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Le Léviathan est un traité philosophique publié en 1651 consacré à l’étude de l’État à la fois en tant que matière, forme et pouvoir. Thomas Hobbes fonde ici sa théorie scientifique des lois morales, de la souveraineté et de l’organisation politique à partir d’une anthropologie négative. Parce que leurs passions naturelles opposent les hommes entre eux, chacun devenant un ennemi pour l’autre, un État fort est nécessaire pour assurer la sécurité de tous. En contrepartie, les membres de cet État lui doivent obéissance. Il inaugure ainsi le contractualisme moderne permettant de passer de l’état de nature à la société civile et politique.
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Jeanne Bina
Cet ouvrage a été écrit dans des circonstances très particulières. En effet, la guerre civile et la révolution en Angleterre ont fortement marqué Thomas Hobbes qui a fait l’expérience du chaos et de l’effondrement de l’ordre civil et politique. Alors que la monarchie fût abolie, Cromwell prit le pouvoir. C’est dans ce contexte trouble que Léviathan fût composé en langue anglaise . Comme le souligne Richard Tuck, « Hobbes créa la langue philosophique anglaise », car ce fût la première œuvre philosophique rédigée dans cette langue. L’édition de ce traité se révéla être un processus compliqué. On dénombre trois éditions datées de 1651 puis, le traité ne put être imprimé officiellement pendant des décennies. Malgré ces complications de publication, Léviathan est une œuvre fondatrice et centrale de philosophie politique en tant qu’il fonde la doctrine moderne du contractualisme. Hobbes s’inspire de Grotius et Bodin tout en faisant œuvre de refondation dans les domaines politique, juridique et éthique : une moralité nouvelle, des lois nouvelles et un contrat politique renouvelé apparaissent nécessaires pour fonder la paix civile. L’objectif de ce théoricien moderne de l’État et de la souveraineté est en effet d’atteindre la paix civile et de fonder un État qui la garantit. Pour cela, il entreprend d’examiner et de comprendre le genre humain. Il en conclue que l’obéissance choisie à travers le contrat social est le seul garant du salut. D’après Gérard Mairet, Hobbes « n’est pas un moderne, il est le moderne » en ce qu’il conçoit un monde historique, humain, matériel et fondé sur les forces, et non pas un « monde divin, immobile et plat ». Très influencé par Galilée, il entreprend de fonder la science politique et la science morale sur la science physique et la mécanique des corps. Il cherche à établir une « une science du corps politique ». En cela, Hobbes est un philosophe radicalement moderne, car il élabore une conception organique du corps politique. C’est la connaissance de la matière qui compose la cité (les hommes) qui lui permet par analogie de comprendre l’État, et non la doctrine religieuse qui est au fondement de sa théorie.
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