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Voici le résumé de l'un d'entre eux.

L’Apprentissage du bonheur

de Tal Ben-Shahar

récension rédigée parAnne-Claire DuchossoyDoctorante en littérature française (Universités de Bordeaux Montaigne et Georg-August Göttingen).

Synopsis

Développement personnel

L’Apprentissage du bonheur est un ouvrage de développement personnel publié en 2008 par le spécialiste mondial de la psychologie positive : Tal Ben-Shahar. Docteur en psychologie, l’auteur appuie son discours sur des recherches scientifiques et académiques pour proposer à son lectorat quelques clefs du bonheur. Bien loin des ouvrages sans fondement et assises théoriques, Tal Ben-Shahar donne accès aux savoirs des hautes sphères académiques en proposant un enseignement clair et accessible à tous.

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1. Introduction

Docteur en psychologie, enseignant et écrivain, Tal Ben-Shahar a publié en 2008 L’Apprentissage du bonheur, ouvrage qui a pour but de comprendre ce qu’est le bonheur et la façon d’y accéder.

Au fil des pages, l’auteur s’interroge et s’exprime sur trois grands thèmes : « Qu’est-ce que le bonheur ? », « Le bonheur en pratique » et « Méditations sur le bonheur ». Il ponctue son propos par des « Pauses » – moments d’introspection – et des exercices. Ces activités sont pour lui indispensables, la pratique étant indissociable de la théorie. Pas à pas, nous suivrons son cheminement et sa pensée pour éclairer la voie du bonheur.

2. Qu’est-ce que le bonheur ?

Quelle est la définition du bonheur ? Comment trouver le bonheur durable ? Même s’il n’est pas aisé d’y répondre, même s’il n’existe pas de recette miracle, Tal Ben-Shahar veut « susciter chez le lecteur une prise de conscience des principes généraux qui constitueraient les fondements d’une existence placée sous le signe du bonheur et de l’épanouissement » (p. 41). En dehors de cas très spécifiques de dépression, de deuil ou de pays en guerre, il n’y a pas de limite au bonheur et « aller vers un bonheur accru, c’est l’œuvre de toute une vie » (p. 44). En guise d’exercices, l’auteur propose aux lecteurs d’introduire dans leur vie petit à petit des rituels qui rendent heureux. Il peut s’agir de cinéma, de sorties avec les amis, de moments en famille, de sport, de jardinage, de musique… Une autre idée est de noter chaque soir cinq événements qui ont procuré du bonheur dans la journée. Les coucher sur le papier est une façon de montrer sa gratitude et de voir les côtés positifs de la vie.

Après une expérience personnelle, Tal Ben-Shahar a inventé sa théorie du hamburger. Selon lui, il existe plusieurs archétypes : l’archétype de l’hédonisme (profiter du présent sans penser aux conséquences sur l’avenir) ; l’archétype de l’arrivisme (penser aux bénéfices futurs en se privant de bonheur dans le présent) ; l’archétype du nihilisme (ne profiter ni du présent ni du futur). Ces trois archétypes ne rendent finalement pas heureux. Seul l’archétype bonheur permet d’être heureux dans le présent tout en agissant également pour un bonheur futur. Dans son exemple, manger un hamburger savoureux et sain (au lieu d’en manger trois trop gras) permet à la fois un bénéfice immédiat (le plaisir) et futur (celui de ne pas grossir ou être malade). Il est bénéfique de « raisonner en ces termes : comment faire pour être heureux maintenant et plus tard ? » (p. 65).

Le psychologue tente de donner sa propre définition du bonheur : « la sensation globale de plaisir chargé de sens. L’individu heureux éprouve des sentiments positifs tout en trouvant une raison d’être à son existence » (p. 74). Le plaisir en est un élément central. Certes, plaisir et bonheur ne sont pas des états constants – la vie est aussi faite d’obstacles et de malheurs (penser qu’il est possible d’être toujours heureux mène à l’échec et à des émotions négatives) – mais l’état général d’une personne heureuse est « d’essence positive » (p. 78). Il faut donner un sens à sa vie, avoir des objectifs qui sont importants pour soi et non pas pour le reste de la société.

En exercice, l’auteur propose d’établir un tableau des activités quotidiennes sur une semaine. À la fin de celle-ci, il suffit de faire un bilan sur les activités réalisées, le temps passé, et le plaisir ressenti. Après avoir dressé une autre liste des activités les plus plaisantes et signifiantes pour soi, il faut comparer le tout et voir si l’on vit conformément à ses propres valeurs. « Plus la cohérence est grande, plus le bonheur augmente » (p. 93).

3. Le bonheur comme capital suprême

L’auteur aborde ensuite la notion de bonheur comme capital suprême. Pour ce faire, il invite les lecteurs à se demander ce qui vaut pour eux tout l’or du monde. En toute honnêteté, Tal Ben-Shahar avoue que l’argent peut aider au bonheur mais qu’il n’en est ni le garant ni l’élément central. Des études ont d’ailleurs prouvé qu’il n’y a qu’un très faible lien entre richesse et bonheur, pourtant bon nombre en sont encore persuadés. Accumuler du matériel pousse à passer à côté de l’essentiel, c’est tout bonnement un leurre. Le psychologue parle même de faillite affective dans les sociétés matérialistes qui voient leurs citoyens souffrir de dépression et d’angoisse.

Se fixer des objectifs qui ont du sens et apportent du plaisir est l’une des clefs du bonheur. L’idéal est de savoir plus ou moins où l’on va tout en savourant le moment et le lieu où l’on est. « Mon approche consiste moins à atteindre des buts qu’à en avoir, tout simplement » (p. 120). Il ne faut pas penser que le bonheur arrivera lorsque ces buts seront atteints, mais au contraire jouir dès à présent du chemin qui y mène et qui doit aussi être source de plaisir. Les objectifs autoconcordants « sont les buts que l’on se donne par pure conviction personnelle et/ou par le fait d’un intérêt très marqué pour tel ou tel domaine » (p. 122) : ces objectifs doivent être des choix personnels et non des choix imposés par les autres. À plusieurs reprises, l’auteur évoque les facteurs extrinsèques (comme le statut social, l’argent…) et les facteurs intrinsèques (développement personnel), les seconds étant les plus aptes à procurer un bonheur réel.

Les obligations sont inévitables, cela va sans dire, mais les réduire le plus possible laisse place à plus de prédilections, c’est-à-dire à ce que l’on préfère. L’auteur invite son lecteur à penser à une journée ordinaire pour savoir s’il y a plus d’obligations ou de prédilections. Il faut se demander ce que l’on souhaite vraiment faire.

De plus, au lieu de parler de « deadline » (date limite), utiliser le terme « Lifeline » laisse la place à des objectifs remplis de sens. En exercice, Tal Ben-Shahar propose à son lectorat de se fixer des objectifs concordants à long et court termes et un plan d’action à mettre en place pour atteindre ces buts.

4. Le bonheur en pratique

Tal Ben-Shahar axe son propos sur trois points principaux : le bonheur dans l’éducation, dans le travail et dans les relations amoureuses. Dans la société, il existe un préjugé sur le travail profondément ancré dans les mentalités : travail = labeur et souffrance. Finalement ces préjugés empêchent les enfants et les adultes de s’épanouir et d’être heureux à l’école et au travail.

Au modèle souffrance / soulagement (motivés par la peur de l’échec, les élèves se sentent heureux et libérés une fois les examens passés), l’auteur préfère le modèle sens / plaisir qui développe le bonheur d’apprendre et de découvrir tout en pourquoi pas récoltant de bons résultats. Pousser les enfants au-delà de leurs limites ou a contrario les protéger en leur offrant une vie privilégiée sans contraintes ne les aide pas à éprouver de la satisfaction.

Aux États-Unis, seulement 50 % des employés sont satisfaits de leur travail. Trouver sa vocation, être payé pour faire ce que l’on aime, voilà le rêve de toute personne ! Il y a ceux qui voient leur métier comme un simple emploi à accomplir par obligation en attendant les week-ends et les vacances ; il y a ceux qui mènent une carrière avec pour facteurs extrinsèques le pouvoir, le prestige et l’argent ; et pour finir il y a ceux qui y voient une réelle vocation. Pour ces derniers, ce sont les facteurs intrinsèques qui dominent et les objectifs sont alors autoconcordants, naissent de notre désir. Même s’il n’est pas évident de trouver un emploi parfait, il faut tout de même se poser ces trois questions : Qu’est-ce qui a du sens pour moi ? Qu’est-ce qui me fait plaisir ? Quels sont mes atouts ?

Qu’en est-il de l’amour ? Pour que le bonheur s’installe à long terme, il faut que l’amour inconditionnel s’accompagne de sens et de plaisir. Il ne faut pas sacrifier son bonheur et son soi central. Rester avec quelqu’un qu’on n’aime plus par sens du devoir ne sera bénéfique pour personne. « Une relation amoureuse est une transaction qui fait appel à une monnaie bien particulière : l’unité de mesure du capital suprême, c’est-à-dire le bonheur. Comme dans toute transaction, plus la relation est avantageuse pour les deux parties, plus elle a de chances de s’épanouir » (p. 181). Il ne s’agit pas non plus de chercher la bonne personne, mais plutôt de cultiver la relation. Là où, à la télévision, « les films s’achèvent quand l’amour commence » (p. 185), dans la vie, le travail commence après être tombé amoureux ! En exercice, l’auteur demande à ses lecteurs ce qu’ils pourraient faire pour que la relation devienne une source encore plus abondante de capital suprême.

Pour finir, il faut avoir conscience que l’émotion est la « grande égalisatrice » : riches ou pauvres, le malheur et le bonheur touchent tout le monde. Tous les sentiments et émotions sont naturels et il faut s’autoriser à les vivre et à les ressentir. Il ne faut pas rejeter les sentiments négatifs : il s’agit simplement d’être des êtres humains.

5. Méditations sur le bonheur

Tal Ben-Shahar pense qu’il faut faire choses parce que cela rend heureux, et en ce sens l’égocentrisme n’est pas blâmable. Pour lui la bienveillance est un élément essentiel de la vie car elle procure du bonheur aux autres et à soi-même ! Égocentrisme et bienveillance sont sa première méditation. En deuxième méditation, le psychologue évoque les accélérateurs de bonheur – ces petits moments de bonheur qui permettent de transformer l’état d’esprit positivement. Il faut les protéger et instaurer le changement pour que ces moments soient de plus en plus nombreux. Mais, à l’inverse, il rappelle que la vie est faite de phases d’insatisfactions. Si c’est normal, il ne faut pas pour autant s’y résigner.

En troisième méditation, Tal Ben-Shahar pousse à voir au-delà de la griserie passagère. L’erreur de la moyenne est de penser que la profondeur du bonheur est prédéterminée. Bien entendu, il y a les dispositions naturelles et tous les évènements que l’on ne contrôle pas, mais cela ne doit pas être un frein à ce bonheur profond. Il n’y a pas de limite au bonheur, et au contraire, c’est « un processus sans fin d’épanouissement et d’évolution personnelle » (p. 210). En quatrième méditation, le psychologue propose de laisser briller notre lumière, de la laisser entrer ! Dans la société, l’idée même du bonheur semble être tabou, censurée. Pourtant bien au contraire, il faut apprécier son soi-central, estimer qu’on a le droit d’être heureux, pour ensuite pouvoir l’être. « Le refus des bonnes choses qui nous arrivent mène tout droit au malheur, et puisque nous sommes toujours malheureux malgré les sources potentielles de bonheur, il mène aussi au défaitisme » (p. 217).

La cinquième méditation consiste à imaginer, c’est-à-dire à ouvrir les yeux sur ce que nous savons déjà au fond de nous. En exercice, le psychologue propose d’imaginer une conversation entre nous à l’âge actuel et notre nous plus vieux (à 110 ans par exemple). Ce dernier exprimera ce que nous ressentons déjà profondément mais que nous ne voulons pas entendre. La sixième méditation est de prendre son temps. En effet, nos emplois du temps sont trop chargés, et nous ne prenons plus le temps d’apprécier les choses. Pour toucher au bonheur, il faut inverser la tendance. Simplifier est l’un des remèdes : établir ses priorités, apprendre à dire non, sélectionner…

Pour le psychologue, il est possible de prospérer tout en prenant plaisir. Et surtout la quantité n’est pas un gage de qualité ! Pour terminer, en septième méditation, l’auteur parle de la révolution du bonheur. Même si les progrès de la science sont un véritable atout pour les hommes, Tal Ben-Shahar déplore la prédominance de la pensée matérialiste qui dévalorise la spiritualité pourtant nécessaire au bonheur. Pour lui, la solution devient la pensée-bonheur, c’est-à-dire reconnaître que le capital suprême est le bonheur. C’est pour Tal Ben-Shahar la seule révolution acceptable !

6. Conclusion

Tout en rappelant à plusieurs reprises que dans certaines situations, certains pays ou certains moments de la vie, la quête du bonheur n’est pas possible, Tal Ben-Shahar au fil des pages pousse son lecteur à s’interroger sur sa propre existence.

En effet, il s’agit ici d’instaurer des rituels et des changements pour que le bonheur ne soit non pas seulement un but, mais un chemin continuel. Il est finalement assez simple de remettre en question sa façon d’appréhender le monde et la vie pour introduire le plus possible de moments de plaisir et de bonheur dans le quotidien.

7. Zone critique

Spécialiste mondial de la psychologie positive, le brillant professeur Tal Ben-Shahar donne des clefs et des outils pour apprendre à être heureux. Son propos est très accessible, ses introspections et ses exercices à la portée de tous.

La mise en situation et les références à ses propres expériences permettent au lecteur de s’identifier plus facilement et par conséquent d’appliquer aisément tous les rituels proposés. Cet ouvrage peut être une aide formidable pour ceux qui ont déjà commencé leur quête du bonheur, ou un déclic pour les autres.

8. Pour aller plus loin

Ouvrage recensé

– L’Apprentissage du bonheur, Paris, Pocket, 2011.

Du même auteur – Choisir sa vie, Paris, Belfond, 2014– Apprendre à être heureux, Paris, Belfond, 2010– L’Apprentissage de l’imperfection, Paris, Belfond, 2010.

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