majeurs : la « naissance » du Général comme symbole de la Résistance, son combat pour la France libre, la libération de Paris, sa prise de pouvoir à deux reprises et la naissance de la Ve République avec, en son centre, la guerre d’Algérie.

2. Un « général dissident » à la tête de la France libre

La naissance de De Gaulle en tant que symbole de la Résistance est liée à l’Appel du 18 juin 1940. De Londres, celui qui deviendra le chef de la France libre s’impose comme une voix d’espoir.

Né dans une famille conservatrice et monarchiste qui lui dispense une éducation catholique austère, le jeune Charles sait, dès ses quinze ans, qu’il embrassera une carrière militaire : il étudie à Saint-Cyr, puis, pendant la Guerre de 1914, qu’il aborde avec un « enthousiasme contenu », se fait affecter au 33e régiment d’infanterie, sous les commandes d’un certain colonel Pétain. Prisonnier de guerre en 1916, les trente-deux mois de captivité sont pour lui une occasion de travail et de réflexion. Le jeune homme est décrit par ses camarades comme distant et pudique, atteint d’une certaine « mélancolie militaire ».

À son retour en 1921, il épouse Yvonne Vendroux. Avec leurs trois enfants, la vie semble prendre une voie paisible et conformiste. De Gaulle se dédie à l’écriture, menant une réflexion sur l’organisation de l’armée et sur les qualités d’un chef charismatique. Mais tel n’est pas son destin, car l’homme rêve d’action. Conscient de la menace hitlérienne, il cultive des soutiens politiques utiles et travaille à Beyrouth, au Liban, territoire de rivalité franco-britannique. Puis il entre au Conseil Supérieur de la Défense Nationale, où il approfondit sa connaissance des politiques de défense. Ses écrits prônent une armée de métier. Mais, pendant ce temps, la menace hitlérienne est de plus en plus pressante dans l’Europe de l’Ouest : les troupes allemandes approchent de Paris. Le maréchal Pétain, entré au gouvernement, conclut rapidement que l’armistice français est inévitable. De Gaulle, promu général de brigade après quelques opérations de terrain, puis devenu sous-secrétaire d’État à la Défense, s’oppose à l’armistice et envisage une alternative : une union franco-britannique. Le gouvernement français rejette l’idée et cède à l’armistice. De Gaulle entame alors un exil londonien pour mettre en œuvre son « idée de la France » : celle d’un pays libéré. Si une longue histoire passionnelle commence entre lui et les Britanniques, la légitimité du Général émane surtout du discours prononcé à la BBC le 18 juin 1940, lors duquel il s’oppose publiquement à l’armistice de la France. Reconnu le 28 juin, par Churchill, comme « chef des Français libres », de Gaulle entend créer une « sorte de contre-gouvernement » financé par les Anglais. Cet homme « froid, distant, impénétrable », parvient à recruter 7 000 soldats et quelques généraux vichystes. Ralliant la majeure partie de l’Afrique équatoriale, il s’assure une base coloniale permettant aux Alliés d’acheminer des avions et du matériel. Malgré les échecs de Mers el-Kébir, où les Britanniques bombardent la marine française, et de Dakar où, devancés par les vichystes, les Français tirent sur des Français, une foule en liesse l’accueille à Douala. De Gaulle s’impose comme le chef des Français libres, déclarant de Brazzaville le 27 octobre 1940, le régime de Vichy « illégitime et illégal ».

3. Le Général « politique »

Au retour à Londres, les rivalités et le caractère impérieux de De Gaulle ne facilitent pas ses relations avec les Britanniques dont il n’apprécie pas être dépendant. De Gaulle défend avec violence les intérêts de la France libre, craignant la domination britannique. Il forme un Bureau central de renseignements et d’action militaire, puis un Conseil national – sorte de gouvernement en exil – mais aussi habile qu’imprévisible, sa personnalité consterne parfois son entourage. Quand Hitler envahit l’URSS, lors de l’opération Barbarossa de juin 1941 les communistes français, ayant d’abord refusé de prendre position dans ce « conflit impérialiste » , entrent en résistance. Un préfet de gauche, Jean Moulin, arrive à Londres. En quête d’une stratégie d’action en France, de Gaulle fait de lui son « délégué » pour la zone libre . Grâce à ses efforts, les résistants s’organisent et se rallient à de Gaulle, tandis qu’à l’international, le chef de la « France combattante », courtise les Russes et tente d’obtenir le soutien et la reconnaissance des Américains. Pragmatique, de Gaulle pratique la doctrine des « circonstances ».

Cependant, quand le débarquement allié a lieu en Afrique du Nord, le 7 novembre 1942, il n’en est pas informé, bien qu’il l’ait pressenti. En représailles, les Allemands envahissent la zone libre : toute la France est désormais occupée. Les Américains « mènent désormais le jeu » et ils préfèrent le général Giraud – connu pour son évasion de 1942 – qu’ils installent à Alger, comme chef des troupes en Afrique du Nord.

Mais de Gaulle demeure incontournable dans les négociations et, malgré des tensions entre lui et Giraud, un accord forcé pour la « libération de la France et le triomphe des libertés humaines » est arraché à Casablanca le 24 janvier 1943. Le Comité français de libération nationale (CFLN) bicéphale – de Gaulle-Giraud – est créé à Alger en mai 1943. La « prépondérance politique » et militaire de De Gaulle l’impose comme son seul chef. Reconnu par les Alliés, fusionné avec le Comité national de Londres, le CFLN deviendra une sorte d’« État en exil ». En France, les chefs résistants du Conseil National de la Résistance (CNR) avaient approuvé la création d’un gouvernement provisoire sous l’autorité de De Gaulle mais, quand Jean Moulin meurt, le nouveau chef de la Résistance, Georges Bidault souhaite une organisation indépendante de De Gaulle.

4. « Paris libéré ! »

De l’intérieur comme de l’extérieur, de Gaulle prépare la libération de la France et sa sortie victorieuse de la Guerre. Le président américain, Roosevelt, antigaulliste, ne souhaite pas que la France soit traitée comme une partenaire de la victoire. En jouant une certaine proximité avec les Soviétiques, de Gaulle fait pression sur les Britanniques, se présentant en même temps aux Alliés comme un rempart contre le communisme. Le 2 juin 1944 le CFLN se proclame Gouvernement provisoire de la République française. Le 6 juin 1944 – « jour J » – les Alliés débarquent en Normandie. Dix jours plus tard, à Bayeux, de Gaulle est accueilli comme un héros de village, mais il atteint son objectif : être « reconnu » comme chef du gouvernement. Les Allemands, qui ont transféré Pétain et Laval à Sigmaringen, contrôlent complètement le gouvernement de Vichy qui vit ses dernières heures. Les communistes encouragent des soulèvements, voire une insurrection nationale. De Gaulle la redoute : il veut absolument s’emparer du pouvoir et établir son autorité. La France va officiellement participer à la victoire alliée : des troupes françaises débarquent en Provence, puis à Paris. Son célèbre discours célébrant le « Paris libéré ! » du 23 août à l’Hôtel de Ville ne fait aucune référence aux Alliés ou aux Résistants : il veut donner l’image d’une capitale qui s’est libérée seule. Le lendemain, sur les Champs-Élysées, la population en liesse voit enfin celui qui incarnait la « voix de Londres ». Cela se reproduira lors de chaque tournée en province. Du ministère de la Guerre, où il s’est installé, de Gaulle veut incarner la continuité de l’État.

5. De Gaulle prend le pouvoir

L’ordre gaulliste s’installe, autoritaire. Sa doctrine de la « force des circonstances » prône le pragmatisme, mais la France souffre d’un certain isolement. Le pays est divisé et affaibli, la Libération n’a pas mis fin à la guerre et le territoire n’est pas encore complètement libéré. Le nouveau gouvernement est composé des proches de De Gaulle, de quelques communistes et Résistants. Une Haute Cour spéciale est créée pour mettre en œuvre l’Épuration. La plupart des collaborateurs du régime de Vichy se sont réfugiés en Allemagne. De Gaulle, en quête de consécration, reçoit des écrivains célèbres, notamment F. Mauriac, qui plaident la clémence. Il ne se montre pas sanguinaire lors des procès et, bien qu’il signe des condamnations à mort, il commue 998 peines dont celle du vieux maréchal Pétain, condamné à la détention à perpétuité. Sur le plan externe, conscient que le monde d’après 1944 appartiendra aux superpuissances, de Gaulle œuvre à remettre la France « victorieuse » dans son rang. La reconnaissance de son gouvernement par les Alliés une fois obtenue, il rend visite à Staline qu’il décrit comme un « dictateur tapi dans sa ruse », et négocie avec lui un traité franco-soviétique. Mais à Yalta, en février 1945, Churchill et Roosevelt abandonnent l’Europe de l’Est à Staline. L’exclusion de De Gaulle de ce pacte, puis du sommet de Potsdam en juillet 1945, montre qu’il avait encore bien des efforts à faire. C’est au sortir de la Seconde Guerre mondiale que l’empire français entre en crise. De Gaulle, conscient de la nécessité d’un renouveau, demeure vague sur le sujet. Les musulmans d’Algérie réclament des droits identiques à ceux des Européens. Le massacre de Sétif qui a lieu le lendemain de la capitulation de l’Allemagne, le 8 mai 1945, ne lui fait pas saisir la portée de l’événement. Quelques mois plus tard, en Indochine, le Vietnam proclame son indépendance. Économiquement, la France a besoin du soutien financier américain. On crée un Commissariat au plan. De Gaulle avance à tâtons. Le retour à la IIIe République étant rejeté lors des élections, les communistes, devenus le premier parti, suivis des républicains et des socialistes, exigent des ministères-clés. Confirmé à la tête du gouvernement, de Gaulle se retrouve face à une Assemblée élue avec laquelle il est souvent en désaccord. Méprisant la politique des partis, il démissionne en janvier 1946, espérant revenir en « nouveau messie ».

6. Tout recommencer

La popularité du gaullisme commence à s'affaiblir, mais autour du Général perdurent les « barons du gaullisme » qui l’aident à préparer la suite. À Bayeux, le 16 juin 1946, de Gaulle formalise dans un discours sa conception du pouvoir. Hostile à la nouvelle Constitution, il crée le Rassemblement du peuple français (RPF), un mouvement qu’il prétend au-dessus des partis. Son entourage fidèle de « compagnons », se disputant ses faveurs, y est réuni. Parmi eux : André Malraux, Jacques Soustelle, Michel Debré et un certain Georges Pompidou. Perçu comme un rempart contre la « menace » communiste révolutionnaire qui se répand en Europe, le RPF triomphe aux élections municipales de 1947, mais perd les législatives de 1951, tandis que les municipales de 1953 sont un désastre. Mal à l’aise dans le rôle de chef de parti, de Gaulle s’en détache et se retire à Colombey-les-Deux-Églises pour se consacrer à ses Mémoires – une autre forme d’action – dont le succès de ventes dépasse toutes les attentes. Au début des années 1950, au cœur de la politique française se trouve l’Algérie où survient en 1954 une série d’attaques exécutées par le Front de libération nationale (FLN). L’armée française, ayant carte blanche, y recourra systématiquement à la torture à partir de 1957 pour tenter d’éliminer le FLN. Ces années sont pour de Gaulle celles de la « traversée du désert » : retiré à Colombey, il s’exprime peu, mais se tient informé. Dans une IVe République affaiblie, certains militants gaullistes entament des négociations pour qu’il revienne au pouvoir. La figure du Général s’impose progressivement comme la seule solution à la situation algérienne. Quand il est enfin appelé en 1958, de Gaulle impose ses propres conditions dont, notamment, la rédaction d’une nouvelle constitution : celle de la Ve République, qui remportera une large majorité au référendum. En « prince de l’équivoque », de Gaulle permettra à cette Constitution de s’adapter à différentes circonstances et surtout de donner des pouvoirs au président. Il est élu le 21 décembre et le 9 janvier 1959 voit le jour le premier gouvernement de la Ve République avec, à sa tête, Michel Debré. Mais, malgré son célèbre « Je vous ai compris ! » prononcé en 1958 à Alger, de Gaulle ne s’est toujours pas exprimé publiquement sur la question algérienne qui divise aussi son entourage. Espérant voir émerger une opinion musulmane modérée, il attend. En janvier 1960, son « tour de force rhétorique » à la télévision parvient à mettre fin à la semaine des Barricades . Tentant en vain des négociations avec des chefs du FLN et constatant que les pays africains de la « Communauté française » demandent leur indépendance, de Gaulle envisage publiquement la séparation de l’Algérie. Une tentative échouée de putsch militaire a alors lieu à Alger le 22 avril 1961. Les vaincus forment l’Organisation armée secrète (OAS) qui défend l’Algérie française et organise même une attaque à la bombe – échouée – contre de Gaulle. En réaction, le FLN initie des attentats à Paris. Le préfet de police, Maurice Papon, a les mains libres pour riposter et le fera, avec une rare violence, notamment lors d’une manifestation pacifique des Algériens le 17 octobre 1961 et en février de l’année suivante, à la station de métro Charonne, quand la population française proteste contre les violences de l’OAS.

Afin de « dégager la France d’une crise qui ne lui apportait que des malheurs », de Gaulle parvient à faire signer les accords d’Evian, annoncés à la télévision le 18 mars 1962. Le 1er juillet l’Algérie devient officiellement indépendante. Après quatre années de crise, de Gaulle a cédé, mais contre son gré. Sa réussite fut celle de présenter à l’opinion publique ce désengagement comme une victoire.

7. Vieillissant, de Gaulle étend ses pouvoirs, mais la fin approche.

Ses intentions de réforme demeurent difficiles à définir, le Général est toujours elliptique dans son expression . Son autoritarisme augmente, il prend des libertés avec la Constitution, la classe politique lui déclare la guerre . En réponse, il dissout l’Assemblée. Mais le résultat du référendum et les législatives de 1962 le placent à nouveau en position de domination absolue.

La position hégémonique financière des États Unis inquiète de Gaulle : eurosceptique et anti-atlantiste il s’oppose au partage du monde entre Soviétiques et Américains. Il ne conçoit pas une France dépendante des États Unis pour ce qui est de la politique de défense. Il redoute la renaissance militaire de l’Allemagne, notamment par le nucléaire, qu’il souhaite en revanche pour la France. Ressassant les humiliations du passé, il s’oppose à l’entrée de l’Angleterre dans l’Europe des Six. En 1965, sa politique « de la chaise vide » boycotte les institutions européennes. Les Britanniques et les Américains adoptent alors une stratégie attentiste face à un de Gaulle capricieux et vieillissant.

Le Général se tourne vers d’autres horizons. S’inventant en héros du tiers-monde , il reconnaît la Chine communiste, critique l’engagement américain au Vietnam, se rend en Amérique Latine, s’assure qu’en Afrique la France peut compter sur des présidents qui lui sont favorables. En France, de Gaulle « gouverne par la télévision » étroitement contrôlée par l’État, où sa rhétorique marquée par le génie de la simplification domine le débat. En 1965, âgé de 75 ans, il bat aux élections présidentielles le candidat de la gauche, François Mitterrand.

Mais voilà qu’une effervescence culturelle et une révolte de la jeunesse s’emparent du monde. Le système universitaire français démocratisé, sous les effets du baby-boom, est une « cocotte-minute prête à exploser ». La révolte étudiante éclate en mai 1968 à Nanterre, violemment réprimée par la police. Jointe par la grève des travailleurs, elle devient le mouvement social le plus important de toute l’histoire de la France , remettant en cause l’autorité et la hiérarchie, valeurs centrales prônées par le Général vieillissant. Le pouvoir lui glisse doucement des mains et, même s’il parvient à imposer l’ordre, Charles de Gaulle quitte ses fonctions de président de la République après le référendum de 1969.

Le 9 novembre 1970 le Général s’éteint, laissant place au mythe devenu consubstantiel à la France .

8. Conclusion

Tiraillé entre raison et sentiment, de Gaulle est d’abord un militaire pénétré d’un haut sentiment de l’État au point qu’il pense incarner la France. Personnalité hors normes, à la rhétorique et à la plume majestueuses, amateur de littérature, il est un homme retiré, austère et imprévisible.

Ce chef charismatique, qui a « sauvé la France », aspire à transcender les divisions politiques et à communier avec son peuple, au-delà des partis. Insaisissable humainement et politiquement, sa vision de la France, suscitant crainte et admiration, a contribué à maintenir le pays parmi les premières puissances mondiales.

9. Zone critique

Désacralisant la figure symbolique, l’historien britannique choisit de présenter, à l’aide d’une documentation considérable, un de Gaulle « en action ».

Les Mémoires gaulliennes sont en permanence mises en perspective et nuancées par d’autres sources, françaises ou anglaises, plus récentes. À l’époque du Brexit et des montées nationalistes en Europe, l’ouvrage expose, avec finesse et complexité, la vision d’un britannique sur une « passion française ».

10. Pour aller plus loin

Ouvrage recensé– De Gaulle, une certaine idée de la France, Paris, Éditions du Seuil, 2019.

Autres pistes– Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, Paris, Plon, 1958.– Jean Lacouture, De Gaulle, 3 tommes, Paris, Éditions du Seuil, 1984.– De Gaulle au présent. Textes choisis et présentés par Henri Guaino, Fondation Ch. De Gaulle, Paris, Le Cherche Midi, 2015.

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