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Maud Mannoni

La Théorie comme fiction

Cet ouvrage interroge la pratique analytique lorsqu’elle se trouve confrontée au savoir psychiatrique, à l’institution et à la psychose. Maud Mannoni illustre les enjeux de la théorie analytique, en insistant notamment sur l’un des aspects de la conception freudienne, concevant la théorie comme une « fiction ». Afin de distinguer l’approche psychanalytique de l’approche psychiatrique, elle s’appuie tout particulièrement sur des concepts propres à la clinique de Donald Winnicott.

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Ketty Rossetto

La Théorie comme fiction
La Théorie comme fiction

book.chapter Introduction

Il est possible de repérer dans l’œuvre de Freud deux tendances opposées : d’une part, l’exigence d’une reconnaissance scientifique de la psychanalyse ; de l’autre, une conception de la théorie psychanalytique comme « fiction », comme un instrument à travers lequel élaborer des interprétations variables, incertaines, sur la vie psychique du patient. L’auteure interroge et approfondit cette double démarche, en s’appuyant notamment sur son expérience clinique et sur des concepts de Winnicott. Selon Maud Mannoni, ce dernier, plus que d’autres cliniciens, a mis en évidence la dimension dialectique de la relation entre analyste et analysant, à savoir l’échange qui se produit entre deux personnes, deux subjectivités singulières. Cet aspect implique une conception du diagnostic différente de celle qui se pratique en psychiatrie. En psychanalyse, le diagnostic émerge de la relation analyste-analysant, au sens où le savoir sur le symptôme est subjectif et susceptible d’évoluer au fil du temps, tandis qu’en psychiatrie, le diagnostic exige d’atteindre une objectivation de l’état du patient, objectivation qui, parfois, le « fige » dans son propre symptôme. À partir de la notion freudienne d’« espace pour la fantaisie », Winnicott met en œuvre les notions de poésie et de jeu dans sa pratique analytique, ces deux notions étant particulièrement pertinentes dans le cas de la souffrance psychotique. M. Mannoni ne manque pas de souligner la proximité entre le délire et la théorie, entre le délire et la « construction analytique » proposée par l’analyste. En ce sens, l’interprétation est un autre aspect sur lequel Freud insiste beaucoup. L’interprétation ne va pas sans porter avec soi un degré d’incertitude, ce dernier étant un élément central de l’éthique psychanalytique. À partir de cette dimension, il est possible de repenser certaines souffrances psychiques, en les « dégageant » du champ psychiatrique, parfois plus soucieux de classer le patient dans tel type de maladie que de comprendre ce qui se joue, pour un sujet, à un moment donné de son existence.

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