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Dans "La Liberté ou la mort", Sophie Wahnich interroge la vision dominante de la Révolution française : après l’espérance républicaine de 1789 aurait succédé la Terreur, un régime sanguinaire et pré-totalitaire. Au contraire, dans un contexte de violence contre-révolutionnaire, elle montre que la Terreur fut une tentative désespérée de garantir la souveraineté du peuple.
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Théo Jacob
Notre mémoire de la Révolution française est ambiguë : si La Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen de 1789 constitue la clé de voûte de notre régime démocratique, la Terreur (1793-1794) qui suivit fait figure de période honteuse. Dans les manuels d’histoire, l’arrestation de Robespierre le « 9 Thermidor » (27 juillet 1794) met fin aux excès de la Révolution. La répression révolutionnaire a ainsi été reconnue coupable d’infamie. Pire encore, pour une partie de l’historiographie dominante, les exactions de la Révolution française annonceraient celles des régimes totalitaires du XXe siècle. « On est ici au centre de la construction sensible d’une nouvelle réception de la Révolution française qui impose, par le dégoût pour les crimes politiques du XXe siècle, un dégoût pour l’événement révolutionnaire » (p. 10). C’est la thèse défendue par l’historien François Furet qui voit dans cette période la « matrice des totalitarismes ». Similairement, la philosophe Hannah Arendt montre dans son Essai sur la révolution (1963) que l’autoritarisme révolutionnaire a largement prévalu sur l’objectif initial de liberté. En cherchant à forger un « homme nouveau » et à ériger un peuple « indivisible », la Révolution française se serait rendue coupable d’extrémisme. L’utopie égalitariste aurait transformé les républicains vertueux en véritables « terroristes ». De ce fait, « être un héritier heureux de la Révolution française, c’est devenir complice d’un crime historique » (Id.). Face à ce récit dominant, Sophie Wahnich entend donc proposer une nouvelle grille de lecture. Pour cela, elle adopte une démarche originale à la frontière de l’histoire, de l’anthropologie et de la psychanalyse. Elle choisit une méthode compréhensive qui la prémunit contre les jugements moraux de la postérité.
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