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Voici le résumé de l'un d'entre eux.

La Confiance en Soi

de Charles Pépin

récension rédigée parClaire Cursoux

Synopsis

Développement personnel

L’ouvrage de Charles Pépin nous aide à poser les fondements de la confiance en soi. Pour construire notre bonheur et pour devenir responsables de notre destin, nous devons développer notre confiance au travers d’expériences concrètes.

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1. Introduction

Dans cet ouvrage, Charles Pépin définit les piliers de la confiance en soi à travers dix chapitres délivrant des clés pour la bâtir. L’écrivain s’inspire des sagesses antiques, des penseurs modernes, mais également des psychologues et des artistes pour expliciter son propos. Notre société moderne nous demande d’élaborer des projets de vie et de construire notre propre bonheur. Ces accomplissements nécessitent une solide confiance en soi. Or, notre société ultraconnectée, en nous éloignant du savoir-faire manuel, nous empêche de bâtir notre confiance en soi sur des expériences concrètes. Il peut donc s’avérer difficile de faire grandir la confiance en soi dans de telles circonstances.

L’auteur met en avant trois jalons permettant d’établir la confiance en soi : la confiance en l’autre, la confiance en ses compétences et la confiance en la vie. Comment développer la confiance en soi ? Telle est la question à laquelle l’auteur se propose de répondre au fil de son ouvrage.

2. La confiance en l’autre

La confiance en soi provient de la confiance en l’autre. Un nouveau-né est d’abord dépendant d’autres êtres humains : c’est par le biais de la relation humaine qu’il construit sa confiance en lui, ce que l’auteur nomme aussi « sécurité intérieure ».

Tandis que l’estime de soi est un jugement que nous portons sur notre valeur, la confiance en soi se caractérise par notre capacité à passer à l’action. Aristote montre que l’amitié joue un rôle essentiel dans la construction de notre sécurité intérieure. Par la notion d’amitié, le philosophe désigne également les professeurs grâce auxquels nous développons notre confiance.

Un véritable maître doit être capable de nous mettre en confiance en nous sécurisant, puis de nous faire confiance en nous amenant à passer à l’action. L’écrivain s’appuie sur la pédagogie de Maria Montessori selon laquelle un adulte ne doit pas aider un enfant à faire une tâche si ce dernier est capable de l’accomplir par lui-même. En le laissant agir, nous lui faisons confiance, et l’aidons ainsi à bâtir sa propre confiance.

Le fait d’admirer les autres peut également nous aider à bâtir notre confiance en soi. Il ne s’agit pas de développer une fascination, mais plutôt une admiration féconde pour « l’aventure d’un être qui réussit à devenir lui-même ». Ces personnes nous donnent la preuve tangible qu’il est possible de trouver sa propre voie. Le talent des autres peut nous révéler nos propres talents.

C’est pourquoi Charles Pépin nous invite à prendre exemple sur les autres et à admirer plusieurs personnes afin de nourrir notre propre confiance. Il prend appui sur la vie de George Sand, admirant son arrière-grand-mère Louise Dupin.

Cette dernière s’était imposée en tant que femme de lettres dans le monde du XVIIIe siècle dominé par les hommes, en tenant l’un des salons littéraires les plus fréquentés de son époque. L’admiration de George Sand pour cette femme lui a permis de s’identifier à elle, afin de construire sa propre destinée d’écrivaine et de femme libre.

3. La confiance en nos compétences

La confiance en soi provient de nos compétences, qui elles-mêmes découlent d’un entraînement intensif. L’auteur s’appuie sur l’étude du psychologue, Anders Ericsson, selon laquelle les musiciens virtuoses auraient pratiqué leur instrument pendant 10 000 heures afin d’atteindre leur niveau.

Cette étude est ensuite reprise par Malcolm Gladwell qui analyse les parcours de Mozart et des Beatles pour confirmer ces chiffres. Charles Pépin évoque cette étude pour montrer que nos compétences s’acquièrent au fil du temps. Comme notre confiance en soi se construit à travers l’action, l’acquisition de compétences concrètes permet de la faire grandir. Pour que puisse naître une véritable confiance, il est nécessaire que notre compétence soit le lieu de développement de notre créativité, et qu’elle nous amène ainsi à sortir de notre zone de confort. Pour apprendre à nous faire confiance, nous devons donc essayer de nouvelles choses : lorsque nous les réussissons, notre confiance s’accroît.

Afin de prendre confiance en nous, il est essentiel de faire des choses concrètes. Dans notre société moderne, nous faisons de moins en moins de choses : nous n’avons plus besoin de couper du bois et de le disposer dans la cheminée pour faire du feu, et nous déposons notre voiture chez le garagiste lorsqu’elle tombe en panne. Les personnes effectuant des métiers manuels savent ce qu’elles font : un menuisier sait qu’il construit une table en bois, ce qui lui apporte une reconnaissance directe de son travail.

Au contraire, lorsque nous travaillons au bureau et que nous passons toute notre journée à remplir des tableurs, nous sommes rarement en contact direct avec un produit fini. C’est ainsi que beaucoup d’enfants de cadres ne comprennent pas le métier de leurs parents, car il est trop abstrait. C’est pourquoi Charles Pépin nous invite à travailler la matière afin de rencontrer une réalité tangible : peindre, bricoler ou jardiner sont des activités au travers desquelles nous retrouvons la joie de faire et développons notre confiance.

4. La confiance en nos décisions et nos désirs

Notre difficulté à faire des choix provient d’un manque de confiance. Charles Pépin établit une distinction entre le « choix » qui repose sur la logique et la rationalité, et la « décision » qui se définit par l’incertitude. « Choisir, c’est savoir avant d’agir. Décider, c’est agir avant de savoir. » Selon l’auteur, notre liberté s’accroît lorsque nous décidons, car nous n’obéissons pas à des critères objectifs.

Toute décision est risquée, car elle est soumise aux aléas de la vie. Pour avoir le courage de prendre une décision, nous devons donc accepter de prendre des risques. Si nous n’usons pas de notre pouvoir décisionnel, notre vie se réduira à une succession d’absences de choix, entraînant par la même occasion un manque de confiance. L’écrivain nous rappelle également que la beauté de la vie repose précisément sur l’incertitude : si tout était prévisible, notre vie serait terne. La confiance en soi dépend de notre capacité à nous ouvrir à l’incertitude, mais aussi à aimer notre liberté plutôt que d’en avoir peur. Charles Pépin nous recommande de nous entraîner à prendre des décisions pour de petites choses de la vie quotidienne dans un premier temps, afin de nous préparer à faire des choix plus importants par la suite : faire le choix entre une robe ou pantalon le matin par exemple.

À cause des réseaux sociaux sur Internet comme Facebook et Instagram, nous avons tendance à nous comparer aux autres, avec l’impression tenace que ces personnes ont des vies plus belles que la nôtre. Or, ces comparaisons nous détournent de notre singularité et de notre valeur qui est absolue, et non pas relative à celle des autres. Charles Pépin distingue deux sortes d’individus : ceux qui se comparent sans cesse aux autres, et ceux qui osent assumer leur singularité et leurs désirs. Afin d’éviter les affres de la comparaison, l’auteur nous conseille d’apprendre à nous connaître.

Si nous connaissons nos aspirations, nous n’avons pas besoin de nous comparer aux autres, chacun possédant ses propres objectifs. Si par exemple notre désir est d’approfondir notre relation avec la personne que nous aimons, nous n’avons pas besoin d’être jaloux de notre ami qui papillonne. Nous devons donc apprendre à développer notre fidélité à nos désirs pour faire naître la confiance en soi

5. La confiance en la vie

Pour avoir confiance en soi, nous devons développer notre capacité à nous écouter. Et pour réussir, il est nécessaire de se soustraire aux vérités admises, pouvant provenir de la tradition, de la science ou de la religion. Pour ce faire, nous devons être à même d’intégrer le savoir tout en le questionnant. C’est ainsi que Charles Pépin fait appel aux propos de Kant : « Aie le courage de te servir de ton propre entendement. » Le libre usage de notre raison est une invitation à nous écouter.

Pour développer cette faculté, l’auteur nous recommande de mettre en place des rituels nous permettant de nous retrouver. Aller à la messe le dimanche, pratiquer la méditation ou le yoga, se rendre une fois par semaine chez un psychanalyste : toutes ces activités peuvent devenir des opportunités d’être avec nous-mêmes. Ces moments donnent souvent l’occasion de dénouer des problèmes, de découvrir nos aspirations et de trouver des réponses en nous-mêmes.

La mise en place de rituels permet de ne plus avoir besoin de faire preuve de volonté : si nous avons rendez-vous tous les jeudis à 19h chez le psychanalyste, cela devient un rituel et nous n’avons plus d’effort à fournir pour organiser ce rendez-vous. De plus, la répétition des rituels nous permet de constater nos progrès de manière régulière.

Avoir confiance en soi revient à avoir confiance en la vie. Une telle confiance se définit par notre capacité à la considérer comme une bonne chose, malgré les difficultés. Charles Pépin compare la vie à une « lueur » à laquelle nous pouvons nous fier, même quand elle faiblit. D’après les épicuriens, la vie est bonne par essence, et le simple fait d’être sur terre est un véritable miracle. Nous devrions donc croire en la vie, car le seul fait de vivre est déjà une chance incroyable. Selon Bergson, notre vie est traversée par « l’élan vital » : cette source de créativité primordiale parcourt tout le vivant. Cet élan vital se manifeste à travers la croissance des plantes, dans le galop du cheval, mais aussi dans le génie des artistes.

Dès lors, avoir confiance en la vie, c’est faire confiance à la créativité qui s’exprime à travers nous. Cette créativité nous rend à la fois joyeux et vivants. Pour nous connecter à cette confiance en la vie, nous pouvons notamment contempler la nature, comme le faisaient certains artistes tels que Cézanne ayant peint la montagne Sainte-Victoire. La vie est un véritable mystère, et prendre confiance en soi consiste à savoir l’accueillir.

Pour comprendre cela, Charles Pépin s’appuie sur l’exemple d’individus ayant connu l’horreur tout en gardant confiance en la vie, comme Etty Hillesum, une juive hollandaise qui tint un journal de son expérience en tant « qu’assistante sociale aux personnes en transit » dans les camps de concentration.

Elle se consacre à améliorer le quotidien des personnes vivant dans le camp en les soignant et en les rassurant. Malgré l’horreur, la jeune femme garde confiance en la vie et constitue ainsi un exemple magistral d’une confiance pure. Elle l’écrit ainsi : « J’ai en moi une immense confiance. Non pas la certitude de voir la vie extérieure tourner bien pour moi, mais celle de continuer à accepter la vie et à la trouver bonne, même dans les pires moments. »

6. Conclusion

Dans cet ouvrage s’inspirant des connaissances issues de la philosophie, de la psychologie et de l’art, Charles Pépin définit la confiance en soi. Il met également en lumière les différents chemins pouvant nous mener à la développer, tels que la confiance en l’autre, le passage à l’action, la confiance en nos désirs, ou notre capacité à prendre des décisions.

L’auteur nous donne finalement une vision globale de la confiance en soi, qui se définit plus largement par une confiance en la vie.

7. Zone critique

Cet ouvrage apporte une profondeur de compréhension de la notion de confiance en soi. La richesse de ce livre repose sur les nombreuses références dont se nourrit l’auteur pour illustrer ses propos. Ainsi, le lecteur peut découvrir de nombreux exemples réels permettant de mieux appréhender le concept de confiance en soi.

De plus, l’écrivain met en évidence les différents niveaux de confiance en soi, jusqu’à parvenir à une définition spirituelle de cette notion. C’est pourquoi l’ouvrage peut intéresser à la fois des personnes appréciant la philosophie, mais aussi des lecteurs s’intéressant à la spiritualité.

8. Pour aller plus loin

Ouvrage recensé– La Confiance en soi : une philosophie, Paris, Allary Éditions, 2018.

Du même auteur– Les Vertus de l’échec, Paris, Allary, 2016.

Autres pistes– Frédéric Fanget, Oser : Thérapie de la confiance en soi, Paris, Odile Jacob, « Poche », 2006. – Christophe André et François Lelord, L’Estime de soi : s’aimer pour mieux vivre avec les autres, Paris, Odile Jacob, « Poche », 2008.

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