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Pierre Bourdieu

MĂ©ditations pascaliennes

Pierre Bourdieu revient ici sur les principaux aspects de sa théorie, passe en revue les concepts qu’il s’est attaché à rendre opératoires et souligne les incompréhensions qu’ils ont pu susciter. Il met alors en mouvement toute cette sociologie, et la pensée de Pascal, pour dévoiler la misère et la violence, philosophique et politique, d’un certain regard sur le monde, l’« illusion scolastique », qui revient à considérer les agents soit comme de pures consciences, soit comme des mécaniques dénuées de pensée et, dans les deux cas, à faire disparaître la pratique de la théorie.

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Joël Charbit

MĂ©ditations pascaliennes
MĂ©ditations pascaliennes

book.chapter Introduction

Les Méditations pascaliennes sont l’occasion, pour Pierre Bourdieu, d’un retour sur son œuvre et d’une dénonciation des lectures simplistes qui en ont, selon lui, été faites. L’ouvrage est ainsi, tour à tour, polémique, pédagogique, mesuré et virulent. Mais la critique des critiques porte à son tour sur la question interdisciplinaire de la compréhension de l’action sociale. Traversant entre autres la philosophie, la sociologie, l’anthropologie, l’économie, l’interrogation porte sur la manière dont la science, activité sociale porteuse d’un rapport au monde spécifique, peut rendre compte de la vie sans la déformer, c’est-à-dire sans oublier que l’action quotidienne est immergée dans le monde et n’a pas le loisir de s’en retirer pour, comme on dit, « prendre du recul ». C’est en ce sens que Bourdieu place sa réflexion sur le patronage de Blaise Pascal. L’auteur des Pensées y est convoqué pour sa vision de la science et de la relation des penseurs à la société dans laquelle ils vivent. Mais une autre proximité entre les deux auteurs, qui traverse l’ouvrage, se reflète dans la conception qu’ils se font de l’être humain et de son fonctionnement en société, ainsi que dans leur effort commun pour penser l’incorporation (le terme est à prendre à son sens littéral) par les individus des forces sociales qui agissent sur eux. Du fait de sa nature, l’ouvrage recoupe de nombreux autres travaux de Bourdieu, et donne une vision d’ensemble du modèle qu’il a développé pendant toute sa carrière. On y retrouve donc développées, entre autres, les notions d’habitus, de champ, de pouvoir et de violence symbolique, de capitaux. On pourrait dire, à ce titre, que l’ouvrage offre une bonne entrée en matière dans la sociologie de l’auteur, sans en faire un manuel, car les Méditations sont tournés vers un but, montrer comment les différentes perspectives qu’il a adoptées tentent de réaliser une double opération d’arrachement : une rupture, d’une part, avec l’illusion scolastique, impérialisme propre du savant qui plaque sur les agents un rapport au monde que lui-même met en œuvre du fait de ses privilèges sociaux, et une rupture, d’autre part, avec le déterminisme mécanique, simplificateur et physicaliste de l’homo œconomicus ou de ses variantes. Par là, Bourdieu essaye de faire apparaître et de définir les conditions d’une véritable science du social, sans tomber dans une utopie scientiste ou un nihilisme relativiste.

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