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Moses Finley

Démocratie antique et démocratie moderne

L’historien a-t-il quelque chose à apporter aux débats politiques de son temps ? Avec ce livre, Moses Finley répond par l’affirmative et, plaçant face à face démocratie moderne et démocratie antique, s’engage dans une polémique avec certains représentants de la science politique anglo-saxonne. Face à ce qu’il considère comme des impasses de la théorie politique, il montre qu’une telle comparaison permet de relancer salutairement la réflexion sur la démocratie.

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Milan Melocco

Démocratie antique et démocratie moderne
Démocratie antique et démocratie moderne

book.chapter Introduction

Démocratie antique et démocratie moderne est un livre qui, de façon condensée, rassemble différentes préoccupations qui se déploient partout ailleurs dans l’œuvre de Moses Finley. La première concerne la nature même de l’histoire. Pour Finley, faire de l’histoire ne se limite pas uniquement à proposer une reconstitution des faits : le problème est également « conceptuel », dans la mesure où l’historien doit offrir une interprétation rigoureuse des faits qu’il étudie. C’est ainsi que Démocratie antique et démocratie moderne se conforme à l’idée que Finley exprimait ainsi : « L’histoire ne peut pas être ‘‘fixée’’ [...], parce que ses données et leurs combinaisons sont infinies et ne peuvent se répéter. [...] Les matériaux bruts, c’est ce que l’historien professionnel peut fixer (dans les limites de la probabilité) ; et ensuite, réfléchissant tout haut à leur propos, l’historien et le lecteur s’engagent dans un discours, une enquête. Enquête, c’est précisément le premier sens du mot histoire ». D’autre part, Démocratie antique et démocratie moderne est un ouvrage qui, dans sa conception même, traduit bien le rôle que Finley prête à l’historien face au présent. Il faut, pour le comprendre, rappeler l’influence décisive de son contact avec l’École de Francfort , alors réfugiée à l’université de Columbia où il étudiait. Car la conception d’un ouvrage tel que Démocratie antique et démocratie moderne dit bien l’intention de Finley de participer à un débat très actuel sur le sens de la démocratie ; et cette tâche qu’il suppose imposée à sa profession, il la doit à l’un des fondateurs de l’École de Francfort, Max Horkheimer, pour qui le chercheur en sciences sociales ne peut pas se contenter d’être un observateur désintéressé, mais doit s’engager par son travail dans le processus qui produit le changement social. Cet engagement à son corollaire : l’historien interprète nécessairement le passé dans le contexte des catégories et des débats présents. À ce titre, il n’est pas inutile de rappeler le moment important que fut pour Finley la publication de Démocratie antique et démocratie moderne. Convoqué en 1954 devant une commission sénatoriale dans le contexte de la crise maccarthyste, il refusa de répondre sur son appartenance au parti communiste, en invoquant le Ve amendement de la Constitution. Congédié de l’université Rutger où il enseignait alors, il s’exila en Angleterre. C’est en 1973, lors de son retour aux États-Unis et à Rutger University qu’il fait paraître Démocratie antique et démocratie moderne : le choix d’un tel sujet ne relève pas du hasard.?

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