Dygest logo
Google logo

Google Play

Apple logo

App Store

book.notAvailable

book.availableIn

Tamara Kondratieva

Bolcheviks et Jacobins

Dans "Bolcheviks et Jacobins" de Tamara Kondratieva, l'auteur explore les parallèles entre les révolutions française et russe, en se concentrant sur les analogies entre les Jacobins et les Bolcheviks. Publié initialement pour le bicentenaire de la Révolution française et réédité pour le centenaire de la révolution russe, l'ouvrage propose une analyse chronologique de la période de 1917 à 1940, identifiant les Bolcheviks comme les héritiers des Jacobins. Kondratieva examine comment l'expérience jacobine a influencé l'imaginaire des Bolcheviks et des observateurs de la révolution russe, malgré l'absence d'une distinction nette entre Jacobins et Blanquistes en Russie. Elle discute également de la difficulté pour les révolutionnaires russes de se distancer de leur modèle français tout en reconnaissant son importance historique. Le livre suit l'évolution de la pensée révolutionnaire russe et son éloignement progressif du prototype français, tout en démontrant que la Révolution française est restée une référence majeure pour les révolutionnaires russes tout au long du XIXe siècle

book.readingBy

Axel Klioua

Bolcheviks et Jacobins
Bolcheviks et Jacobins

book.chapter Introduction

Trotski considérait que « sans analogie historique, il est impossible de s’instruire dans l’histoire ». À l’inverse, Ernest Labrousse estimait que « nul ne doit professer une méfiance plus rigoureuse que l’historien pour le raisonnement par analogie ». Éminemment au fait de ce vieux débat méthodologique, Tamara Kondratieva propose un angle de vue qui ne correspond ni à une approche intermédiaire ni à une approche synthétique des deux propositions précédentes. En effet, tout en prenant le parti de se focaliser sur les Bolcheviks, elle s’intéresse au « pouvoir du précédent dans l’histoire », et cherche à mettre en évidence « l’attirance – faite de rejet et de fascination – exercée par le précédent historique choisi par les Russes, à savoir la Révolution française ». Le rapport que les Russes entretiennent avec la Révolution française ne commence pas avec les Bolcheviks. L’écrivain contestataire Alexandre Raditchev (1749-1802) fut « le premier à avoir osé au XVIIIe siècle diffuser les idées révolutionnaires françaises en Russie ». Cependant, depuis Catherine II (1729-1796), « l’histoire de la Révolution française était interdite à l’enseignement, ce qui faisait d’elle un thème mystérieux et plein d’attrait ». Les premiers contestataires russes ouvertement jacobins firent leur apparition dans le mouvement révolutionnaire anti-tsariste autour de 1862 (avec notamment Serge Netchaïev – 1847-1882 – et ses préconisations terroristes). À l’inverse, vers 1880, sous l’impulsion d’Alexandre Herzen et de Nikolaï Tchernychevski, l’optique populiste russe (favorable à un socialisme agraire un peu moins terroriste) rejeta très vigoureusement le jacobinisme. En définitive, la Révolution française fit son apparition dans les programmes universitaires russes à l’intersection des années 1860-1870. Or, « quand l’interdiction fut levée, le rapport affectif (fait d’admiration, de sympathie, d’antipathie ou de haine) envers la Révolution française et ses acteurs, était déjà bien enraciné dans les mentalités de l’intelligentsia ».

book.moreChapters

allBooks.title