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René Girard

Le Bouc émissaire

"Le Bouc émissaire" de René Girard propose une analyse profonde du phénomène du bouc émissaire dans les sociétés humaines. Toutes les religions archaïques sont fondées sur le meurtre originel d’une victime émissaire, d’un bouc émissaire donc, qui rassemble la communauté dans une forme d’unanimité issue de la conviction partagée de sa culpabilité. La culpabilité de la victime émissaire est, bien entendu, un leurre. C’est le discours des meurtriers, des persécuteurs, qui fait de leur victime un coupable. Le vrai coupable, c’est le désir mimétique qui a introduit un ferment de désordre dans la société. Girard explore ainsi le rôle de la violence et du sacré, mettant en lumière la manière dont les communautés se sont historiquement unies en désignant une victime expiatoire pour apaiser les tensions internes. Cette théorie offre une perspective novatrice sur les origines de la culture et de la religion, remettant en question les interprétations traditionnelles des mythes et des rituels.

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Alexandre Kousnetzoff

Le Bouc émissaire
Le Bouc émissaire

book.chapter Introduction

Lorsque l’ouvrage paraît en France, en 1982, il prend la suite de deux autres livres de René Girard qui explorent le sacré archaïque : La Violence et le sacré et Des choses cachées depuis la fondation du monde. Dans Le Bouc émissaire, l’auteur poursuit sa réflexion en insistant sur un dénominateur commun à toutes les religions autres que celles issues de la Bible : au départ de tous ces cultes, il existe une victime émissaire sacrifiée, mise à mort collectivement pour le bien de la communauté, puis divinisée par cette dernière. Aussi toute culture est-elle fille du religieux. Et toutes les institutions culturelles, dont le langage, possèdent comme but ultime de dérober à la vue et à la compréhension ce meurtre fondateur, originel. C’est notamment le cas de la littérature propre à l’antiquité gréco-romaine, dont tous les mythes ne sont que des versions transfigurées, travesties de cette origine qui est la seule véridique. La grande originalité du christianisme vient de ce qu’il inverse radicalement la perspective, et qu’il parle de la place de la victime et non pas de celle des bourreaux. Aussi rend-il impossible l’efficacité du processus du bouc émissaire qui, parce qu’il est révélé perd irrémédiablement ses pouvoirs organisateurs sur la société. Le compte-rendu qui va suivre s’attachera donc à passer en revue les principaux aspects de ces différentes questions : le fait que tous les mythes disent fondamentalement la même chose d’abord, puis notre lecture différente des textes en fonction du statut de ces derniers. Suivront l’importance capitale du désir mimétique dans le processus du bouc émissaire, puis l’étude des quatre stéréotypes de la persécution qui fondent le processus du bouc émissaire, et enfin le rappel que la Passion du Christ constitue en quelque sorte à la fois le modèle et la dénonciation par excellence de toutes les persécutions.

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