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Voici le résumé de l'un d'entre eux.

La Transformation intérieure

de Sadhguru

récension rédigée parClaire Cursoux

Synopsis

Développement personnel

Dans cet ouvrage, Sadhguru nous fait découvrir la science du yoga. L’auteur montre que cela ne se réduit pas à un outil de développement personnel. Au contraire, il s’agit d’un véritable un art de vivre en alignement parfait avec l’existence. L’écrivain se présente comme un guru, dont la fonction est de nous éclairer sur la nature de notre vie. Sadhguru révèle que la source première du savoir est l’expérience intérieure, c’est pourquoi il considère ce livre comme une invitation à mener notre propre cheminement de transformation.

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1. Introduction

L’ouvrage intitulé La Transformation intérieure s’articule autour de l’expérience de transformation intérieure de l’auteur, de paraboles visant à illustrer les idées exposées, mais aussi d’outils d’exploration appelés sadhanas, qui permettent d’appliquer de manière concrète les savoirs transmis. Le yoga se définit comme un alignement des corps physique, mental et énergétique. Ce livre aborde ainsi successivement ces trois dimensions du moi afin d’apprendre à les maîtriser et à les aligner. Comment atteindre cet état d’union ultime dont le yoga est la science ?

Tel est le questionnement auquel l’écrivain apporte des réponses. Définissant d’abord l’essence du yoga, Sadhguru aborde ensuite la joie et la dévotion. Enfin, l’auteur propose une exploration de trois dimensions du moi : le corps, l’esprit et l’énergie.

2. Le yoga

Pour de nombreuses personnes, le yoga se définit comme un enchaînement de contorsions et de postures physiques. Or, Sadhguru révèle que le yoga n’est pas une technique ni un outil de développement personnel permettant d’acquérir une meilleure efficacité physique et mentale, mais une science d’une grande profondeur issue du sous-continent indien.

Ainsi, selon l’auteur : « La science du yoga est, pour le dire simplement, la science de vivre en alignement parfait, en harmonie absolue, en synchronicité totale avec l’existence » (p. 78). En alignant nos corps physique, mental et énergétique, nous accédons au corps de félicité, dimension indéfinissable qui se situe au-delà du physique. Le mot yoga signifie « union ». Le yoga est la science de l’union ultime avec la vie elle-même: son but est donc de nous amener à abolir la différence et de la division que nous établissons entre nous et l’autre. Il nous incite à devenir conscients de la distance entre nous et notre corps/esprit, et à faire ainsi l’expérience de la nature de l’existence comme une « unité sans limites » (p. 150).

La pratique du yoga tend à nous rendre responsables, c’est-à-dire totalement conscients. Chaque jour, nous nous déchargeons de notre responsabilité, en blâmant les gens qui nous entourent. La responsabilité ne signifie pas que nous devons culpabiliser, ou que nous acceptons le blâme pour nos actions, mais elle se définit plutôt comme notre capacité à répondre. Assumer notre responsabilité n’est pas une théorie philosophique ou une stratégie de développement personnel.

En réalisant que nous sommes responsables, par une réponse consciente aux situations dans lesquelles nous nous trouvons, nous avons la liberté de construire notre vie comme nous le souhaitons. La réactivité s’oppose à la responsabilité : lorsque nous réagissons de manière compulsive aux situations, nous devenons des esclaves. Les premières réactions, comme la colère, nous amènent à adopter des comportements stupides et stériles. En effet, la colère est une émotion désagréable et inefficace, qui rend les situations compliquées. Cependant, nous avons toujours le choix entre répondre consciemment et réagir de manière compulsive aux situations qui se présentent dans notre existence. En assumant notre responsabilité, nous prenons possession de notre vie.

En devenant responsables de notre vie, nous relâchons l’emprise du karma sur notre existence. Le mot karma signifie « action ». Toutes nos actions laissent une trace, une empreinte qui subsiste en nous. Lorsque ces empreintes s’accumulent, elles deviennent des tendances et des schémas répétitifs dont nous sommes esclaves. Sadhguru compare le karma à un vieux logiciel que nous écrivons nous-mêmes de manière inconsciente, contenant tous nos schémas mémoriels qui nous enlisent dans une répétition cyclique. Toutes nos actions sont conditionnées par nos impressions passées : notre manière de nous asseoir, de penser ou de ressentir.

De même, notre personnalité n’est que l’expression de toutes ces tendances compulsives réunies. Nous sommes les esclaves de ce système que nous avons forgé, et notre destinée est déjà écrite. Au contraire, « le processus spirituel signifie que nous décidons de réécrire notre programme consciemment » (p. 201). La qualité de notre existence dépend de notre façon d’aborder la vie, et non des circonstances extérieures. Le processus spirituel nous amène ainsi à instaurer une distance avec elles.

3. La joie

À travers toutes nos actions, nous recherchons la joie. Mais malgré les bonnes conditions matérielles dans lesquelles nous vivons et malgré la réalisation de nos désirs, nous ne parvenons pas à maintenir un état de joie. Peu d’êtres humains parviennent en effet à maintenir un état de félicité ininterrompu, ne serait-ce que pendant une journée entière.

Pourtant, la recherche du contentement reste notre unique objectif : notre existence est articulée autour de la réussite matérielle et des plaisirs des sens. C’est pourquoi Sadhguru nous invite à changer de perspective. Il révèle que nous laissons l’extérieur gouverner nos émotions et nos pensées, alors que notre joie dépend simplement de notre manière d’être intérieure. Nous croyons que nous devons régler nos problèmes extérieurs pour solutionner nos difficultés intérieures.

Or, le bien-être que nous tentons de créer s’effondre à cause des circonstances extérieures qui viennent le bousculer. Il nous faut donc changer de direction, en prenant conscience que toutes nos émotions et tous nos états proviennent de notre intériorité. La joie naît de l’intérieur, si bien que chacun est l’auteur de ses pensées et de ses émotions.

La joie est le résultat d’un processus chimique interne : chaque expérience est une forme de chimie dans le corps. La joie et la paix ne doivent pas constituer les objectifs de la vie spirituelle. Bien au contraire, une vie heureuse repose sur ces deux bases préalables. À partir du moment où la félicité, la joie et la sérénité apparaissent naturellement dans notre vie, sans effort, nous commençons alors notre quête spirituelle. Une joie intense nous rend réceptifs et nous ouvre à toutes les dimensions de l’existence.

Être paisible et joyeux apparaît pour la plupart d’entre nous comme un but particulièrement difficile à atteindre, tout simplement parce que nous ne prêtons pas attention au processus de la vie. Nous confondons l’essence de la vie avec les circonstances extérieures de notre existence comme le travail, la famille ou l’argent.

4. L'humilité du bonheur

Le bonheur ne doit pas être recherché à l’extérieur, mais à l’intérieur : la quête de joie disparaît alors, car c’est notre vie qui devient l’expression de la joie. Sadhguru s’appuie notamment sur une courte histoire visant à illustrer cette vérité : « Un jour un homme se met en quête du centre de yoga d’Isha, en Inde du Sud. Arrivé dans un village, il demande à un garçon du coin à quelle distance se trouve le centre. Le garçon se gratte la tête et répond : « à quarante mille kilomètres. »

Sidéré, le voyageur bredouille : « Quoi ? Si loin ? » L’adolescent reprend : « Oui, dans la direction que vous avez prise. Mais si vous faites demi-tour, il n’est qu’à sept kilomètres. » Si vous cherchez à l’extérieur, le voyage est sans fin. Si vous vous tournez vers l’intérieur, cela ne peut prendre qu’un moment » (pp. 47-48) Sadhguru évoque la bhakti, signifiant « dévotion », qui est une voie spirituelle du yoga. La dévotion consiste à abandonner la dualité de l’attraction et de la répulsion à laquelle nous nous soumettons habituellement. Ainsi, les dévots affirment que « Dieu est partout », dans un état d’acceptation profond libérateur. Sadhguru nous invite à vivre généreusement, en offrant notre amour et notre joie au reste du monde. Un dévot cherche à expérimenter la vie pleinement. Nous devons donc apprendre à nous prosterner devant tout ce que nous rencontrons, que ce soit devant un arbre, une vache ou un nuage, car chaque atome de vie est un profond mystère dont nous ne parvenons pas à percer l’essence.

L’écrivain nous propose une sadhana pour incarner cette dévotion. Il nous invite à nous prosterner devant quelque chose en joignant les mains, au moins une fois par heure. Peu importe l’objet de notre dévotion, nous n’avons pas à choisir : nous pouvons nous prosterner devant une montagne, un chien ou un chat. C’est l’acte intérieur de dévotion qui est important, plus que le geste de jonction des mains. Nous pouvons même réaliser cet exercice sans exécuter de geste particulier, à condition de ressentir la dévotion en notre for intérieur.

5. Les trois dimensions du moi : le physique, le mental et l’énergétique

Sadhguru montre que le corps prend une place très importante dans la compréhension actuelle de notre être. Le hatha yoga est la science qui utilise le corps pour accéder à un processus d’évolution. Le hatha yoga permet de discipliner le corps et de le préparer pour de plus hauts niveaux d’énergie. Il ne s’agit pas d’une gymnastique, mais d’utiliser des postures physiques appelées asanas pour canaliser l’énergie et élever notre conscience. Le hatha yoga ne doit donc pas se réduire à une pratique physique, comme le yoga de studio actuel. Le yoga doit être transmis de manière vivante, en incluant d’autres dimensions.

Sadhguru compare le corps à un baromètre pour montrer qu’il s’agit d’un instrument de connaissance qui peut tout nous révéler sur nous-mêmes et sur le monde qui nous entoure, à condition de lui faire confiance dans un processus conscient. Il rappelle par ailleurs que le corps est le résultat de la nourriture que nous ingérons. Ainsi, la pratique du yoga est ainsi étroitement liée à l’alimentation,. Il nous faut donc apprendre à manger intelligemment, en apportant au corps ce dont il a besoin pour fonctionner au mieux. Dès lors, Sadhguru nous recommande avant tout de consommer des aliments naturels et crus afin d’apporter de la vitalité au corps. La mastication est également essentielle : 50% du processus de la digestion devrait se réaliser durant la mastication.

6. La force de l'esprit

L’esprit est la deuxième dimension du moi dont nous sommes conscients. Sadhguru insiste tout d’abord sur l’origine de la pensée : celle-ci ne peut être élaborée que parce que nous existons. Or, le processus de pensée est tellement compulsif que nous croyons l’inverse, comme le veut l’un des fondements de la philosophie occidentale formulé par Descartes : « Je pense donc je suis. » Les plus beaux moments de notre existence apparaissent lorsque la pensée se met en pause, car nous nous contentons d’être, et que nous n’avons pas besoin de nos pensées pour exister. La pensée est le résultat des informations que nous avons recyclées. Dès lors, au lieu de penser à la vie, Sadhguru nous invite à la vivre.

En nous immergeant dans nos pensées, nous ignorons la vie qui nous entoure comme les fleurs, les enfants ou les visages souriants. Il nous faut donc laisser le mental de côté, car la pensée ne peut pas être plus grande que la vie. Un être humain qui transcende son intellect est appelé un Bouddha. Nous devons cesser de nous identifier avec notre esprit, et devenir ainsi le témoin de notre intellect. Une fois qu’un espace apparaît entre nous et notre esprit, la vie apparaît avec une grande clarté, et nous devenons libres.

L’existence entière est constituée d’une seule et unique énergie qui se manifeste sous différentes formes. C’est ce que révèle la science moderne par des déductions mathématiques : Einstein a notamment montré que l’univers peut être considéré comme une seule énergie par sa formule E = mc2. Le yogi fait l’expérience de cette réalité. Le corps d’énergie est la troisième enveloppe de l’humain, après le corps physique et le corps mental. Le système yogique considère que le corps est constitué de soixante-douze mille canaux appelés les nadis, qui composent le système énergétique.

L’énergie, nommée prana, emprunte ces différents canaux pour circuler à travers le corps de façon subtile. Les chakras sont des nœuds de jonction où convergent les nadis. Le yoga active notre système énergétique de telle façon que la conscience du corps physique s’allège. Nous faisons partie d’un système d’énergie très vaste constitué par l’univers. Le cosmos est un organisme immense dont nous sommes une parcelle. Le yoga nous apprend à augmenter nos énergies intérieures afin que nos facultés atteignent leurs plus hautes possibilités.

7. Conclusion

Dans cet ouvrage, Sadhguru nous fait découvrir une voie authentique de transformation de soi. L’écrivain ne cherche pas à nous transmettre des dogmes ou des croyances, mais il nous invite plutôt à faire nos propres expériences.

Afin de nous accompagner dans ces expérimentations, il nous propose des exercices d’exploration appelés sadhanas. La pratique du yoga est ainsi ramenée à son essence première, éloignée des pratiques de yoga actuelles qui réduisent cette science à une simple gymnastique.

8. Zone critique

L’ouvrage de Sadhguru constitue une lecture essentielle pour quiconque souhaite connaître l’essence véritable du yoga. Ce livre sort des sentiers battus proposés par de nombreux ouvrages de développement personnel, visant à la seule recherche du bien-être sans proposer de réelle voie de transformation intérieure.

Grâce aux nombreuses paraboles racontées par l’écrivain, visant à illustrer les idées exposées, cette lecture devient ludique. Les nombreux exercices pratiques proposés soulignent par ailleurs l’importance de l’expérience personnelle. Ainsi, tout exposant des propos d’une grande profondeur, l’auteur parvient à nous ramener à l’essence même de la vie pouvant se définir par la joie et la simplicité.

9. Pour aller plus loin

Ouvrage recensé

– La Transformation intérieure. Un grand maître yogi nous enseigne l’art de la joie, Paris, Belfond, « L’Esprit d’ouverture », 2018.

Autres pistes

– Jiddu Krishnamurti, Cette lumière en nous : La Vraie méditation, Paris, Le Livre de Poche, 2002.– Osho, La Liberté : Le Courage d’être soi-même, Paris, Jouvence, 2012. – Patanjali, Yoga-Sutras, Paris, Albin Michel, « Spiritualités vivantes », 1991.

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