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Bruno Latour

La vie de laboratoire

Dans cet ouvrage, résultat d’une enquête de deux ans au sein d’un laboratoire de neuroendocrinologie, Bruno Latour étudie la manière dont sont produits les faits scientifiques. Loin d’une vision idéalisée de la science, l’auteur décortique les processus complexes et aléatoires qui interviennent dans la construction de la vérité. Il démontre ainsi que tout énoncé scientifique est une fiction, ayant pour but d’être universalisé.

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Théo Jacob

La vie de laboratoire
La vie de laboratoire

book.chapter Introduction

Cet ouvrage de Bruno Latour, écrit en collaboration avec le sociologue Steve Woolgar, nous propose de pénétrer un « monde étrange » : celui d’un laboratoire de neuroendocrinologie, l’Institut Salk en Californie. Née au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la neuroendocrinologie associe deux disciplines : la neurologie – la science du système nerveux – et l’endocrinologie – celle du système hormonal. Elle postule que le cerveau contrôle le système hormonal, au moyen de « substances chimiques discrètes » appelées les « facteurs de libération ». À la fin des années 1950, ce nouveau courant étudie la composition de ces hormones cachées, dont on postule l’existence, sans parvenir formellement à les identifier. Dès les années 1960, l’Institut de Salk de San Diego en Californie devient un lieu incontournable de la recherche en neuroendocrinologie. Dirigé par le professeur Roger Guillemin, qui obtiendra en 1978 le prix Nobel de médecine, le laboratoire fait des découvertes majeures. En s’ouvrant à d’autres disciplines – telle la chimie – et en important de nouvelles technologies, l’équipe de chercheurs réalise des progrès considérables en moins d’une décennie. Entre 1961 et 1969, elle identifie la composition de l’« hormone thyréotrope », plus communément appelée le TRF(H). L’Institut de Salk est donc un lieu unique pour observer la « science en train de se faire ». En effet, le laboratoire californien est au cœur de multiples enjeux, où science et politique interagissent. Il s’intègre à un vaste réseau d’acteurs en bénéficiant d’importants financements du secteur pharmaceutique – qui souhaite commercialiser les hormones de croissance. De plus, il évolue dans un contexte de concurrence exacerbée avec d’autres laboratoires. Pour toutes ces raisons, le professeur Guillemin invite, en 1975, Bruno Latour à intégrer son équipe pour une période de deux ans. Le sociologue doit apporter des éclairages sur la manière dont cette nouvelle discipline est en train de se constituer.

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