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Silvia Federici

Caliban et la Sorcière

Dans cet ouvrage majeur, la philosophe féministe Silvia Federici propose une relecture de l'histoire du capitalisme à travers le prisme de l'oppression des femmes. L'auteure se concentre notamment sur les chasses aux sorcières qui ont sévi en Europe aux XVIe et XVIIe siècles. Federici montre que la persécution des femmes qualifiées de "sorcières" a été un élément clé dans la transition du féodalisme au capitalisme. En brisant le contrôle des femmes sur leur corps et leur reproduction, cette vague de violences a permis de soumettre la force de travail féminine aux impératifs de l'accumulation primitive du capital. Au-delà de cette analyse historique, le livre enrichit de manière substantielle la théorie féministe. Federici met en lumière les liens étroits entre l'exploitation des femmes, la division sexuée du travail et les rapports de genre, de classe et de "race" qui ont façonné le développement du capitalisme.

book.readingBy

Natacha Giafferi-Dombre

Caliban et la Sorcière
Caliban et la Sorcière

book.chapter Introduction

À la fois description diachronique, par une histoire socioéconomique étalée sur cinq siècles (XVe-XXe), et analyse économique synchronique des moments clefs de cette histoire, l’ouvrage défend l’idée selon laquelle l’accumulation primitive n’aurait pas seulement précédé, mais présidé à chacune des phases du développement capitaliste. L’auteure postule que la concomitance de la chasse aux sorcières et de l’apparition du capitalisme n’est pas accidentelle, et que la naissance de l’époque moderne sur les ruines du féodalisme, loin de tenir ses promesses d’émancipation, a durablement déstructuré et affaibli le monde paysan et ouvrier. Au cœur de cette guerre contre les classes populaires, la longue campagne de terreur visant à dominer les femmes et prendre le contrôle de leur capacité productive comme reproductive, est pour Federici la clef des transformations sociales, politiques et économiques des temps modernes. L’auteure étudie comment d’une part la féminisation de la pauvreté, accompagnant le développement du capitalisme et la mondialisation du travail devient une donnée durable et, d’autre part, comment le corps des femmes, constitue « la cible principale, le terrain privilégié du déploiement des techniques et des rapports de pouvoir » (p. 26). Avec Federici, la chasse aux sorcières a moins à voir avec le dogme de l’Église qu’avec l’introduction d’une nouvelle division sexuelle du travail et la fin du système familial de production.

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