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Voici le résumé de l'un d'entre eux.
de Frédéric Lenoir
L’ouvrage de Frédéric Lenoir est construit sur un dialogue philosophique entre l’écrivain et le lecteur. Frédéric Lenoir accompagne le lecteur en quête de sagesse grâce à des conseils simples, en s’appuyant sur la connaissance des philosophes de l’Antiquité comme Socrate, et des maîtres de sagesse comme le Bouddha. Il réunit ainsi différentes sources de sagesse, afin d’aider le lecteur à accomplir sa propre quête de sagesse.
À travers un dialogue philosophique fictif avec son lecteur, Frédéric Lenoir propose une réflexion autour du thème de la sagesse, ponctuée de questionnements l’amenant constamment à approfondir sa pensée. L’auteur ne délivre pas seulement une connaissance intellectuelle, mais il montre que la sagesse doit avant tout être vécue, en s’appliquant à mener une existence bonne et heureuse.
Comment vivre dans le bonheur ? Comment poursuivre notre quête de sagesse ? Comment dire oui à la vie ?
Tels sont les questionnements auxquels Frédéric Lenoir apporte des réponses dans cet ouvrage. Il propose d’abord une définition de la sagesse et de la philosophie, mais il délivre également des clés essentielles pour mener une existence heureuse. Tout en soulignant l’importance de la connaissance de soi, sont suggérées des pratiques spirituelles pour accéder à la sagesse.
Dans son ouvrage, Frédéric Lenoir s’attache à définir la notion de sagesse. Il met en évidence le sens philosophique de ce mot, qui correspond au fait de mener une vie bonne et heureuse. La sagesse consiste donc selon l’auteur à tendre vers l’idéal d’une vie noble, consciente, joyeuse et libre. L’écrivain montre l’importance de désirer la sagesse. Celle-ci devrait devenir un but idéal à atteindre, car le fait de maintenir un objectif est essentiel pour pouvoir y parvenir.
Néanmoins, la quête de sagesse ne doit pas être une injonction, ni être fondée sur des attentes. Le plus important est d’aspirer à la sagesse, tout en acceptant nos limites et nos faiblesses. Frédéric Lenoir rappelle par ailleurs l’étymologie du mot « philosophie » qui signifie « amour de la sagesse ». D’après l’écrivain, la philosophie telle qu’elle était pratiquée dans l’Antiquité avait pour but la recherche de la sagesse. Ainsi, loin d’être une discipline intellectuelle, elle constituait plutôt une manière d’apprendre à vivre.
L’auteur met en évidence l’importance de mener une vie bonne, établie selon le principe du bien. La sagesse nous pousse à mener une existence prenant en considération le bien commun, l’altruisme et des relations justes avec autrui. Le respect de l’autre apparaît donc comme une attitude fondamentale pour vivre dans la sagesse. Un véritable sage aime tous les êtres vivants, car il est animé par l’amour universel et désintéressé. Néanmoins, tous les êtres humains ne sont pas des sages, c’est pourquoi il est important de s’appuyer sur des valeurs et des qualités morales liées à la vie en société.
Frédéric Lenoir évoque ainsi les quatre vertus cardinales de la tradition occidentale qui sont la tempérance, la justice, le courage et la prudence. Il montre que la justice est la valeur principale, car aucune vie en société n’est possible sans cette vertu. Quant à la tempérance, elle nous aide à limiter nos désirs et à nous satisfaire pleinement de l’essentiel. Le courage nous amène au dépassement de soi dans le but de mener une vie bonne, et si possible en nous mettant au service d’autrui.
Enfin, la prudence est semblable au discernement, car elle nous permet de délibérer de ce qui est juste, et d’agir en conséquence.
D’après Frédéric Lenoir, l’objectif de la sagesse est le bonheur, qui se définit comme un état intérieur de satisfaction durable. Il ne dépend pas des événements du monde extérieur. Au contraire du simple, plaisir qui constitue une satisfaction momentanée, qui dépend de causes extérieures. L’auteur s’appuie sur une référence au philosophe grec Épicure, pour souligner le fait que tous les hommes aspirent au bonheur, mais que celui-ci peut apparaître comme insaisissable.
Selon l’écrivain, le bonheur dépend à la fois de la chance, qui détermine notre milieu familial et notre tempérament fixé par la génétique, et du travail que nous effectuons sur nous-mêmes, par nos choix de vie et la singularité de notre regard sur le monde. Frédéric Lenoir considère qu’il est possible de devenir de plus en plus heureux, malgré des épreuves de la vie pouvant parfois altérer cet état. Le bonheur du sage dépend de l’harmonie de son monde intérieur car il sait trouver la paix en lui-même. L’auteur montre en effet que nous pouvons percevoir une même réalité de plusieurs manières différentes selon le point de vue que nous adoptons. Ainsi, une maladie grave peut être considérée comme une épreuve terrible par un individu, tandis qu’elle peut être regardée comme une occasion de transformation pour une autre personne.
Pour être heureux, Frédéric Lenoir nous invite à transformer notre douleur en sérénité. Pour cela, il souligne l’importance d’aimer la vie, et de dire « oui » à l’existence telle qu’elle se présente à nous. Épicure et Lucrèce adoptaient cette attitude d’acceptation de la vie aidant à maintenir la paix intérieure. La sagesse consiste à accepter la vie dans sa globalité, avec ses joies et ses peines. Cette acceptation ne doit cependant pas être confondue avec une forme de fatalisme, qui consisterait à adopter une attitude de résignation. Frédéric Lenoir établit une distinction entre ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas.
Dès lors, si nous sommes atteints d’une grave maladie, nous n’avons pas choisi cet événement, mais nous pouvons agir de notre mieux pour nous soigner et rester positifs. Nous devrions donc apprendre à accepter les événements sur lesquels nous n’avons pas de prises, et agir sur ce que nous pouvons changer, comme nos émotions et nos pensées.
Frédéric Lenoir montre que le bonheur n’est pas opposé à la douleur, car il est possible de rester serein en traversant un moment de douleur. Pour illustrer ce raisonnement, il donne l’exemple d’une femme qui accouche dans la douleur, tout en ressentant la joie de donner la vie.
Frédéric Lenoir propose au lecteur de développer la connaissance de soi, en se posant la question : « Qui suis-je ? » Socrate considérait que la sagesse débutait par la connaissance de soi. L’écrivain nous suggère de réfléchir à notre nature véritable, au-delà de toutes identités sociales ou familiales.
Peut-être découvrirons-nous alors qu’il existe un décalage entre l’image que nous renvoyons aux autres et notre identité profonde. Peut-être que le métier que nous exerçons n’est pas en accord avec ce que nous sommes véritablement, car il correspond seulement à ce que nos parents souhaitaient pour nous. Nous agissons parfois uniquement dans le but de plaire socialement, sans être en harmonie avec notre identité profonde.
C’est pourquoi l’auteur nous suggère d’effectuer un travail d’introspection de nos ressentis, de nos pensées, de nos désirs, de nos paroles et de nos actions, pour apprendre à nous connaître. Ainsi, nous découvrirons qu’en agissant selon notre identité profonde, nous serons animés par la joie, tandis que dans le cas contraire, nous serons dominés par la tristesse. Par ailleurs, il nous indique que lorsque nous agissons selon notre identité profonde, nous sommes dans la joie, dans le cas contraire, nous nous retrouvons plongés dans la tristesse. Pour nous accompagner, il est possible de nous faire aider par un thérapeute ou par un maître spirituel, à condition de choisir une personne qui inspire confiance et soit authentique dans sa pratique.
Frédéric Lenoir s’appuie sur des théories psychologiques ainsi que sur les sagesses orientales pour expliquer la réalisation de notre identité profonde, également appelée le Soi. D’après Jung, notre quête consiste à réaliser notre Soi, mais nous devons pour cela traverser nos ombres. Selon le Bouddha, cette quête réside dans la prise de conscience que nous ne sommes pas l’ego auquel nous nous identifions.
Enfin, d’après la philosophie hindou, nous nous identifions à notre ego, oubliant ainsi notre étincelle divine. L’ego se définit par le sentiment d’exister comme un individu séparé, qui dépend du regard des autres et qui est alors sensible aux critiques et aux compliments. Même si cet ego est nécessaire au bon fonctionnement psychique d’un être humain, il ne constitue pas notre identité profonde. C’est donc seulement lorsque nous cessons de nous identifier à l’ego que nous nous éveillons à notre nature véritable, reliée à l’énergie universelle présente dans tout l’univers.
Frédéric Lenoir recommande plusieurs pratiques pour développer notre sagesse. Il insiste sur la nécessité de rester constamment vigilants à nos pensées, à nos paroles, à nos réactions face aux événements, et à tout ce qui se passe à l’intérieur de nous. Cette pratique nous permet de changer notre esprit, d’acquérir des vertus et de développer notre discernement.
L’écrivain propose un court exercice méditatif à pratiquer chaque matin, qui consiste simplement à rester en silence pendant quelques minutes en étant présent à ce qui est. Il nous invite à renouveler cette pratique dans toutes les situations de notre vie quotidienne, car la méditation est une attitude de l’esprit pouvant être adoptée partout. Elle est une manière d’apprendre à devenir plus présents et plus sereins. Avant de dormir, il est aussi possible d’effectuer un court moment d’introspection, nous permettant de récapituler notre journée, afin d’observer comment nous avons réagi aux événements du jour.
Enfin, Frédéric Lenoir nous suggère de pratiquer la gratitude, en remerciant la vie pour ce qui nous a rendu heureux pendant la journée. Cette pratique aide la joie et l’amour à s’étendre dans nos cœurs. Il définit la sagesse comme un « art de vivre » qui relie le corps, le cœur et l’esprit. C’est pourquoi elle concerne également notre alimentation, qui peut nous aider à prendre soin de nous-mêmes et du monde. Ainsi, il nous conseille d’adopter une alimentation biologique ou locale, et de diminuer notre consommation de chair animale. Il montre qu’une telle alimentation ne coûte pas nécessairement plus cher, si en parallèle nous diminuons par exemple notre consommation de viande et de boissons sucrées. Par ailleurs, il évoque les conséquences bénéfiques d’un régime flexitarien ou végétarien : notre santé peut s’améliorer car la consommation de viande est notamment la cause de nombreuses maladies cardiovasculaires, mais notre régime alimentaire peut aussi favoriser la diminution de l’élevage industriel intensif qui provoque une catastrophe écologique.
Frédéric Lenoir nous invite également à prendre soin de notre corps en faisant de l’exercice de manière quotidienne, en se couchant avant minuit pour bénéficier d’un sommeil réparateur, et en apprenant à rester attentifs à nos émotions et à nos sensations.
Dans cet ouvrage, Frédéric Lenoir délivre un enseignement sur la vie, réunissant différentes sources d’inspiration, comme les sagesses orientales, la philosophie antique, et les textes bibliques.
Il élabore un dialogue philosophique, permet au lecteur d’approfondir ses connaissances sur la sagesse, de manière simple et accessible.
Frédéric Lenoir parvient également à remettre au goût du jour le sens originel de la philosophie telle qu’elle était pratiquée dans l’Antiquité : non pas une simple réflexion intellectuelle, mais avant tout un art de vivre. L’auteur insiste enfin sur l’importance d’harmoniser le corps, le cœur et l’esprit.
Il guide ainsi son lecteur sur le chemin de la sagesse, en lui donnant des conseils pratiques très faciles à appliquer au quotidien, pour l’aider à mener une vie bonne et heureuse.
Ouvrage recensé
– La Sagesse expliquée à ceux qui la cherchent, Paris, Éditions du Seuil, 2018.
Du même auteur
– Méditer à cœur ouvert, Flammarion 2018.– La Sagesse expliquée à ceux qui la cherchent, Seuil, 2018.– La Puissance de la joie, Le livre de poche, 2017.– Du bonheur, un voyage philosophique, Paris, Le Livre de Poche, 2015.– Philosopher et méditer avec les enfants, Paris, Albin Michel, 2016. – Petit traité de vie intérieure, Paris, Pocket, 2012.
Autres pistes
– Christophe André, Méditer, jour après jour, Paris, L’Iconoclaste, 2011.– Matthieu Ricard, Plaidoyer pour le bonheur, Paris, Pocket, 2004.