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Raphaëlle Branche

La torture et l’armée pendant la guerre d’Algérie

Personne ne pouvait ignorer qu’en Algérie des militaires français pratiquaient la torture. Pourtant, le sujet demeura tabou durant de nombreuses années. Raphaëlle Branche éclaire comme jamais auparavant les mécanismes de la torture de la guerre d’Algérie. L’historienne tente d’expliquer pourquoi tant de militaires français purent pendant près de sept ans commettre des exécutions sommaires et des actes de torture avec l’assurance qu’obéissant à des ordres ils étaient ainsi au service de leur pays.

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Bruno Morgant Tolaïni

La torture et l’armée pendant la guerre d’Algérie
La torture et l’armée pendant la guerre d’Algérie

book.chapter Introduction

Très tôt, au cours de la guerre d’Algérie (1954-1962), des révélations firent connaître à l’opinion publique métropolitaine certains détails de l’usage de la torture par l’armée française. Ces « opérations de maintien de l’ordre » dépendaient des autorités civiles mais leur réalisation fut laissée de plus en plus largement à l’appréciation de l’armée au fur et à mesure que l’insurrection nationaliste gagnait du terrain. Des débats passionnés mirent alors aux prises des intellectuels et des journalistes, des hommes d’Église et des hommes d’armée, des avocats et des écrivains. D’anciens soldats témoignèrent, des victimes aussi. La torture pratiquée par l’armée française pendant la guerre d’Algérie a marqué durablement la mémoire collective, au point de ne cesser de revenir dans l’actualité, souvent pour y nourrir des affrontements ou des scandales. Elle alimente d’ailleurs de nombreux débats mémoriels, des deux côtés de la Méditerranée. Loin des polémiques, le livre de Raphaëlle Branche éclaire le phénomène de la torture, qu’elle replace dans le contexte d’autres affrontements, notamment la guerre d’Indochine (1945-1954). À partir des archives publiques désormais ouvertes et de témoignages de soldats et d’officiers, l’historienne analyse, outre le fonctionnement de l’armée en tant qu’institution, les gestes des tortionnaires, le discours et les ressorts de l’autojustification, ainsi que l’engrenage de la violence individuelle et collective face aux barrières de la conscience ou de la morale. Elle envisage la torture pratiquée comme une arme de guerre, une violence employée à dessein, pour gagner le conflit. En toile de fond apparaissent les responsabilités du pouvoir politique et les échos parvenus à l’opinion publique tout au long d’une guerre qui ne voulait pas dire son nom. À mi-chemin entre l’histoire politique et l’anthropologie, cette étude restitue, pour la première fois, un pan entier de notre histoire, trop souvent passé sous silence.

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