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Ulrich Beck

Pouvoir et contre-pouvoir à l’heure de la mondialisation

Les États-nations sont morts, vive le nouvel ordre cosmopolitique. Un ordre dont les vecteurs principaux sont la mondialisation économique et le rôle joué par les principaux acteurs de l’économie mondiale : entreprises transnationales et groupes ou institutions tels que l’OCDE, le FMI ou encore la Banque mondiale. Tel pourrait être le résumé de la teneur de l’ouvrage de l’universitaire allemand Ulrich Beck, l’un des sociologues majeurs de ce début de XXIe siècle.

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Alexandre Kousnetzoff

Pouvoir et contre-pouvoir à l’heure de la mondialisation
Pouvoir et contre-pouvoir à l’heure de la mondialisation

book.chapter Introduction

À l’heure de la mondialisation, pouvoir et contre-pouvoir sont partagés entre trois acteurs principaux : les États, le capital (ou monde de l’économie) et les mouvements de la société civile (dont les ONG). Ces trois acteurs prennent part ensemble à ce qu’Ulrich Beck appelle un « méta-jeu », c’est-à-dire à un affrontement et à une lutte pour le pouvoir qui modifient les fondements mêmes ainsi que les règles de la politique mondiale. De ce méta-jeu il ressort que les stratégies nationales, l’optique de l’État-nation, ne sont plus pertinentes pour aucun des acteurs, qui depuis la première modernité (celle issue de la Révolution française de 1789 et de la révolution industrielle) s’étaient appuyés sur ce modèle pour imposer leur volonté aux autres acteurs, notamment au capital. En effet, les mouvements de la société civile étaient alors balbutiants ou inexistants : seul le peuple existait, avec la possibilité toujours ouverte de se révolter contre le pouvoir étatique. C’est que nous sommes aujourd’hui dans une seconde modernité, où les forces du monde de l’économie ont pris le relais de celles de l’État comme acteur principal. Dans cette seconde modernité, née au tournant des années 70 et 80 avec les débuts de la mondialisation-globalisation et l’épanouissement du néo-libéralisme, c’est l’optique cosmopolitique qui est pertinente. Ce concept de cosmopolitisme ne doit pas se comprendre comme un vecteur d’américanisation, ou encore du globalisme néo-libéral, d’un universalisme ou du multiculturalisme. Ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Mais bien plutôt, d’après Ulrich Beck, des valeurs d’une diversité à la fois reconnue et vécue, qui confèrent à toutes les situations sociales et à tous les contextes historiques une sorte de common sense cosmopolitique qui concerne des secteurs de plus en plus importants de l’humanité et leur imprime des mouvements irrésistibles, conduisant à une évolution de plus en plus convergente pour tous les hommes. Très loin, donc, du concept idéaliste et élitiste qui sert de cri de ralliement à des organisations transnationales et à des classes dirigeantes mondialisées, en réalité à la recherche d’une uniformité interchangeable sur toute la surface du globe. À mille lieux, donc, de la conception du cosmopolitisme dont est porteur Ulrich Beck.

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