Dygest logo
Google logo

Google Play

Apple logo

App Store

book.notAvailable

book.availableIn

Richard Sennett

Les Tyrannies de l’intimité

Dans quelles conditions peut-on être authentiquement soi-même ? Derrière le masque social, qui sont vraiment les hommes politiques et autres personnages publics ? Ces questionnements analysés par Richard Sennett révèlent un motif typiquement moderne : l’intimité. Depuis deux siècles, elle nous obsède. Dans la sphère publique comme dans la sphère privée, on veut être au plus près de soi et de l’autre. Mais pourquoi ? Est-ce que cela nous permet de mieux nous connaître et de mieux nous lier à nos semblables ? Hélas non. En comparant deux périodes clé, l’Ancien Régime et le XIXè siècle, l’auteur décortique dans cet ouvrage le terrible maléfice jeté par cette valorisation de l’intime.

book.readingBy

Mélanie Semaine

Les Tyrannies de l’intimité
Les Tyrannies de l’intimité

book.chapter Introduction

De nos jours, un homme politique doit susciter la confiance de son électorat et, pour cela, lui donner une idée de la personne qu’il est. De même que lorsqu’on rencontre des inconnus, on attend que leur personnalité se laisse entrevoir derrière les politesses et conventions d’usage. Quelqu’un qui ne dévoile rien de lui en situation sociale passe pour fermé, voire peu généreux de lui-même. Et s’il use de manières irréprochables, paradoxalement, le jugement sur lui devient plus sévère : il s’agit d’un pur animal social, probablement insincère. Dans son ouvrage, Richard Sennett explique ces phénomènes par une transformation profonde de la société. Depuis le XIXe siècle, la culture, qui est au sens large un ensemble de représentations et de pratiques dirigées par des valeurs, serait guidée par la quête d’intimité. Être intime avec quelqu’un, c’est en être proche, c’est avoir accès à sa personnalité. Et cet accès à l’autre serait devenu notre valeur suprême. Mais après tout, qu’il y a-t-il de mal à cela ? A priori, une société dominée par la recherche de l’intimité semble bien plus souhaitable qu’une société d’indifférence ou de défiance entre les individus. Il paraît moralement nécessaire de considérer les autres comme des sujets, dotés d’une conscience et d’une histoire personnelle, et louable de vouloir les connaître. À ceci près, nous montre Sennett, que cette exigence d’intimité peut avoir des effets paradoxaux et destructeurs. Comment un tel retournement est-il possible ? Comment une exigence a priori inoffensive peut-elle dévaster les relations humaines, qu’elles soient sociales ou, précisément, intimes ?

book.moreChapters

allBooks.title