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Moses Finley

L’Invention de la politique

"L'Invention de la politique" de Moses I. Finley est un ouvrage qui explore les origines et les caractéristiques de la politique dans les civilisations de la Grèce antique et de la Rome républicaine. Finley argumente que la politique, telle que nous la comprenons aujourd'hui, était une invention relativement rare dans le monde pré-moderne, mais qu'elle a été développée de manière indépendante par les Grecs et les Romains. Ces deux civilisations, malgré leurs différences institutionnelles et historiques, partageaient certaines caractéristiques communes, telles qu'une base agraire et une société stratifiée, et elles ont toutes deux pris l'initiative sans précédent d'intégrer les classes inférieures - paysans, artisans et commerçants - dans la communauté politique.

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Milan Melocco

L’Invention de la politique
L’Invention de la politique

book.chapter Introduction

Comment justifier la comparaison d’entités politiques que distingue leur régime politique (démocratie à Athènes, oligarchie à Sparte et à Rome) et que sépare la chronologie ? C’est cette question qui, d’emblée, vient à l’esprit lorsqu’il apparaît que Finley choisit de mettre en regard, pour étudier la politique dans l’Antiquité, la Grèce (c’est-à-dire, surtout, Athènes) et Rome. L’auteur, conscient de cette difficulté, entreprend d’y apporter une réponse, présentant les différents éléments de définition à partir desquels il construit ensuite son étude. En premier lieu, Finley constate que les cités qu’il étudie relèvent d’un même type d’entité politique. Toutes, en effet, sont des États, que Finley différencie « des groupes multiples qui existent à l’intérieur d’un État, groupes sociaux, économiques, éducationnels et autres » (p. 87) en raison de leur capacité à prendre des décisions à caractère obligatoire pour tous : l’État exprime un type particulier de pouvoir, supérieur à tous les autres. Cherchant à éviter toute lecture abstraite, Finley précise immédiatement cette première définition : l’État n’est pas désincarné, mais existe concrètement sous la forme de l’appareil de gouvernement (« les législateurs, l’exécutif, les tribunaux » (p. 31)) avec lequel chaque citoyen est personnellement en contact. Et c’est précisément cette question du gouvernement qui permet à Finley d’introduire sa définition de la politique. En effet, selon lui, il ne suffit pas de dire que les cités grecques et romaines étaient des États. Elles étaient en outre des États d’un type particulier parce qu’elles connaissaient la politique, c’est-à-dire que les décisions y étaient prises après discussions et à l’issue d’un vote auquel participait une part plus ou moins importante de la population. De ce fait, les cités-États se distinguent des États où un individu unique ou quelques individus seulement détiennent un pouvoir de décision absolu. C’est cette définition originale qui, en échappant au clivage démocratie/oligarchie, prête à l’étude son cadre, qui exclut toutes les périodes où les décisions furent le fait d’un monarque (tyrannie, principat à Rome) ou imposées de l’extérieur (domination macédonienne sur Athènes à partir de la fin du IVe siècle). C’est également elle qui donne à l’étude son orientation. Rejetant l’idée de pouvoir étudier la politique à travers les différentes constitutions dont se dotèrent les cités-États antiques, Finley entend étudier la façon dont se manifestait le pouvoir de l’État dans l’Antiquité.

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