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Marie-Monique Robin

Le monde selon Monsanto

Leader mondial des OGM (organismes génétiquement modifiés), la société Monsanto tient des discours vertueux sur le développement durable et l’alimentation de la planète. Mais depuis son origine, elle cache la toxicité de ses produits et la brutalité de ses pratiques. Dans cet ouvrage, version écrite de son documentaire produit par Arte, Marie-Monique Robin décortique minutieusement la stratégie, les méthodes et les résultats de la firme américaine. Cette enquête d’envergure s’appuie sur de nombreux documents. Elle donne aussi la parole à des paysans, des scientifiques ou des fonctionnaires, brossant les traits d’une vaste manipulation, où l’agriculture apparaît comme un moyen plutôt qu’un objectif.

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Robert Guégan

Le monde selon Monsanto
Le monde selon Monsanto

book.chapter Introduction

La société Monsanto a été créée par un chimiste, en 1901 à Saint-Louis (Missouri). Introduite en bourse en 1929, elle emploie 17 500 salariés en 2007, pour un CA de 7,5 milliards de dollars. Implantée dans 46 pays, son développement s’est accéléré depuis le 16 juin 1980. Ce jour-là, contre toute attente, la Cour suprême américaine rend un jugement autorisant un biologiste de General Electric à breveter une bactérie génétiquement modifiée. Cette décision est une aubaine pour Monsanto, bientôt premier semencier de la planète. Car elle autorise la privatisation du vivant : la firme peut facturer des droits de propriété intellectuelle aux agriculteurs pour des substances qu’elle met au point. Le contrat interdit aux paysans de conserver des semences – pratique qui fonde l’agriculture depuis son origine – et donne à Monsanto des droits exorbitants. Les producteurs peuvent être soumis à des investigations : dans leur comptabilité comme sur les parcelles, où des détectives se livrent à des prélèvements autoritaires. Les poursuites, implacables, se déroulent exclusivement devant les tribunaux de Saint-Louis. Les agriculteurs dont la vie a tourné au cauchemar mettent en garde leurs semblables contre Monsanto et ses plantes manipulées, le soja et le maïs, en particulier. Ces OGM succèdent à des défoliants, des PCB (en français, BPC : biphényls polychlorés) et à l’herbicide le plus consommé de la planète : le Roundup. Autant de poisons pour l’environnement. Des poisons persistants, qui se répandent sur toute la planète. En 1994, vingt-six ans après un accident au Japon (ayant entraîné morts, cancers, fausses couches), les BPC étaient détectables dans le sang des personnes contaminées. Aux États-Unis, le site de production de Monsanto a intoxiqué les habitants d’Anniston pendant de longues années. À l’époque, le Monsanto n’a rien dit, mais la firme connaissait la situation. Elle avait même diligenté des études… découvertes bien des années après.

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