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Voici le résumé de l'un d'entre eux.

Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études

de Olivier Roland

récension rédigée parStéphane PartiotEnseignant et agrégé de Lettres Modernes.

Synopsis

Économie et entrepreneuriat

Cet ouvrage très dense propose de nombreuses techniques pour devenir un « rebelle intelligent », c’est-à-dire quelqu’un qui réussit à trouver sa voie sans se laisser happer par le système. Touchant aux principaux domaines pratiques, les conseils dispensés par Olivier Roland concernent aussi bien le développement personnel, que la création d’entreprise, la gestion de projet ou encore le sport et les nouvelles technologies. Le lecteur y trouvera une mine d’astuces pour améliorer son quotidien et échapper à la grisaille d’une vie toute tracée.

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1. Introduction

Ce livre ambitieux présente une somme de techniques pour améliorer sa vie. La première partie de l’ouvrage est centrée sur le développement personnel, tandis que la seconde porte surtout sur l’entrepreneuriat. La figure du rebelle intelligent y joue le rôle d’un fil rouge.

D’après Olivier Roland, le « rebelle intelligent », c’est celui qui « hacke sa vie », qui trouve des moyens pour gagner en efficacité et en autonomie. Il peut ainsi échapper aux pièges que lui tend le système pour accéder à une plus grande liberté. La créativité est une autre valeur centrale pour l’auteur qu’il s’agisse de projets artistiques, de voyages ou bien de création d’entreprise. Le propos s’adresse notamment aux entrepreneurs ou aux salariés qui, ayant rencontré un succès d’études ou professionnel, ont un sentiment de manque et d’insatisfaction.

Mais il s’adresse également à ceux qui ont connu l’échec pour dire que l’essentiel ne réside pas dans tel ou tel diplôme, mais plutôt dans la capacité à agir de manière autonome et inventive.

2. Comment être un rebelle intelligent ?

Trois principes sont incontournables. Premièrement, le bon scepticisme : il consiste à ne pas écarter d’emblée une idée nouvelle et déroutante, mais plutôt à la tester pendant 30 jours. Or, beaucoup préfèrent conserver de mauvaises habitudes si elles leur semblent confortables. D’où le deuxième principe : dans tout domaine, il existe des méthodes plus efficaces, que peu de personnes utilisent. Par exemple, dans l’investissement immobilier, une place de parking est un placement intéressant et abordable, d’autant que vous gagnerez davantage si vous louez une même place à trois motards plutôt qu’à un automobiliste.

Enfin, selon un troisième principe, la loi de Pareto, 80 % des effets sont produits par 20 % des causes. Il faut donc se concentrer sur 20 % de nos actions afin d’obtenir 80 % des résultats. L’auteur a aussi constaté que « 17 % de ses clients apportaient 81 % du chiffre d’affaires de son entreprise » (p. 29) et que la majorité du stress provenait d’une minorité de clients !

Afin d’être plus efficace, il est également essentiel d’acquérir une plus grande force de volonté. Pour cela, définissez clairement vos objectifs de vie, ce pourquoi vous souhaitez vous lever le matin, et déchargez-vous des préoccupations superflues en mettant en place des rituels appropriés. Éliminez également vos mauvaises habitudes, en faisant disparaître les tentations de votre environnement. Esprit et corps sont liés : veillez à une alimentation saine, faites une séance d’exercices sportifs quotidienne de 7 minutes, et méditez cinq minutes chaque jour. Cela améliorera votre concentration, menacée par les nombreuses distractions du quotidien.

Pour bien gérer votre temps, procédez en trois étapes : s’informer, planifier, traiter une tâche. Pour la traiter, réalisez-la si elle est importante ou prend moins de deux minutes. Ou bien, déléguez-la, reportez-la, classez-la ou supprimez-la. Commencez toujours par les trois TPI (tâches les plus importantes) de la journée. Travaillez en blocs de temps ininterrompus, ne vous dispersez pas, et regroupez les tâches triviales. Enfin, simplifiez votre environnement, soyez minimaliste, en revendant les objets qui ne revêtent pas d’importance pratique ou affective. De même, pratiquez la « diète médiatique » (p. 123), pour ne pas gâcher votre quotidien par des actualités souvent stériles.

3. Apprendre tout au long de sa vie

Le salariat auquel vous conditionne le système éducatif traditionnel peut vous enfermer, comme si vous chaussiez des pantoufles de ciment ! Le rebelle intelligent ne croit pas au mythe selon lequel seul le travail scolaire permet de réussir. Il ne se contente pas de ce que l’on enseigne à l’école. L’apprentissage par cœur, conception héritée du XIXe siècle, tue la créativité. Car comment retenir ce qui ne nous intéresse pas ? Les diplômes ont d’ailleurs un rendement décroissant, y compris certains diplômes prestigieux comme les MBA. En 2015, parmi les 100 entrepreneurs les plus riches de la planète, on relevait « l’absence de diplôme post-bac pour 32 % d’entre eux » (p. 75).

Plusieurs compétences importantes aujourd’hui sont mal enseignées. À commencer par l’autonomie dans l’apprentissage. Le simple fait de lire deux livres pratiques par mois permet, par exemple, d’avoir lu 240 livres au bout de dix ans, ce qui est un atout. Prenez des notes en lisant et « choisissez une action que vous allez commencer à mettre en pratique dans les prochaines 48 heures » (p. 204). Des techniques existent pour stimuler son intelligence, sa productivité et sa capacité de concentration : outre le sport et la méditation, les applications Luminosity, le système Pomodoro, la mnémotechnie, ou encore les répétitions espacées (par les cartes mémoire Anki) sont à mentionner.

D’autres compétences mal enseignées sont la maîtrise des nouvelles technologies, la gestion des finances personnelles, ou les langues étrangères, pourtant indispensables pour s’ouvrir au monde. En plus des cours, écoutez des podcasts ou des livres audio pendant vos trajets, regardez des vidéos, et utilisez des applications gratuites (Mosalingua, Duolinguo), etc. Pour tous vos apprentissages, n’hésitez pas à vous appuyer sur des MOOCs, sur des professeurs en ligne, ou des coachs personnels. Enfin, créez une entreprise qui vous donnera du temps !

4. Pourquoi créer son entreprise ?

Souhaitez-vous échapper à l’aliénante course de rats consistant à échanger son temps contre de l’argent ? Car être salarié, c’est accomplir le rêve d’un d’autre, et créer son entreprise offre davantage de liberté, d’indépendance. Cela peut permettre de voyager : Olivier Roland passe ainsi de trois à six mois chaque année dans un nouveau pays. Ne croyez pas que le succès soit hors de portée : Marck Zuckerberg, un timide asocial de 19 ans y est bien arrivé avec Facebook… On vous a peut-être inculqué le mythe de la sécurité de l’emploi, mais il faut nommer vos peurs pour les vaincre et passer à l’action. En ne prenant que des risques mesurés, dans le pire des cas, vous aurez acquis une expérience extraordinaire et pourrez rebondir. Et, bien sûr, vous pouvez aussi réussir.

Le risque financier doit être nuancé. Seules 15,2 % des créations d’entreprises se terminent en France par une faillite, et l’endettement moyen est dans ce cas de 11 000 euros. « Le risque est donc en réalité bien plus faible que ce que les gens veulent bien croire. » (p. 242) Il est capital de définir précisément vos objectifs selon qu’il s’agit d’une petite entreprise ou d’un projet plus ambitieux. Demandez-vous quel est votre grand « pourquoi » : pourquoi voulez-vous créer votre entreprise ?

Il peut s’agir de gagner en qualité de vie : dans ce cas, privilégiez des activités qui permettent de voyager, telles que la création intellectuelle ou artistique. Essayez également d’« automatiser » (p. 246) votre entreprise, comme Phil Suslow : ayant connu le succès en vendant des LED, il a réalisé son meilleur mois de vente pendant une traversée de l’Atlantique alors qu’il ne pouvait gérer son entreprise qu’à distance ! Si votre objectif est de monter un véritable business, le système de franchise vous permet de partir d’idées existantes, de minimiser vos risques. N’hésitez pas également à utiliser le drop shipping, pour vendre un produit sans devoir gérer la logistique, moyennant une commission. Ainsi, vous vous concentrez sur les aspects commerciaux. Vous pouvez aussi créer une startup à forte croissance, en vue de la revendre rapidement : ce fut le cas de YouTube.

5. Conseils avancés pour une création d’entreprise

Comment trouver rapidement l’idée de votre entreprise ? En partant d’un trio gagnant : vos passions, vos compétences et l’état du marché. Si vous associez ces trois paramètres ensemble, vous échapperez à la routine et pourrez réussir. Fiez-vous à votre intuition, et concentrez-vous sur ce qui fonctionne. N’hésitez pas à vous appuyer sur des expériences passées ou, au contraire, à anticiper. Obtenez un maximum de prêts d’honneur, de garanties et de subventions qui assureront le financement de votre projet. Veillez toutefois à bien séparer votre patrimoine personnel et votre patrimoine professionnel.

Créer seul ou avec des associés sont deux options qui présentent avantages et inconvénients : choisissez en fonction de votre projet et de votre tempérament. Vous pouvez être entrepreneur en tant que salarié à temps partiel, ou même comme étudiant ou chômeur. N’oubliez pas que votre objectif est de devenir rentable le plus rapidement possible. Montrez-vous déterminé et proactif, n’ayez pas peur des maladresses au début. Face aux difficultés, soyez persévérant et choisissez bien votre entourage pour affronter les moments de doute.

Le lean startup consiste à rationaliser la création d’entreprise afin de tester une idée à bas coût. Il s’agit de mesurer régulièrement le succès d’un projet, notamment à partir des avis des utilisateurs, afin de mieux évaluer les risques de technologie, de marché et de business model.

Le test A/B (ou split test) est ainsi une expérience comparant une hypothèse d’optimisation (B) à partir d’un point de référence (A).

Il faut cinq étapes pour lancer un produit ou un service : 1) L’étude de marché avec sondage, pour récolter des réponses et attirer des clients. 2) Formuler une hypothèse, un nom et un slogan cohérents. 3) Tester l’hypothèse : le crowdfunding est une méthode efficace pour se faire connaître, jauger l’intérêt du projet et récolter des fonds. 4) Créer le produit ou le service. 5) Ajuster l’offre grâce aux retours des premiers clients.

6. Faire durer et prospérer votre entreprise

Réduisez d’abord vos coûts inutiles. Puis traquez les pertes de temps. La capacité à bien déléguer fait la différence entre l’homme-orchestre, qui veut tout gérer, et le véritable chef d’orchestre. Il faut être un véritable entrepreneur, et non un « solopreneur », qui veut contrôler le moindre détail. Diverses tâches sont externalisables : comptabilité, création de contenu, SEO (référencement web), etc. Grâce au web, vous pourrez externaliser à bas coût, via les sites d’outsourcing, tels qu’Upwork, ou encore 99designs pour les graphistes. Pour guider vos prestataires, et en changer si l’un vous fait défaut, créez une fiche explicative détaillant chaque procédure avant de la déléguer. Si c’est fastidieux, pensez aux captures vidéo d’écran d’ordinateur.

Treize mécanismes influencent la vente : la réflexion rationnelle, la réciprocité (en réponse à ce que l’on a reçu), l’engagement et la cohérence, la preuve sociale (qui engage le regard des autres), l’autorité, la crédibilité, la sympathie que nous ressentons, la rareté d’un produit ou d’un service, sa simplicité d’utilisation, son caractère inattendu, ses atouts concrets, mais également l’émotion qui nous affecte et enfin le rôle joué par l’histoire d’une marque. BonneGueule, blog de conseils vestimentaires qui dispose aujourd’hui de plusieurs boutiques, a utilisé plusieurs de ces leviers pour réussir.

Ayant généré du trafic grâce à un contenu détaillé, bien écrit et bien référencé, les fondateurs du blog ont développé leur autorité, en interviewant et en s’associant à des experts du marché. Enfin, ils ont bâti une relation de confiance avec leurs clients en utilisant un ton personnel, des podcasts, des vidéos, etc.

Montrez-vous attentif à vos prospects. La méthode SPIN (Situation, Problème, Information, Needs ou « besoin à combler ») de Neil Rackham permet de comprendre les problèmes qu’ils rencontrent et d’y répondre. Recueillez des témoignages et mettez en avant les meilleurs. Plusieurs outils sont utiles : Google (et YouTube) Analytics, les processeurs de paiement (PayPal, Stripe, Paybox, etc.), et les CRM autorépondeurs qui contacteront vos clients par exemple à la suite d’un abandon de panier.

Utilisez les ressources de l’up-selling (vendre davantage), du cross-selling (vendre un produit connexe) et du down-selling (proposer un produit plus abordable). Soignez enfin particulièrement les lancements de produits, à travers des événements, des échantillons, ainsi que par une planification rigoureuse dès J-2 mois.

7. Conclusion

Cet ouvrage a rencontré du succès car il est à la fois accessible et très complet. Il brosse le portrait d’un rebelle intelligent qui sait se détourner du système pour inventer son propre chemin de vie de manière autonome. Bien sûr, cela ne va pas sans des difficultés, mais une volonté déterminée et une bonne dose d’organisation lui permettent d’en venir à bout. Car le rebelle intelligent connaît les raccourcis pour avancer plus vite : il se doit d’avoir un coup d’avance sur la marche du monde et ses évolutions.

Face aux progrès technologiques exponentiels, mieux vaut devancer le changement que le subir. Et plutôt que de regretter le monde d’hier, autant bâtir celui de demain.

8. Zone critique

Si l’ouvrage ne manque pas d’ambition, on peut lui reprocher certaines visions réductrices. Par exemple, la critique qui est faite de l’enseignement classique, pris comme un tout indistinct, apparaît caricaturale. De même, l’éloge sans nuance de l’externalisation à bas coût peut poser question en termes d’éthique.

Il convient toutefois de saluer la densité d’ensemble du propos, ainsi que la profusion de conseils pratiques qu’il renferme. La somme de travail réalisée est indéniable : les arguments sont documentés à travers des exemples précis et variés, des citations, ou encore de nombreuses notes de bas de page. L’excès d’information aurait sans doute gagné à être mieux hiérarchisé pour le lecteur, en mettant mieux en valeur les mots-clés. Mais lorsque l’on se plonge dans cet ouvrage, on y découvre de nombreuses techniques, dont la valeur doit être testée par chacun en fonction de ses projets.

Dans l’ensemble, le souci de livrer au lecteur des conseils pragmatiques ainsi que l’honnêteté de la démarche parviennent à contrebalancer les raccourcis et les manques qui apparaissent au détour des pages.

9. Pour aller plus loin

Ouvrage recensé– Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études, Paris, Alisio, 2016.

Autres pistes– Robert Cialdini, Influence et Manipulation, Paris, Pocket, 1984 (2014).– Stéphane Degonde, J’ose entreprendre ! : Créer et diriger son entreprise : 100 risques à éviter pour réussir, Paris, Le Passeur éditeur, 2015.– Tim Ferriss, La semaine de 4 heures : Travaillez moins, gagnez plus et vivez mieux !, Montreuil, Pearson, 2007 (2010).– Robert T. Kiyosaki, Père riche, père pauvre, Brossard (Québec), Un monde différent, 2017 (1997).– Alexander Osterwalder, Yves Pigneur, Business Model Nouvelle Génération : Un guide pour visionnaires, révolutionnaires et challengers, Montreuil, Pearson, 2011.

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